Archive pour anarchie insurrectionnelle

Argentine: les « Amis de la Terre » (F.A.I.) mettent le feu à la gentrification et sa société

Posted in Actions, Appel, Réflexions with tags , , , , , on 2012/02/05 by anabraxas

Nous ne sommes pas le « peuple », et on ne se sent pas en faire partie car pour ça, il faudrait qu’on soit satisfaits de tout ce bourrage de crâne fait d’obéissance et de consumérisme, d’avoir des désirs communs de passer son temps à travailler pour pouvoir s’acheter une voiture, se divertir avec la télévision et des vacances programmées, entre autres choses.

Mais nous n’acceptons pas « le peuple », ni ne prétendons sympathiser avec lui. Notre objectif immédiat est de rompre (avec) la paix sociale.

Nous voyons le quotidien comme étant le « peuple » chiant sur la tête de ceux et celles qui font de ce monde oppressif un monde libre, et nous, amoureux-euses de liberté, chions encore plus sur la tête de ceux qui travaillent dur pour que la société demeure en vie.

Pour chaque caméra que l’État installe dans la ville de Buenos Aires, c’est plusieurs mètres de liberté de plus qui sont perdus, alors que « le peuple » continue de gagner du bonheur dans l’obéissance au travail et la consommation de ce qui est produit.

Et parce qu’ils ne considèrent pas si la rémunération monétaire pour leur travail qu’ils font est juste ou non, ce qui supposerait qu’ils supportent une vie entière à accomplir une tâche qui ne fait que servir les intérêts et exploiteurs, nous attaquons la production, le commerce et les véhicules qui les transportent.

Nous revendiquons les attaques incendiaire sur des véhicules de luxe à Villa del Parque et à Caballito au mois de décembre 2011 et en Janvier, avec des dizaines de voitures et de camions brûlés dans les rues qui sont contrôlées par la bourgeoisie de ses détestables quartiers qu’on attaque.

Nous épousons la haine et la vengeance car ces gens nous ont rabaissé et abusé, et ils continuent de le faire. Et alors que nous l’avons déjà incorporé dans nos tripes, nous la lançons aux créateurs de cette réalité, du mieux qu’on le considère approprié.

They can see it in the streets and also by means of their cameras on the street corners, but they do not believe that it is going to be easy to get rid of the contagious presence of the lovers of freedom, they will have to use their best weapons and we are disposed to continue the offensive.

Même s’ils le voit dans les rues et aussi par l’entremise de leurs caméras sur les coisn de rue, mais ils ne croient pas que ce sera facile de se débarasser de la présence contagieuse des amoureux-euses de la liberté; ils devront faire usage de leurs meilleurs armes, et nous sommes disposés à continuer l’offensive malgré tout.

Amis de la terre / Fédération Anarchiste Informelle

Source: War on Society

Attaquer, c’est facile!

Posted in Appel, Réflexions with tags , , , , , , on 2011/07/14 by anabraxas

Extrait d’un texte écrit par des anarchistes de Barcelone sur les luttes en cours, traduit par La mitrailleuse diffusion…

 

Par Antisistema 25

Barcelona, Mai 2009

Partout dans les rues, le contrôle policier prolifère. Sous la présence de chaque flic se cache un secret : attaquer est à la portée de chacun-e. Partout où ils ne sont pas -et ne peuvent pas être -partout à la fois- il y a des banques, des bureaux d’agences immobilières, des condos, des concessionnaires automobile, de la pub, des sièges sociaux de compagnies aériennes, des centres d’achat, des caméras de surveillance, des distributrices de billets de métro, des murs vierges. À chaque resserrement des lois et de leur occupation de nos quartiers, ce qui est considéré comme une attaque devient plus accessible, plus simple et plus commun. Quand ils déclarent la guerre au graffitis dans le cadre de la lutte aux incivilités, il suffit alors d’une simple cannette de peinture pour combattre l’emprise de l’État sur nos rues. Quand ils tentent d’imposer un contrôle total sur l’espace public, chaque acte de désobéissance et de spontanéité peut devenir un acte de rébellion.

Se Préparer

L’État ne sera pas réduit en pièces grâce à des actes de rébellion. La visibilité de ceux-ci n’augmentera pas non plus graduellement. L’État impose une stabilité artificielle. Sous le poids du béton, les tensions grandissent, en secret, jusqu’à l’explosion imprévisible qui détruit cette stabilité. Ce ne sont pas de calmes vagues qui changeront l’histoire mais bien les ruptures violentes. Si nous les attendons – les vagues ou les ruptures – alors que l’État chaque jour s’arme pour une victoire finale, nous ne serons pas capable de faciliter et préparer le chemin pour cette rupture, et nous ne serons pas prêtEs lorsqu’elle arrivera.

Nous devons donc nous préparer. C’est important, mais le courage et la capacité d’agir le sont encore plus, et on ne les obtient pas en discutant et en préparant des propositions pendant des heures. On en arrive à devoir se rencontrer 3 semaines à l’avance pour préparer une action. Cependant la capacité, la facilité d’agir, seule l’action nous les donne. Le courage, on l’obtient

par la pratique, avec des amiEs qui ont eux aussi des craintes, mais que nous sommes déterminéEs à affronter ensemble.

On a besoin de groupes d’affinité bien assortis, ayant une capacité, une agilité pour l’attaque et pour répondre aux réalités sociales. Si la sécurité attaque un immigrant dans le métro,

la réponse devrait être immédiate : un sabotage, dès la nuit tombée, par un groupe d’affinité du quartier. Si nous travaillons à améliorer notre agilité, nous réussirons à répondre immédiatement à une rupture, et lors d’une rupture, les premières réactions d’une société donnent une bonne idée du caractère de ce qui va suivre. C’est-à-dire que la façon avec laquelle nous réagissons peut changer l’histoire. Si la planification de la contre-attaque nous prend une semaine, ce n’est plus une réponse, c’est un rituel. Même lorsqu’il n’y a pas rupture, même lorsqu’il semble y avoir peu de tension sociale, nos actions sont quand même valables. Nos attaques peuvent servir de référence, rendre visible le conflit et la dissension. Poser l’existence d’un conflit peut permettre de légitimiser d’autres réponses. Peu de gens seront de notre côté tant que le système semblera fonctionner normalement ; dès que la nécessité d’autres outils que ceux qui sont contrôlés et démocratiques se fera sentir dans la lutte contre l’indignité de ce système, certains se rappelleront vos actions.

Créer des liens

Les actions invisibles ne valent pas grand-chose, surtout si elles sont vues à travers les yeux des médias de masse. Nos actions sont pour nous, pour nos ennemis et pour la société. Elles ne servent pas à communiquer avec les médias ou à influencer les flux spectaculaires et leur monde fantomatique. Si nos attaques ne font pas les journaux, ON S’EN FOUT. Cela ne veut pas dire qu’en ignorant les médias ou une autre institution, ils disparaîtront. Il arrive même que nous puissions exploiter les contradictions entre différentes institutions. Par exemple, les médias peuvent nous servir ponctuellement contre la police. Mais ils ne doivent pas devenir le seul public de nos actions. Lorsque nous attaquons, nous ne le faisons pas pour eux. Mais si les gens du quartier ne savent pas que nous avons pris des risques pour attaquer le système – et chaque attaque contre le capitalisme devrait aussi être un acte d’amour – cela nous attriste. Il faut faire plus d’actions au grand jour, en gardant l’oeil ouvert pour repérer les patrouilles, des actions rapides de 30 secondes pendant lesquelles vous souriez aux passants sous votre masque avant de disparaitre dans la foule. Cela fait un événement d’un graffiti ou d’une vitre cassée, de petites ruptures dans la trame de la normalité dont les passants garderont la trace pour le reste de la journée, en parlant avec leurs collègues et leur famille.

La clandestinité des actions perpétrées sous le couvert de la nuit est nécessaire si nous souhaitons saboter, même pour un instant, les rouages de la machine. Nous ne devons jamais oublier qu’affronter seul l’état équivaut à un suicide. Sans la société, nous ne pouvons pas survivre, ni comme révolutionnaires ni même comme êtres humains sains. Nous devons participer aux luttes et aux mouvements sociaux, sans perdre notre identité ni collaborer avec les institutions. Nous devons manifester notre présence et établir des relations avec des gens qui ne font pas partie de nos cercles habituels. Nous ne devrions pas passer à côté d’une manif simplement parce qu’il y aura des drapeaux de partis politiques de merde. Nous devrions y participer en formant un bloc avec le drapeau noir ou le drapeau de l’action directe – un bâton sans drapeau – pour qu’ils voient que nous existons, qu’il y a d’autres possibilités que la collaboration avec le système.

Nous ne formons pas un bloc pour être étiquetés ; en fait nous devrions abandonner l’esthétique radicale exclusiviste (ce qui veux dire que nous devrions être ouverts à toutes sortes d’esthétiques) – parce les médias veulent nous différencier et nous isoler : voici les radicaux, ils sont différents, ils sont comme ça et cela n’a rien à voir avec toi. Nous formons un bloc pour protéger notre identité grâce à la force commune. Il n’existe personne qui n’a pas d’identité, et tu ne peux lutter sans tes propres raisons. Se cacher ou se déguiser et parler comme une «personne normale» revient à dire que la lutte ne l’est pas ­ c’est un mensonge de l’État. C’est aussi une insulte d’avant-gardiste de dire que personne ne peut comprendre ta position si elle est exprimée de façon honnête. Les gens sont capables de se faire leur propre idée.

Une présence culturelle et sociale est nécessaire, en plus d’une présence politique. Nous ne devons pas nous laisser cerner. Nous devons former des liens avec nos collègues de travail et nos voisins. Si on m’enlève durant la nuit et que les voisins ne s’aperçoivent pas de ma disparition, j’ai déjà perdu. Je suis déjà disparu. Nous construisons aussi notre intuition sociale en se mêlant à la vie des autres. C’est extrêmement important d’avoir une idée du niveau de tension sociale, de colère, de ce qui la provoque, et de quel type d’attaque sera le plus significatif pour les gens.

Prendre soin de nous-mêmes

Ce n’est pas l’impatience qui nous pousse à attaquer. Pour chaque action, nous devons nous demander si elle vaut la peine de se retrouver en prison, et si nous en serions fier-ères. Même avec la meilleure préparation et toutes les précautions possibles, nous devons reconnaître qu’il y aura toujours des gens qui se retrouveront en prison. L’État prendra toujours des otages en réponse à un mouvement offensif, même s’il ne peut identifier les responsables des actions. Il faut se toutefois se rappeler que même dans les murs des prisons, la vie et la lutte continuent. Lorsque nous aurons pleinement réalisé cela, alors nous serons vraiment forts. La prison c’est de la merde, mais la vie hors de ses murs est aussi de la merde. Même enfermés, il y a toujours moyen d’apprendre, d’élargir nos horizons, d’écrire et d’influencer des gens, de faire de l’art, de tomber amoureux, de nourrir des amitiés profondes, de prendre soin de ses camarades, de créer l’anarchie et de raviver la lutte contre l’autorité. Le support de l’extérieur facilite la lutte dans les prisons, tout comme il facilite la lutte dans les rues. Le support émotionnel est le plus important, car la lutte prend sa source dans les sentiments et les émotions. Nous luttons en puisant dans notre rage et notre espoir, non parce que nous avons atteint un certain niveau de revenu ou de malnutrition ou parce que le taux de chômage a augmenté au-delà du supportable. Il y a des gens qui, mourant de faim, ont obéi jusqu’à leur dernier souffle.

Nous ne luttons pas non plus parce que nous jouons notre rôle dans un processus historique défini – les prédictions marxistes matérialistes tendent à être aussi fantaisistes que celles des économistes. L’action ne peut pas être un geste de désespoir, parce que si le désespoir nous envahit alors que nous sommes mis-es en prison, ou quand un nouveau jour se lève sans que nous ayons vu le moindre changement visible malgré nos actions, alors nous ne tiendrons pas longtemps. Mais si nous parlons de ce que nous ressentons, si nous prenons soin de nos amis au lieu de les laisser se débrouiller avec leurs «problèmes personnels», nous allons détruire l’isolement qui est la trame du patriarcapitalisme. Nous générerons une force collective, et c’est ce qui nous portera pour continuer la lutte.

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