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On reçoit et retransmet le texte du Groupe de soutien un étudiant gréviste (dont on conserve l’anonymat, par solidarité), qui vient de se faire nier une liberté conditionnelle et sera retenu en prison pour un bout encore…
Mon ami est en prison
Mercredi dernier, le 15 avril, mon ami s’est fait arrêter à l’UQAM en soirée. Ce sont des gardas qui l’ont suivi dans les couloirs. Illes ont contacté les flics qui sont venus l’arrêter. Il a passé la soirée au Centre opérationnel. Il devait être mis en liberté à la cour municipale, mais la procureure était intraitable, son enquête sur remise a été remise au lendemain. On l’a envoyé passer la nuit à Rivière-des-prairies (RDP), une prison pour hommes au nord de Montréal. Le lendemain, vendredi, nous avons organisé une vigile de soutien devant la cour municipale et avons passé la journée à attendre que vienne son tour. Nous étions une trentaine. Au terme de son enquête sur remise en liberté, le juge s’est opposé à le libérer avant son procès. D’ici là, il devra purger une peine sans procès à RDP. Le juge a invoqué comme argument principal que s’il libérait notre camarade, cela nuirait à l’opinion publique et que la population n’aurait plus foi en notre magnifique système judiciaire. Il a également parlé que la confiance du public en la gestion de la justice qu’il importait de préserver, concernait la « population bien informée ».* En cela, il faisait référence à ceux et celles qui lisent les journaux et écoutent la télévision tous les soirs, bref un hymne aux médias de masse. Au contraire de ce que le juge a affirmé, il paie le prix individuellement d’un mouvement collectif déjà fortement réprimé, donc l’emprisonnement de notre camarade n’est rien d’autre que politique.