Archive pour mai, 2012

Conférence minière complètement empestée à Vancouver!

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , , , on 2012/05/27 by anabraxas

Trouvé sur Anews

Ce  24 mai 2012, le bureau de Vancouver de l’Institut Canadien des mines, de la métallurgie, et du pétrole a tenu un dîner-conférence à l’hotel Four Season à Vancouver centré sur le projet Raven Coal Mine, proposé par Compliance Energy Corp. Le site de cette mine en projet est sur le territoire non-cédé de l’île de Vancouver Island, aussi connu sous le nom de Comox Valley.

La tarte à la crème et citron fut à peine terminée que le porte-parole et PDG de Compliance Energy Corp, John Tapics, mentionna qu’il y avait de l’opposition sociale au Raven Coal, quand lui et les 100 autres conférenciers furent abruptement interrompus par une demi-douzaine de gens qui ont jeté des harengs pourris sur eux. La salle fut engouffrée dans le chaos de la puanteur et la pluie régugnante de poissons fermentés. Le hareng serait la seule espèce à être négativement affectée négativement par ce développement minier (contrairement à ce que les médias  de masse ont rapporté, ce furent des harengs, et non des excréments),

Simultanément, du charbon a été répandu par terre. Ce magnifique mélange créé par la passion insurgente était trop envahissant pour que les patrons du capital puissent gérer la situation. Les gens ont crié leur opposition sans retenue alors que des tracts furent jetés dans les airs pour faire valoir ce point:

“Ça a commencé! Pas de conformité (Compliance)! Pas de compromis! Pas de charbon!”

Les invités n’eurent d’autre choix que de marcher au travers de ce mélange explosif de harengs et de charbon pour sortir de la salle, et la conférence fut efficacement arrêtée. Le charbon, le hareng… quelle vue, quelle puanteur: ne pouvant jamais être balayée, enchaînée, ni gagnée par la soumission. Ce fut une force notoire qui fut utilisée pour briser les rêves éveillés et els fantaisies malages du développement industriel.

Personne n’a été capturé ou blessé. La conférence et l’hôtel furent fermés au résultat ce cela.

Cette action est une petite contribution à la lutte en cours contre le Raven Coal Mine. Nous en avons marre du dialogue. Nous n’acceptons pas les fausses tentations du développement économique. Nous n’allons pas nous empoisonner entre nous, pour que la Terre survive!

« No Mine, No Compromise, No Compliance, No Way! »

Vers une réalité libérée, avec les minéraux dans le sol et les poissons dans la mer.

Pour la couverture médiatique de cette action:

The Province

Vancouver Sun

Pour plus d’infos sur l’opposition au projet Raven Coal Mine, voir:

http://www.coalwatch.ca

La FAI riposte à l’empire du nucléaire

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , , , on 2012/05/25 by anabraxas

Après s’en être prise à un des vampires de l’Austérité, la FAI attaque directement un sorcier du nucléaire…

Une cellule de la Fédération anarchiste informelle (FAI) a revendiqué vendredi l’attentat de lundi qui a blessé à une jambe le patron d’Ansaldo Nucleare, une filiale du groupe public Finmeccanica, dans une lettre envoyée au quotidien Il Corriere della Sera.

« Nous avons rendu boîteux Roberto Adinolfi, l’un des grands et si nombreux sorciers de l’atome à l’âme pure et à la conscience propre », affirme la cellule Olga de la FAI dans sa lettre de cinq pages postée à Gênes, le grand port ligure où M. Adinolfi a été agressé en pleine rue en sortant de son domicile.

La cellule anarchiste a affirmé vouloir par ce geste « proposer une campagne de lutte contre Finmecannica, pieuvre assassine », dans un passage de sa lettre (PDF en Français du communiqué)

Le document cite également une déclaration de M. Adinolfi dans laquelle celui-ci minimise l’impact environnemental et la portée de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon.

La FAI, qui avait déjà revendiqué en décembre un attentat au colis piégé contre le directeur de l’agence de collecte des impôts à Rome, a signé de nombreuses actions similaires en Italie et à l’étranger depuis le début des années 2000.

Roberto Adinolfi, 59 ans, Pdg d’Ansaldo Nucleare, spécialisée dans la fabrication de réacteurs, le démantèlement des centrales et la gestion des déchets, a été blessé lundi à 06H00 GMT par un tireur qui l’a visé en pleine rue à Gênes (nord-ouest).

L’agresseur l’a suivi à pied pendant quelques mètres avant de tirer de l’arrière un coup de feu au niveau du mollet. L’individu a rejoint un complice qui l’attendait sur une moto, et les deux agresseurs ont pris la fuite.

Roberto Adinolfi a été opéré d’une fracture au tibia et devrait quitter prochainement l’hôpital de Gênes.

Source

Sur leur attaque récente contre le directeur de Equitalia, firme corporative de perception de taxes

Appel général aux grévistes: cassons le spectacle!

Posted in Actions, Appel, Réflexions with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 2012/05/23 by anabraxas

Ce que le spectacle a pris à la réalité, il faut le lui reprendre. Les expropriateurs spectaculaires doivent être à leur tour expropriés. Le monde est déjà filmé. Il s’agit maintenant de le transformer.

– « La Société du Spectacle »

Sa violence systématique contre les grévistes et manifestant(e)s ainsi que son terrorisme de la Loi ne sont que les signes flagrants que cet État en est à ses derniers recours, faisant face à un soulèvement populaire qu’il ne parvient à gérer, ni contrôler, dû à son relatif manque de chefs et d’organisation centrale, à sa désorganisation constructive. La Police étant sa force armée la plus puissante en sol Canadien (davantage que l’armée désuette et inutile que nous avons ici) cette batterie de mesures dictatoriales, saupourées d’une couverture médiatique paternaliste et manipulatrice à l’extrême, sont parmi les dernières armes qu’il peut lancer contre nous dans l’espoir de nous faire peur, de nous faire plier à une soumission impossible, du moins pour un moment.

Du moins pour l’Été.

« C’est ça que j’aime! »

Mais pourquoi l’Été? Parce que, comme nombreux-ses doivent l’avoir déjà deviné, pour les capitalistes c’est la saison pour empocher un sacré gros tas de poignon. Durant les derniers mois, étudiant(e)s, grévistes, militant(e)s, nous avons porté atteinte au intérêts des profiteurs associés au gouvernement actuel en nous attaquant surtout aux flux, bloquant les rues, les ports, les ponts durant les heures de pointe, et mené aussi et surtout une lutte brave et largement victorieuse contre les injonctions en bloquant l’accès aux écoles en grève. Notre plus grande victoire, jusqu’à maintenant, a été celle d’affirmer notre pouvoir collectif contre les décrets, menaces et la condescendance du Pouvoir, réussissant à protéger nos avancées sur l’échiquier, en isolant toujours plus ses quelques despotes crapuleux dans leur fièvre de pouvoir, comme le Roi Lear dans sa tour. Et tout ça, sans avoir besoin d’un chef, seulement de figures et de porte-voix, car dans cette partie nous y sommes tous-tes joueuses-eurs pouvons tous-toutes y avoir une influence, à condition bien-sûr de passer à l’action.

Mais il y avait un aspect stratégique majeur que nous avons manqué lors de notre grande charge contre le système d’exploitation (entre autres de l’éducation) dont le gang de Desmarais profite le plus. Un aspect sans lequel l’économie techno-industrielle capitaliste ne pourrait subsister, et qui lui permet de progresser, d’avancer, de se maintenir et se multiplier. Un aspect à la fois si intangile et fragile que beaucoup passent à côté sans ne le remarquer, malgré qu’il se trouve pourtant juste sous notre nez, partout où il soit, surtout en ville. Non seulement ça, mais une forme d’oppression, de violence systémique qui nous harcèle continuellement, tente de dominer nos esprits par le martellement et la manipulation, en plus de nous donner un foutu mal de tête, d’yeux et oreilles. Une aggression qui est, en somme, omniprésente… et les matraques et gaz de la Police, et les prisons, n’en sont que les manifestations les plus physiques.

Cet aspect, vous l’avez peut-être deviné, c’est le spectacle. Comme dans la “Société du Spectacle” des situationnistes, ou bien l’industrie du spectacle, ce moteur qui génère des capitaux tout en restituant le Pouvoir à chaque jour. Cette machine à représentations illusoires, à divertissements préfabriqués, à loisirs prêt-à-porter, qui exploite et nous marchandise, et dont nos “artistes” sont parmi les producteurs-exploités centraux. Des travailleurs-euses, comme dans n’importe quelle autre industrie du Capital.

Le spectacle, dans ce système capitaliste mercantile, est une fonction de la marchandise, et la marchandise est aussi fonction du spectacle qui la représente. Et tout comme la marchandise, il est envahissant, englobant, il essaie d’être partout, sur nous et en nous aussi, tout en n’étant rien, rien d’autre que du vide; produit de la bulle spéculative, du rêve de l’appropriation de marchandise. Si la société n’est qu’une accumulation de spectacle, c’est parce qu’aussi par-derrière, il y a en parallèle une continuelle accumulation de marchandise. Cette économie en entier n’est que spectacle, car elle fonctionne essentiellement par les dictats de la spéculation.

Quoique l’industrie du spectacle est une machine qui soit abstraite, intangible, elle dépend radicalement d’une mobilisation massive de main-d’oeuvre et d’une panoplie de dispositifs, allant de l’équipement électro-acoustique aux kiosques d’information, aux transports et aux chapiteaux, et de la signalisation à l’éclairage. Tous ces facteurs pouvant être mis hors fonction, ou perturbés. Ce qui la rend si fragile dans son fonctionnement, c’est que celui-ci est fondé essentiellement sur l’image, l’image du faux. La scène devient alors le front guerrier divisant le public de la marchandise et du pouvoir, et lui foutant en tête l’image de ce que l’artiste n’est pas. Si moindrement cette image devient ruinée ou perturbée par un “facteur impertinent” quelconque, le spectacle peut rapider nous replonger dans la tragédie et l’ennui du quotidien. C’est quand le silence reprend le dessus, ou la discorde est créée , que la rupture l’emporte. C’est de tels scénarios dont les capitalistes, ceux qui runnent le show, ont peur, tels les despotiques metteurs en scène d’un vaudeville médiocre. Car si le spectacle est perturbé et devient dysfonctionnel, le mirage s’estompe, la statue craque, et les capitaux fuient comme les rats d’un navire qui sombre. Que le spectacle s’effondre ou qu’il devienne sa propre catastrophe en étant retourné contre le système qu’il nourrit, rien n’est plus dévastateur que des spectateurs-trices le faisant chavirer.

Pour revenir à l’immédiat critique de la réalité politique actuelle, c’est en grande partie pour éviter que des scénarios apocalyptiques arrivent au Spectacle que les autorités mettent toute la gomme, à ce moment-ci, pour nous faire taire, nous calmer, nous empêcher de faire continuer le VRAI FESTIVAL de la grève tout au long de l’été, pour sauver la face des inepties complètement vides qui ne veulent pas mourir, comme le Festival Juste Pourri et le Grand Prix du Capitalisme. Notre sacro-saint Festival de Jazz ne devrait pas non plus y échapper -surtout pas lui- tout comme les Francofolies -pourquoi pas- et le FFM… Alors que l’Été ouvre ses bras à nous, tout ce beau spectacle est maintenant à la portée de la grève! Continuons sur l’effort de Xavier Dolan, de faire répandre la grève parmi les artistes, car la grève est aussi à leur portée. Continuons aussi à donner une raison à tous nos camarades d’ailleurs, aussi, à venir faire les “touristes” pour nous aider à briser l’industrie du tourisme, cet été, et leur offrir refuge et camaraderie. Faisons-leur des tours de ville comme ceux des derniers jours, où on n’épargne ni banques, ni flics, ni magasins corpos, ni, surtout, la place publique privatisée et policée. Continuons de s’accaparer la rue et d’y transférer le Pouvoir, malgré la dictature dans le vent et le terrorisme arriéré de la Loi 78, malgré toutes les menaces de lourdes peines et caution dans les cinq ou six chiffres pour les dissident(e)s de toutes sortes. Comprenez le: les tribunaux ne vont JAMAIS faire payer Paul Desmarais pour son activité criminelle. C’est NOUS qui devons leur faire payer la facture, à tous ces patriarches héréditaires et leurs lèches-culs de sous-parasites.

Si nous avons eu la force et le coeur de surmonter tout ça jusqu’à maintenant, l’Été peut être le nôtre, comme le Printemps passé l’a été… Qu’il le soit!

Pour l’anéantissement de tous les Pouvoirs

du « Comité invisible pour la Fin de leur Histoire »

La loi spéciale, on s’en câlisse!

Attaque dans le métro de Mtl: inside job?

Posted in Actions, Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , on 2012/05/13 by anabraxas

En tant que minuscule geste de solidarité envers les jeunes accusé(e)s du « complot terroriste » fumigène de la semaine dernière dans le métro, on retransmet le texte de Force étudiante critique

The Show Must Go Down

L’escouade médiatique, avec aux avant-postes le journal La Presse et ses journalistes Gabrielle Duchaine, Vincent Larouche et Daphné Cameron, est parvenue à cerner le bouc-émissaire depuis longtemps recherché. Dans la tempête sécuritaire délirante qui souffle sur Montréal depuis la paralysie matinale du service de métro, notre groupe est pointé du doigt par ces médiocres journalistes comme l’épouvantail de service, le repère de radicaux et de radicales en pleine révolte, une poule pas de tête qui s’agite dans tous les sens en ayant pour objectif la perturbation maximale de tout ce que cette société compte de ponts, de tunnels, de chemins de fer, et quoi d’autre encore ?

Le nouveau visage du terrorisme: « Jeunes, étudiantes, grévistes. Ils sont partout! Bou! »
– La Presse/Radio-Cadenas/SPVM

Les règles du jeu: les nôtres

Nous ne nous livrerons pas en pâture aux journalistes, qui cherchent désespérément à nous contacter pour obtenir nos commentaires, car nous refusons de participer au cirque médiatique. Les informations que ceux-ci et celles-ci recherchent à notre sujet se trouvent déjà sur notre site et elles sont accessibles à quiconque daigne s’intéresser un minimum à notre projet. Nous n’avons rien à dire de plus que ce qui y est déjà écrit, et l’ensemble de nos textes déjà parus nous semblent de nature à satisfaire toute curiosité à notre égard.

Nous appelons plutôt à la solidarité active sans dissociation ni condamnation avec toutes les personnes criminalisées par l’État dans le cadre du mouvement de grève actuel, que ce soit en raison d’actions de perturbation, de manifestations ou dans les situations d’injonction. Cette solidarité s’exprime par une responsabilité collective vis-à-vis du sort de chacune et chacun. Dénoncer la criminalisation par des manifestations ou des vigiles, s’opposer aux arrestations ciblées et à la délation, apporter un soutien légal, financier et moral aux arrêté-es et exiger l’abolition de leurs chefs d’accusation, surveiller les pratiques de la police, soigner les blessé-es, se serrer les coudes. Tout ceci constitue les bases d’une culture de lutte qu’il faut entretenir et développer. La répression policière et ses conséquences à court, moyen et long terme est une attaque sans commune mesure avec les actions qui ont ponctué le mouvement en cours. Nous nageons toutes et tous dans le même bassin de marde. Nous ne laisserons personne s’y noyer.

La mise en scène d’un show de boucane

Nous réagissons ainsi au traitement médiatique et policier qui prévaut actuellement. Nous constatons qu’avant même que des accusations formelles ne soient portées par le Service de Police de la Ville de Montréal, les personnes soupçonnées d’être à l’origine de l’action de jeudi matin dans le métro de Montréal ont eu droit à une inquiétante présomption de culpabilité, relayée sans gêne par les médias. Leurs adresses personnelles ont été dévoilées, leur vie privée scrutée à la loupe, les commentaires désobligeants de faux amis ont été publiés comme une vérité indiscutable. Leurs opinions politiques ont été ostracisées, en dépit de la présomption d’innocence qui, dans un pays où les élites politiques et le consortium médiatique s’empressent à tout bout de champs d’en vanter les mérites démocratiques, semble ici avoir été curieusement balayée du revers de la main par les piètres enquêteur-es et chroniqueur-es bas de gamme.

Le désir pervers des journalistes et de leurs boss est de diaboliser des militantes et militants en premier lieu, puis un groupe politique en second, et par extension l’ensemble des groupes qui se positionnent à la gauche de la CLASSE et des fédérations étudiantes. Il s’agit, hors de tout doute, d’une attaque politique en règle. La dénonciation et la stigmatisation font partie intégrante du processus de répression, car elles apportent une caution à celle-ci. En choisissant cette voie, La Presse et ses suiveux nous démontrent, encore une fois, de quel côté de la barricade ils se dressent: celui de la matraque, des arrestations, des gaz, du poivre et des balles de plastique. Les petits chefs de pupitre appuient l’érosion de nos libertés tel que prévu dans les projets de lois sur le port du masque et l’obligation de fournir un trajet pour les manifestations. Est-il étonnant, dans ce contexte, de constater que Jean Charest lui-même profite des largesses du propriétaire de ce torchon, en séjournant à plusieurs reprises dans son somptueux domaine de Sagard?

Nous condamnons avec force les méthodes fascisantes qui se multiplient présentement au Québec lorsqu’il s’agit de traiter des événements de perturbation sociale. Nous estimons qu’en regard de la brutalité de l’État contre ceux et celles qui osent contester son autorité, le mouvement social actuel est davantage docile que perturbateur. Les minorités agissantes qui commettent des actes pour lesquels elles s’exposent à des peines criminelles sont sans surprise traînées dans la boue par les faiseurs ou faiseuses d’opinions à la sauvette, les laquais de l’industrie médiatique, elle-même au service d’intérêts autrement supérieurs. Nous revendiquons le droit à la résistance pour toutes celles et tous ceux qui en ont ras le bol de cette société étouffée par la désinformation continuelle des médias de masse, qui ne sont plus capables d’endurer les politiques antisociales du gouvernement. Pour tout le monde écœuré de se faire agresser, blesser et insulter par les forces de police – qui laissent entre la vie et la mort des manifestantes et manifestants dont on ne daigne même plus, par la suite, s’interroger sur leur sort – pour toute cette masse de gens qui, partout dans le monde, luttent contre toutes les violences imposées par la restructuration capitaliste, pour toutes ces personnes-là, nous revendiquons le droit à la juste colère, à l’action directe et à la révolte contre un système politique, économique et social qui abrutit les consciences et détruit des vies.

À vouloir criminaliser toutes formes de protestations, à vouloir terrifier les contestataires pour mieux alimenter les fantasmes de bûcher d’une « opinion publique » contrôlée, l’État, dans un élan totalitaire, consolide son austérité à coups de violences dites légitimes. Il ne recule pas, ne discute pas, ne s’ébranle pas outre-mesure face aux répercussions de son intransigeance. Il consacre plutôt toutes les ressources dont il dispose à faire taire une bonne fois pour toute un mouvement social qui a mainte fois fait ses preuves. Il espère qu’une fois qu’il en aura fini de marginaliser, de diviser et de ridiculiser les critiques qui s’élèvent à l’égard de ses politiques tarifaires – ce en quoi consiste le projet néolibéral – il aura champ libre pour poursuivre la purge des services sociaux que l’on voudrait libres du privé, de qualité et accessibles… Nous ne nous laisserons pas prendre dans les mailles du filet.

Par ailleurs, dans un même ordre d’idées et de faits…

L’unité dans le déchirement

Nous nous adressons au mouvement en lutte. Ne nous laissons pas déconcentrer par la loupe médiatique au service de l’idéologie dominante. En symbiose avec le pouvoir, les médias délateurs sont des cibles de choix pour les actions à venir. L’État cherchera désespérément des responsables et il s’en prendra aux plus combatifs et combatives d’entre nous : sa répression est politique et il trouvera tous les prétextes nécessaires pour tenter de mettre au pas celles et ceux qui, de plus en plus, osent le confronter, que ce soit dans la rue, dans les assemblées générales, dans les comités d’action et de mobilisation ou par la simple plume. On tente de présenter comme plus légitime les tendances qui exigent le moins possible, qui sont les moins dangereuses pour le maintien d’un semblant de statu quo afin de diviser le mouvement et d’isoler les tendances plus radicales de celles plus réformistes. Ne cédons rien. C’est seulement par la continuité du mouvement, l’expansion et l’intensification de celui-ci que nous pourrons aspirer à une société plus juste. The show must go down. La lutte continue.

*******

Nous appelons à une vigile de solidarité avec les personnes arrêtées dans le cadre de ce dossier et avec toute personne judiciarisée ou blessée dans le cadre de la lutte actuelle. Elle aura lieu le lundi 14 mai à 11h30 devant le Palais de Justice rue Saint-Antoine.
Voir aussi: Message aux 4 personnes INNOCENTES JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE

Mise à jour: c’est avec un relatif soulagement que le dernier des quatre accusées dans cette affaire, François Vivier-Gagnon, a été remis en liberté conditionnelle, aujourd’hui, 24 mai. Relatif, car même faute de preuves contre elles, ces quatres militant(e)s se voient imposer de lourdes conditions de libération qui ressemblent à « la prison en dehors »… interdiction de se contacts directs entre elles, de prendre part à une manifestation, d’être masqués, de s’approcher à quelques dizaines de mètres d’une station de métro ou établissement d’enseignement, d’être surveillés de près et d’un couvre-feu à 23h avec obligation de se rapporter à des flics de merde à chaque deux semaines.

Une étincelle dans la nuit: la E.L.F. dans le sud de l’Ontario de 2005 à 2007

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , on 2012/05/07 by anabraxas

A translation from the text « A Spark in the Dark: the E.L.F. in Southern Ontario…« 

« Il y a tant de beautés à voir dans ce monde. Une rivière sauvage déferler, ou une vieille forêt d’arbres roux. Mais dans une telle situation laide, terrible et sinistre, il n’y a rien d’aussi aimable qu’un développement en feu.”

– E.L.F., Communiqué pour un incendie contre un développement sur la route Summit Ridge, Guelph, 27 Juillet 2006

De quoi ça aurait l’air de voir les orignaux revenir dans le sud de l’Ontario? Pouvez-vous imaginer une meute de loups gris se réinstaller dans leur territoire et se nourrir des carcasses de chevreuils à la bouche de la rivière Don? Quelle serait la sensation de toucher les noisettiers et les gigantesques chênes de quatre mètres de large des forêts Caroliniennes autour du Lac Ontario d’il y a deux cent ans?  Imaginez une rivière crystalline, une forêt continue, un écosystème intacte. En Ontario du Sud, ce sont les mémoires de notre passé collectif. Comme la photo d’un amour perdu, nous perdons la perspective des contoursm, des nuances et puis éventuellement l’image, jusqu’à ce qu’un jour la mémoire soit disparue.

L’action de se souvenir, de savoir ce que nous avons perdu, et qu’il y a encore à perdre, est une lutte en elle-même. Bref, nous avons tout à gagner dans nous nous battons pour la terre. Nos vies en dépendent.

Il y a trois lettres qui tournent un acte de sabotage singulier en une redoutable attaque organisée contre les développements environnementalement destructeurs. Ces lettres sont E, L et F -un acronyme pour Earth Liberation Front. Quand ces lettres ont accompagné une station touristique de ski mise en feu à Vail, Colorado, un développement immobilier détruit en périphérie de Mexico City, ou un Zellers nouvellement construit à Guelph, Ontario, ça voulait dire une garantie de guerre contre les développeurs.

La E.L.F. a été fondée à Brighton, Angleterre en 1992, et déjà en 1994, ses actions furent répandues à travers le pays. En 2011, la E.L.F. avait attaqué des développements dans 17 pays, avec une majorité des actions se déroulant en Amérique du Nord. Le but principal des actions de la Earth Liberation Front est de causer des dommages économiques suffisants pour enlever la motivation au profit à des corporations qui détruisent l’environnement.

En 2001, la Earth Liberation Front a été désignée comme «L’organisation terroriste numéro un en Amérique » par le FBI, malgré n’avoir jamais blessé qui que ce soit à travers leurs actes de sabotage. La E.L.F. du sud de l’Ontario fut active de 2005 à 2007, avec la majorité des actions revendiquées par le groupe de Guelph. Le premier incendie par la E.L.F. d’un Zellers sur la rue Stone en 2005 a marqué une nouvelle ère de sabotage anti-corporatif et anti-gouvernemental à Guelph. En 2005 et 2006 il y a eu environ 14 actions directes menées par la E.L.F. Entre 2005 et 2010 il y a eu plus de cinquante attaques dans la région du sud de l’Ontario, qui ont ciblé de nouveaux développements, des équipements de construction, des banques, la police, l’armée, des politiciens et de grandes corporations, la plupart menées anonymement, ou par des gens qui se déclaraient anarchistes ou anti-autoritaires. L’étincelle du sabotage initié par la E.L.F. a changé le terrain de lutte pour la gauche radicale, les anarchistes et les environnementalistes alors qu’il sembla que la tactique de sabotage était employée par la multitude.

 Les origines du sabotage comme défense de la Terre

« L’homme blanc cherche à conquérir la nature, pour la plier à sa volonté et la gaspiller jusqu’à ce qu’elle ne soit plus là, et alors il ne fera que se déplacer ailleurs, laissant la dévastation derrière lui pour se trouver de nouveaux endroits à prendre. La race blance en entier n’est qu’un monstre qui a toujours faim, et ce qu’il mange, c’est la terre. »

-Chiksika à son frère Tecumseh, March 19, 1779

Le sabotage fut utilisé comme tactique de défense environnementale longtemps avant le premier incendie des mains de la E.L.F. à Guelph. Des cas de sabotages liés à l’environnement et la défense de la Terre datent d’aussi loin que les attaques des Diggers et la communalisation de propriétés privées en Angleterre en 1649. Il y eut les attaques anti-technologiques des Luddites contre des usines en Angleterre débutant en 1811, jaillissant de la mécanisation des fabriques et du chômage massif. Dans l’histoire plus contemporaine, le sabotage comme tactique était utilisé par le Animal Liberation Front et Earth Firt avant que le Earth Liberation Front prenne forme.

Il y eut aussi de nombreuses actions de défense territoriale par des Nations autochtones d’Amérique du Nord à l’encontre de l’étalement des colons, du développement et des génocides au cours des 500 ans de colonisation. Il y eut la «Crise d’Oka», qui partit de la défense d’une terre funéraire traditionnelle contre un développement de terrrain de golf en 1990, où des Nations autochtones d’à travers le Canada ont monté des barricades et coupé des lignes électriques pour mettre de la pression sur le gouvernement Fédéral pour retirer son siège militaire sur 50 Mohawks et leurs enfants. Les barricades de Grassy Narrows contre des camions chargés de troncs d’arbres à partir de 2002, et la réclamation en 2006 des Kanenhstaton de la terre de Six Nations contre un développeur immobilier, où des routes furent bloquées, des barricades en feu furent levées et une station génératrice d’électricité fut incendiée après des violences non-mandatées par la Police provinciale sur le site de la réclamation sont tous des exemples de recours au sabotage de la défense du territoire pour faire avancer une lutte. C’est une idée au-delà des cultures que des individus et communautés entières défendent leurs bases terrestres et résistent aux développements prédateurs.

L’anarchie verte s’enflamme

La destruction de tout est le commencement de quelque chose de nouveau / Votre nouveau monde est en feu et bientôt vous le serez aussi / Le sabotage nous libèrera, jetez une pierre dans la machine.

– « Refused »

Au tournant du millénaire, le « pic pétrolier » est devenu un concept bien répandu, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) donnait ses prévisions annuelles sur une extinction de masse rapide et violente à travers les dangers du réchauffement climatique. Kyoto a écoué et les seules solutions politiques offertes furent la collusion du gouvernement avec les développeurs impliqués, des sables bitumineux vers le bas. Une solution appropriée a été offerte par les radicaux: la résistance de masse au développement capitaliste et une tentative de défendre les cultures traditionnelles fondées sur la terre et de construire de nouvelles contre-cultures florissantes.
La publication Green Anarchy était le plus grand périodique anarchiste d’Amérique du Nord, avec une distribution 10 000 exemplaires à son apogée. Le discours politique anti-civilisation, le primitivisme, et l’anarchisme vert ont également été des positions politiques farouchement défendues et largement occupées dans divers milieux anti-autoritaires à travers le continent. Les anarchistes anti-civilisationnels prônent un retour à des modes de vie « non-civilisés » grâce à la désindustrialisation, l’abolition de la division ou spécialisation du travail, et l’abandon des technologies organisationnelles à grande échelle. La plupart des anarchistes s’opposent aux avancées technologiques capitalistes comme essentiellement exploiteures, dans leur extraction des ressources primaires à travers de la dégradation du travail et de l’environnement par le processus de production. Cette tendance a réencadré les débats dans les milieux anti-autoritaires, de l’exploitation humaine à l’exploitation de l’environnement.

La logique de la Earth Liberation Front

Les groupes écologiques dominants savent depuis longtemps que la marge de profit est la façon la plus efficace de mettre un frein aux pratiques immorales d’une corporation et ont initié des « campagnes de désinvestissement », et de « boycotts ». Il y a un dédain prononcé contre l’illégalité qui est partagé par une grande partie de la population, mais sûrement si nous savons que c’est ce qui affecte aussi à la base les pratiques du développement, le sabotage devrait être une tactique plus efficace et directe qu’une campagne de boycott médiatisée. Ça peut créer un spectacle sur les effets négatifs d’une corporation ou pratique corporative destructrice, car ça vise à arrêter immédiatement ou endommager économiquement la corporation impliquée dans de telles pratiques.

La montée du Earth Liberation Front Nord-Américain

“À mes amis et supporteurs qui ont contribué à faire du sens avec tous ces événements qui se sont déroulé si rapidement : Certaines cultures humaines ont mené une guerre contre la Terre depuis un millénaire. J’ai choisi de me battre du côté des ours, lions des montagnes, moufettes, chauves-souris, saguaros, roses de falaise et tout le reste du sauvage. Je suis la plus récente victime de cette guerre. Mais ce soir je m’évade de prison – je retour chez nous, à la Terre, à mon lieu d’origine. Bill, 12/21/05 (le solstice d’hiver)

– Note de suicide de William « Avalon » Rodgers, sous captivité de l’État

« Tu peux pas contrôler ce qui est sauvage! »

Entre 1996 et 1999 il y eut approximativement trente attaques de la E.L.F. aux États-Unis. Un feu de haut calibre a détruit le quartier général de la US Forest Industries, causant plsu d’un million de dollars de dommages. En Octobre 1998, un incendie majeur de la E.L.F. a sévit à Vail, Colorado, dans un projet d’expansion d’une station de ski, causant douze millions de dollars en dommages, selon les estimations. Le communiqué de cette action disait :

“Vail Inc est déjà la plus grosse opération de ski en Amérique du Nord et veut maintenant s’agradir encore plus. Les 19 km de routes et 3.58 km carrés de coupes à blanc vont ruiner le dernier et le meilleur habitat de lynx de l’état.  De placer les profits avant la vie faunique du Colorado ne sera pas toléré »

Le sabotage a continué au début des années 2000, centré sur les centres de recherche en pour les OGMs, édifices et véhicules gouvernementaux, lots de véhicules sports-utilitaires, développements de condos de luxe et un abattoir à chevaux. En décembre 2005, des agents gouvernementaux ont mené l’opération Backfire et fait inculper quatorze personnes d’une variété de crimes reliés à l’éco-sabotage dans le Nord de la côte Pacifique. Certains des accusés étaient inculpés avec des accusations alourdies par les léglislations antiterroristes et ont fait face à un emprisonnement à vie. Quatre des quatorze inculpés, Daniel McGowan, Jonathan Paul, Joyanna Zacher et Nathan Block, ont refusé de coopérer et ont reçu des peines de quatre à huit ans, a majeure partie dans ces cellulles d’isolation solitaire. William « Avalon » Rodgers s’est suicidé durant sa première nuit de détention le 21 décembre 2005.

D’autres membres notoires de la E.L.F. Emprisonnés sont Tre Arrow, condamné à 78 mois en prison pour deux incendies en 2001 et relâché en 2009; Marie Mason, condamnée à 22 ans pour treize incendies de en 1999-2000; Jeff Luers, condamné à 22 ans de prison pour des incendies sur trois camions et un lot de voitures en 2000, relâché en 2010; Eric McDavid, condamné à 22 ans en 2006 pour complot incendiaire contre le United States Forest Service et la Institute of Forest Genetics; et Rod Coronado, condamné pour plus de 10 ans dans plusieurs prisons Américaines pour son rôle dans la Animal Liberation Front et Earth Liberation Front. Rod Coronado, un autochtone Yaqui, a dédié sa vie à défendre l’environnement par le sabotage. Il a détruit plusieurs des fermes à fourrure du Nord-Ouest des États-Unis incluant la Western Wildlife Unit, coulé la moitié de la flotte de baleinières Islandaises et saboté d’innombrables expéditions et établissements d’expériences sur les animaux de Mountain Lion. Ces dernières années, Coranado a été réinstitutionalisé en prison pour plusieurs violations de sa probation. Une de ces violations a été de répondre à une question concernant des engins explosifs lors d’une conférence publique et l’autre de s’être «lié d’amitié» avec un activiste environnemental sur Facebook.

La  Earth Liberation Front du sud de l’Ontario

« Si tu le construis, on le détruis. »

– Communiqué de la ELF sur son attaque incendiaire contre un développement d’étalement urbain à Summit Ridge Road, Guelph, Juin 27th 2006.

En Juin 2005, un feu s’est allumé dans un Zellers nouvellement construit, causant plusieurs centaines de dollars en dommage. « E.L.F. » fut peint au jet sur la scène. Plus tard durant l’été : le sabotage de sept machines à construction dans un développement, suivi d’un vaste incendie au The Cutten Golf and Country Club en octobre. Entre l’été 2005 et l’été 2006 il y eu au moins quatorze actes de destruc

tion de propriété à Guelph et en Ontario du Sud.

Le 30 janvier 2006, la E.L.F. a brûlé un développement sur Gordon Street et Clairfield Road dans l’étalement au sud-est de Guelp

h. L’action était dédiée à la mémoire du libérateur de la Terre Will Rodgers. Dans le communiqué, ils ont déclaré : « Nous sommes en guerre, même si les images de la vie spectaculaire du quotidien nous font croire le contraire. Nous n’avons pas choisi ces conditions sociales nous-mêmes, nous ne pouvons choisir les  positions d’où nous combattons… Notre position est celle de combattants pris entre deux mondes; l’un que nous ne reconnaissons pas, et l’autre qui n’existe pas encore. »

Le 31 janvier. Le Guelph Mercury a publié un article de la porte-parole du CSRS (Centre de services de renseignements et de la sécurité), Barbara Campion. Elle a affirmé qu’il « semble y avoir une sorte d’attaque qui se déroule à Guelp… C’est une petite ville, et vous ne pourriez jamais croire que Guelph soit un nid d’activité radicale. » À travers le printemps et l’été 2006, il y eut au moins six autres sabotages de développements et de machines de construction à Guelph.

En juillet 2006, les attaques de la E.L.F. se répandent à Toronto, Brantford et London, Ontario. Au centre-ville de Toronto le 14 juillet 2006, un développement de condominium Citiplace condominium s’est vu infliger plus de 2 millions de dollars en dommages quand quelqu’un a mis du sable dans les réservoirs à essence et les filtres à air d’une douzaine d’équipement à excavation. À Brantford, du 17 au 19 juillet cinq projets d’étalement urbain   furent sabotés et revendiqués par la E.L.F. À Londres, du 21 au 24 Juillet, un Home Depot, concessionaire Toyota, et quatre sites de construction furent vandalisés. « Arrêtez de détruire la Terre » fut écrit en graisse sur une des machines. La dernière attaque contre le développement attribuée à la E.L.F. Au sud de l’Ontario eut lieu avec l’incendie d’un développement sub-urbain du site de construction de Reid’s Heritage Home le 3 août 2006. Le président de la compagnie a déclaré que le feu a causé 10 000 dollars en dommages.

Les attaques de la E.L.F. En 2005 et 2006 au sud de l’Ontario ont causé plusieurs millions de dollars en dommages à des corporations. Le sabotage a créé une controverse auprès du public à Guelph concernant l’étalement. Ça rencontra la condamnation de sa part, de toutes les sources de médias de masse, politiciens locaux, activistes de la gauche libérale et les corporations restèrent perturbées. Des vagues de sabotages politiquement fondés ont continué à Guelph, mis en pratique largement par des groupes anarchistes et anti-autoritaires. Malgré tout, le nom E.L.F. comme les attaques contre l’étalement urbain et les machines de construction se sont évaporé complètement.

Pourchasser une ombre

“On sait pas à qui nous avons affaire et c’est difficile d’avoir affaire à une ombre.“

– Conseiller municipal de Guelph Dan Moziar, 2006

Après enviroon 1300 actions, la Earth Liberation Front a en majeure partie cessé ses activités en Amérique du Nord. La présence décroissant de son organisation structurée par cellulles pourrait être attribuée à l’inculpation de plusieurs de ses membres, ou au déclin de l’anarchie verte au milieu des années 2000 en tant que philosophie et identité politique en faveur de l’insurrectionalisme. L’insurrectionalisme tente d’exploiter des tensions existantes dans la société afin de pousser vers une révolte sociale bien répandue. Même les porte-paroles les plus ardents de la E.L.F. ont exprimé un désir de se distancer des tactiques de la Earth Liberation Front. Dans une lettre de prison, Rod Coronado a écrit :

“Durant mes années passées j’ai défendu que le sabotage économique était une tactique appropriée pour notre époque. Comme tout stratège j’ai été aussi forcé de reconnaître que les temps ont changé et c’est maintenant ma croyance que les movements pour protéger la Terre et les animaux ont assez abouti pour maintenant considérer une approch qui ne compromet pas les objectis, mais accroît la probabilité de changement social véritable.” 

Au même moment de son arrestation, six ans après son implication dasn la Earth Liberation Front, Daniel McGowan travaillait pour une organisation appelée WomensLaw, qui aide des femmes dans des situations de violence intimes à naviguer à travers le système légal. Dans une lettre appelée Reflections on December 7th, écrite exactement deux ans après son arrestation initiale, Daniel a rendu son analyse de son rôle dans les actions de la Earth Liberation Front:

“Pour moi, les tactiques n’étaient pas la force guidant mes actions mais des moyens pour atteindre un but. En fait, l’utilisaton du feu m’a causé beaucoup d’anxiété et j’ai senti que c’était généralement utilisé avec peu de stratégie alors qu’on était pris dans notre propre course pour être plus « efficaces ». Ça a mené à la stratégie et aux idées d’être reléguées à l’arrière-plan du « pourquoi », qui est infiniment plus important que toute discussion sur ce nous allions faire. »

Les limites du sabotage de nuit sans la présence d’un mouvement de défense environnemental

D’avoir une cellule de la Earth Liberation Front active dans une petite ville d’activistes et d’anarchistes a eu un impact étrange sur le militantisme à Guelph. Les actions de la Earth Liberation Front n’ont jamais été connectées à un mouvement de défense environnementale plus large à Guelph et il est difficile d’imaginer que la E.L.F. ait déjà été supportée par un mouvement de masse. Le caractère dangereux et extrême des actions qui ont été menées ont fait que toute sorte de communication concernant le choix des cibles ou des tactiques semblait indésirable. Souvent, des actes majeurs de destruction de la propriété avaient soit le silence comme écho dans la communauté radicale, soit l’occasionnel « t’as entendu? Un autre dévelloppement a brûlé ». L’addition de la surveillance policière et les craintes de répression lourde des subversifs a causé un stress de bas niveau ressenti par plusieurs gens impliqués dans des réseaux radicaux.

D’un autre côté les activités de la Earth Liberation ont été acclamées par les anarchistes et anti-autoritaires de plusieurs villes, et plusieurs jeunes anarchistes ont visité ou déménagé à Guelph, sous le prétexte que Guelph avait un réel mouvement d’opposition au développement. Basé sur une demi-vérité, un mouvement d’éco-défense publique fut développé durant les années suivantes grâce aux labeurs de plusieurs gens de Guelph. Dans d’autres réseaux radicaux, les anti-autoritaires de Guelph eurent développé une réputation pour le sabotage. Lors d’une manifestation contre l’accord de libre échange Atlantica à Halifax en 2007, les anarchistes de la Côte Est ont suggéré que les anarchistes devraient la « guelpher », soi-disant en tournant la manifestation en émeute.

Pour un radical de l’extérieur, il a semblé que Guelph était la ligne de front pour l’opposition radicale au développement. Ça a fait que les gens de l’extérieur sont venus se rassembler à Guelph pour former une opposition radicale énergique pour quelques années. La E.L.F. a été la marque d’une tension incomfortable pour plusieurs et a surtout existé en tant qu’organisation fictive dont les gens n’entendaient parler que dans les journaux ou les médias radicaux. Mais il y avait une reconnaissance de la part de tous les radicaux à Guelph que quelqu’un mettait ses libertés personnelles en danger grave pour défendre la terre de la violence banale des planificateurs et développeurs urbains.

Les sabotages de la E.L.F. ont marqué une nouvelle période de sabotage anti-autoritaire à Guelph, alors que durant trois ou quatre ans, l’action directe de sabotage était devenu un phénomène routinier dans la ville. C’est juste de dire que les actions de la E.L.F. Ont inspiré des tactiques de sabotage qui se sont observé plus tard à Guelph, alors qu’il y avait très peu d’antécédents de recours à ce genre de tactiques avant que n’apparaissent les campagnes de la E.L.F. Le problème fut qu’il ne pouvait y avoir de support du public pour la E.L.F., car qu’évidemment personne ne voulait s’associer publiquement à une organisation criminelle ciblée par les autorités.

Potentiel pour de lourdes peines d’emprisonnement

Attends pas d’en être rendu(e) à ce point…

Personne dans le sud de l’Ontario n’a été encore arrêté ou inculpé de sabotage dans des affaires relatives à la ELF. Les histoires du cas de l’incendie de la banque RBC à Ottawa le 18 mai 2010, et des peines d’emprisonnement d’éminents prisonniers de la ELF aux Etats-Unis ont été celles de gens laissés à purger des peines allant de quatre à vingt-cinq ans. Si quelqu’un serait condamné pour les actions de la ELF dans le sud de l’Ontario, ils pourraient faire face à une condamnation similaire, selon les circonstances des cas. La menace d’une peine de prison à long terme pourrait être épuisante sur une base individuelle. L’acte d’accusation et la condamnation de ses alliés dans la lutte a le potentiel de détruire des communautés radicales sous la pression, la perte, et la peur. Ou il peut les rassembler autour du support d’un camarade emprisonné. Peut-être aussi que personne ne se fera prendre pour ces actions. Nous devons nous demander si l’emprisonnement à long terme d’un camarade en valait les tactiques employées pour la défense de la Terre. Avec le recul, il est plus facile maintenant de peser l’efficacité des actions pour les luttes futures en tant qu’une des tactiques de notre boîte à outils.

Impact sur le développement

Un des principaux objectifs du Front de Libération de la Terre dans le sud de l’Ontario aurait pu être de ralentir de manière significative la rapidité de l’étalement urbain autour de Guelph. Est-ce que ces actions ont vraiment eu pour effet de ralentir le développement? À l’été 2008, en plein milieu de la Grande Récession, le Guelph Mercury a annoncé que Guelph et Calgary ont eu un pourcentage croissant de la construction résidentielle au Canada. Les développements qui furent attaqués en 2005 et 2006 ont été éclipsés par des milliers de nouvelles unités qui marquant l’expansion en périphérie de Guelph. Il semble que Guelph, en tant qu’épicentre du sabotage anti-développemental au Canada ait eu très peu d’impact sur le processus de développement ou de la rapidité avec laquelle l’évolution a eu lieu.

Il ya plusieurs effets sociaux positifs des actions de la E.L.F. qui ont eu des répercussions durables sur Guelph et peut-être sur d’autres endroits du Sud de l’Ontario. Le sabotage de la E.L.F. a suscité beaucoup de controverse et de conversation autour de la table à diner. Beaucoup de résidents de Guelph se sont probablement formé des opinions polarisées sur l’étalement urbain, l’urbanisme d’entreprise, le sabotage, d’incendie criminel et l’action directe orientée vers l’écologie au cours de ces attaques de grande envergure. Bien qu’il soit difficile de mesurer l’opinion publique sr les sabotages de la E.L.F hors de la condamnation par les journalistes mainstream, le concept de la E.L.F., et les frustrations de la ELF vis-à-vis des modèles de développement capitaliste dans le sud de l’Ontario ont imprégné la conscience collective à Guelph.

Les campagnes anti-étalement et anti-développement comme La Terre est plus importante que l’étalement (LIMITS) et l’opposition au Hanlon Creek Business Park développées ont sous-entendu des motifs similaires aux actions de E.L.F. Il n’y a pas de doute que ce soit la E.L.F. qui ait fait le travail de terrain pour l’introduction des campagnes anti-développement qui ont gagné la psyché publique.

Il est difficile de connaître les stratégies et objectifs sociaux et économiques spécifiques de la E.L.F. dans le sud de l’Ontario. Il est évident que les tactiques de sabotage nocturne sont devenues populaire dans les actions anti-autoritaires ultérieures contre des cibles économiques et politiques autour de Guelph. Il est à espérer que la tactique de sabotage ne devienne pas un art perdu par les mouvements futurs visant à détruire la démocratie capitaliste et favoriser d’autres moyens de vivre.

En fin de compte, les changements climatiques sont encore en train de tirer notre monde dans une situation périlleuse*, la pollution et le smog tuent des quantités record de personnes dans le sud de l’Ontario chaque année, et les modèles de développement capitalistes détruisent la planète et anéantissent la plupart de la vie sur Terre. Nous vivons dans des temps effrayants et, finalement, il en revient à nous, en tant qu’individus et communautés de créer des mouvements alternatifs à la démocratie capitaliste tout en freinant son développement; nos vies, comme toutes les autres sur la planète en dépendent. La ou les personnes qui ont agi sous la bannière de la libération de la Terre dans le sud de l’Ontario sont les précurseurs de ce nouveau monde. La lutte est nécessaire pour protéger la Terre. Même quand il s’agit d’attaques destructrices, les luttes pour défendre la planète sont en fin de compte une affirmation de la vie.

*les auteur(e)s de ce blogue promettent un article coup-de-poing sur le sujet, très prochainement… Attachez vos tuques.