Google, Californie: Par un beau matin, les technocrates sont rentrés en retard au travail

San Francisco, 21 janvier 2014

Manif à la maison d’un développeur de Google, et un autobus Google bloqué à Berkeley

À 7 heures ce matin, un groupe de gens se sont pointé à la maison de Anthony Levandowski, un développeur chez Google X. Sa maison est un fastueux palace minimalement décoré avec deux lions de pierre à l’entrée. Après avoir sonné à sa porte pour l’alerter sur la manif, une bannière fut levée face à sa maison qui lisait: « Le futur de Google s’arrête ici » et des tracts d’information sur lui furent distribués dans le voisinage. Ces tracts décrivaient son travail avec l’industrie de la défense et ses plans de développer des condos de luxe à Berkeley. Version originale du tract

La fin est dans le voisinage… en effet.

À ce point-ci, sa voisine émergea de chez elle. Elle affirma être au courant de sa collaboration avec l’armée mais insista qu’il est une gentille personne. On ne voit aucune contradiction ici. C’est fort probable que cette personne, qui développe des robots de guerre pour l’armée et bâtit une infrastructure de surveillance, est un gentil voisin. Puis après?

À la suite d’actions précédentes contre les autobus de Google, plusieurs critiques ont insisté que les employés individuels de Google ne sont pas à blâmer. Prenant ça profondément à coeur, nous avons choisi de bloquer le transport-navette personnel de Anthony Levandowski. Nous sont aussi respectueusement en désaccord avec cette critique. On ne pas d’action qui soit meilleure qu’une autre. Tous les employés de Google devraient être retenus d’aller travailler. Toute infrastructure de surveillance doit être détruite. Pas un seul condo de luxe ne doit être bâti. Personne ne devrait avoir à déménager.

Après avoir distribué des tracts dans son voisinage et bloqué l’entrée de sa cour durant environ 45 minutes, le groupe est descendu dans le centre-ville et a bloqué un autobus de Google à la station BART de Ashby. Ce blocage a duré environ 30 minutes et s’est dispersé quand les flics de la BPD sont arrivés. Plusieurs discussions ont eu lieu avec des employés de Goggle.

Par chance, les défections ont déjà commencé. Hier, une personne plutôt sympa à l’emploi de Google nous a révélé un message envoyé par la compagnie aux employés sur s’ils devraient assister au prochain conseil municipal de San Francisco si de nouvelles perturbations d’autobus Google arriveraient. La rhétorique de ce mémo représentait les employés de Google comme des contributeurs positifs au voisinage dans lequel ils-elles vivent. Il n’y avait aucune mention des déménagements qu’ils causent, de la présence policière qu’ils amènent avec eux et de la large classe de gens qui travaillent pour soutenir leurs styles de vie extravagants et déconnectés; c’est-à-dire le soutien technique.

Nous ne seront pas pris en otage par la menace de Google de relâcher des quantités massives de gaz carbonique si le service d’autobus se verrait terminé. Notre problème est avec Google, ses capacités de surveillance invasive dont la NSA fait usage, la technologie qu’ils développent, et la gentrification que ses employés causent dans chaque ville qu’ils habitent. Mais notre problème ne s’arrête pas à Google. À toutes les autres compagnies des hautes technologies, à tous les autres développeurs et à tous les autres gens qui bâtissent ce nouvel État orwellien: On s’occupera de vous après!

La barge Google: cheval de Troie d’une techno-tyrannie émergente, ou radeau de secours du naufrage de son monde… Peu importe, Titanic 2!

Publié sur Indybay

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