Archive pour Rome

Rome: autoroute bloquée/cramée en solidarité avec les prisonniers du NoTAV

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , on 2014/02/03 by anabraxas

De Chat noir émeutier

En solidarité avec les compagnons arrêtés le 9 Décembre 2013, accusés d’actions contre le train à grande vitesse, le lundi 27 Janvier en début de soirée, un groupe d’une vingtaine d’anarchistes a interrompu la circulation sur la rocade à proximité de la nouvelle gare Tiburtina, qui sera bientôt consacré au TAV.

En ralentissant le trafic avec des fumigènes et des torches sur une autoroute, nous avons lancé des poubelles à travers les rues attachées ensemble avec du fil d’acier, à laquelle nous avons accroché une banderole en solidarité et contre les conditions d’isolement dans lesquelles les prisonniers révolutionnaires se trouvent actuellement. Enfin, les bennes à ordures ont rapidement pris feu !

Salutations à tous les prisonniers révolutionnaires !

Liberté pour tous !

Le terroriste c’est l’État !

Plus tôt à Burgos…

Rome: Highway blocked/bured in solidarity with the four NoTAV prisoners

From Contrainfo, published on Earth First! Newswire

In solidarity with the comrades arrested on December 9th, 2013 accused of actions against the high-speed rail, on Monday, January 27th, in the early evening, a group of some twenty anarchists interrupted traffic on the eastern ring road near the new Tiburtina railway station, which will soon be dedicated to the TAV.

Slowing down the traffic with smoke bombs and torches on a road of fast traveling, we put out dumpsters on the street bonded together with steel wire, to which we tied a banner in solidarity and against the isolation conditions in which the revolutionary prisoners find themselves right now. Finally the dumpsters went up into flames!

Greetings to all revolutionary prisoners!
Freedom for all!
Terrorist is the State!

NoTAV: The whole World reflected in a fragment

Tiburtina (Rome) : incendie du chantier TAV

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , on 2011/08/01 by anabraxas

(Le 1er août 2011)

[Le 24 juillet s’est produit un gigantesque incendie que les pompiers ont mis quinze heures à éteindre, à la gare Tiburtina de Rome. L’incendie est parti dans un nouveau bâtiment sur le chantier en cours de construction d’un des principaux noeuds ferroviaires du TAV. Vu les dégâts et la difficulté à analyser les ruines, courent aussi bien l’hypothèse d’un sabotage d’anti-TAV que celle d’un court circuit. Bien entendu, les représentants des premiers se sont aussitôt scandalisé de cette hypothèse. Nous, non ! Si la lutte du Val Susa sortait de la vallée pour s’étendre à travers l’Italie et au-delà, ce serait plutôt une bonne nouvelle, en terme de dépassement (le pourquoi de cette lutte qui pourrait concerner autre chose que cette zone de montagne, et sur d’autres bases qu’un autre Etat ou une autre République) et impliquer d’autres individus plus spontanés (lassés des jeux politiciens qui se jouent là-bas aussi).
Nous coup, nous reproduisons à la suite de cette brève un court texte de compagnons italiens qui posent à haute voix certaines de ces questions…]

La Corde raide

Finimondo.org, 27/7/11
Traduit de l’italien par Brèves du désordre.

Pendant que se déchainait au Val Susa la bataille entre les volontaires accourus défendre la Libre République de la Maddalena contre les prétoriens envoyés pour imposer la République d’Italie Esclave, un bûcher nocturne détruisait à Rome la nouvelle salle de commandement de la gare Tiburtina (un noeud du Tav), bloquant le trafic ferroviaire national. La suspicion qu’il puisse exister un lien entre les protestations de la vallée et l’incendie métropolitain fut immédiate, comme fut immédiate l’indignation et le démenti du « Peuple NoTav » par la voix de ses représentants publics, et que les assurances institutionnelles sur de probables causes naturelles furent tardives et peu convaincantes : c’est un court-circuit, plus difficilement un sabotage, et peut-être l’effet collatéral d’un banal vol de cuivre.

Mais cette suspicion qui s’est insinuée pendant des heures et n’a pas entièrement disparue -à mi-chemin entre espoir et peur- en dit long. Sur la peur des autorités comme sur les possibilités de l’action. Ce qui les terrorise et ce qui les enthousiasme : la possibilité que la lutte contre le Tav sorte de cette vallée piémontaise perdue pour exploser à travers tout le pays. Qu’elle se débarrasse enfin des insupportables litanies citoyennistes pour empoigner l’arme du sabotage. Une pensée en même temps terrible et merveilleuse. Et ce n’est pas seulement possible, c’est également facile. Aucun système de vidéosurveillance, aucune augmentation des patrouilles ne pourront jamais garantir l’efficacité d’un réseau ferroviaire qui se déploie sur des dizaines de milliers de kilomètres. Il n’y a pas besoin de prendre un train et de monter dans le wagon de la politique pour tenter d’arrêter la Grande Vitesse. Il n’y a pas besoin de servir de main d’oeuvre généreuse, humble et silencieuse aux petits stratèges autrement républicains.

L’incendie de Rome s’est développé pendant quinze heures avant d’être éteint. Mais des cendres restées sur place continuent à pointer des braises rebelles. Des chantiers Tav ont brûlé ailleurs en Italie, tout comme ont brûlé les camions d’une entreprise impliquée dans les travaux de Chiomonte. Et voilà qu’arrivent de partout les pompiers avec leurs pompes à eau, ceux qui crachent de la mousse et ceux qui refourguent des communiqués de presse. Ce sont surtout ces derniers -les porte-parole, les représentants, les leaders- qui s’emploient le plus à jeter de l’eau sur le feu. Avant-hier, ils ont désapprouvé le feu de Florence, hier ils se sont horrifiés de celui de Rome, aujourd’hui ils condamnent celui de Susa. Mais quoi, à l’intérieur du noble et généreux « Peuple NoTav », tous les esprits, toutes les méthodes, tous les comportements n’étaient-ils pas censés cohabiter dans les respect des différences ? Tous n’étaient-ils pas bienvenus, ceux qui adressent des prières au ciel comme ceux qui lancent des blasphèmes sur terre ?

Et bien non. Tout ça c’est de la rhétorique, du mensonge, comme le démontrent les crachats de condamnation sur les flammes des sabotages, trop singuliers pour mériter les applaudissements des masses. Le démontrent aussi les ovations adressées aux chasseurs-alpins autrement militaires qui ont autrement surveillé le chantier de Chiomonte. La seule chose qui semble bienvenue en Val Susa est l’immonde cohabitation -fruit de la connivence- entre ceux qui défendent qu’une autre politique est possible, une autre République est possible, un autre Etat est possible, et ceux qui voudraient la fin de toute politique, de toute République, de tout Etat. Un jeu dialectique porté en avant par une alternance d’accords tacites et de soupirs patients, d’yeux fermés et de nez bouchés, d’acrobaties linguistiques et d’oublis opportuns, en vue du règlement de compte final. Mensonge et hypocrisie, avec dans le coeur précocement asséché l’espoir d’être devenus si habiles qu’on puisse même réussir à faire des affaires avec des banquiers.

Les suspicions sur l’incendie de Rome, comme les certitudes à propos de ceux de la région de Modena, de Florence et de Susa, sont là pour avertir que cette amitié politique putride qui garantit la concorde là où il ne peut y avoir que conflit, pourrait bien cesser d’un moment à l’autre.

Source: Brèves du désordre