Archive pour répression

Actions de solidarité anarchiste contre la boîte de Pandore néo-fasciste en Espagne

Posted in Actions, Réflexions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 2014/12/31 by anabraxas

Quelques récits parmi d’autres des actions des derniers jours en réponse à l’Opération Pandora en Espagne lancée contre les milieux anarchistes…

Barcelone: Manif en solidarité avec les anarchistes détenu-es de l’opération Pandora

Le samedi 27 décembre, la manifestation appelée à 17 heures en solidarité avec les anarchistes détenu-e-s dans le cadre de l’Opération Pandora, sous les ordres du juge-tortionnaire Javier Gómez Bermúdez, a parcouru les rues du centre de Barcelone.

La manifestation a commencé dans de larges rues avec des cris de solidarité avec les arrêté-e-s, contre la police, contre les prisons et contre l’État, et a terminé dans le quartier de Gràcia. Au moment d’entrer dans le quartier, des compagon-ne-s masqué-e-s ont attaqué sans complexe un grand nombre de succursales bancaires, l’hôtel 5 étoiles Casa Fuster (qui fut le consulat de l’Allemagne nazie à Barcelone en 1936, avant de devenir le siège du comité pour la défense de la révolution au printemps 1937 et d’être repris par la Phalange en 1939, puis de devenir un hôtel de luxe pendant la Transition, après quelques tentatives des mouvements associatifs de quartier de le transformer en structure sociale) et quelques locaux commerciaux de multinationales.
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Solidarité internationale pour Rémi Fraisse et la lutte dans les ZADs

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , on 2014/11/11 by anabraxas

Retransmis de Mtl Mediacoop *

À l’occasion du passage de François Hollande au Canada, un rassemblement a été organisé mardi 4 novembre devant l’hôtel de ville à 19h alors qu’il y faisait une conférence sur les potentiels partenariats économiques entre la France et le Québec. C’est le principal message qu’il souhaitait transmettre, de son atterrisage à Calgary à ses rencontres avec de jeunes entrepreneurs dans un grand hôtel de Montréal: vive l’économie, en avant l’exploitation!

Et cette marche en avant, rien ne doit s’y opposer, ni les arbres des bocages de Notre-Dame-des-Landes ou du Tarn,  ni ceux et celles qui se battent contre les grands projets de destruction des territoires. La police tire à vue contre tout ce qui va à l’encontre de la croissance économique. Elle use à sa guise de toutes les armes nécessaires, quitte à éborgner, ou tuer.

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Line 9 blockade: injunction and three resisters detained… Need support!

Posted in Actions, Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , on 2014/08/12 by anabraxas

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Dam Line 9 blockaders who were on their sixth day of occupying a Line 9 construction site were served an injunction around noon today. Most blockaders left the site, while two locked down to barrels to show their commitment to stopping Line 9 and tar sands expansion. Three people stayed on site to play support roles. Two were told they would not be arrested and yet all three were arrested an hour ago. Cops took away their food, blankets, and all other materials needed to stay safe while locked down. They were only left with a water each.

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Mexique, 5E : Lettre de Fallon

Posted in Uncategorized with tags , , , , , , , on 2014/03/29 by anabraxas

On retransmet les traductions de Sabotagemedia (MERCI!) de la lettre écrite en Espagnol, des mains de Fallon, emprisonnée au « Centre de réinsertion sociale » de Santa-Martha, au Mexique. En solidarité avec elle, et avec Amélie et Carlos. Parce qu’on les aime bien aussi, surtout pour leur rage et leur critique.

Réinsertion. LoL en effet…

Lettre de Fallon

Je veux commencer cette lettre par un gros câlin pour tou-te-s les camarades en fuite, tout-e-s celles et ceux qui se battent pour leur liberté, et tou-te-s celles et ceux qui sont enfermé-e-s et dont ce monde de domination tente d’étouffer la rage. Il n’y a pas une cellule, un mur, une autorité à qui je donne assez de pouvoir pour faire taire ma rage et mon désir de liberté.

Ces sentiments, je les ai depuis que je suis toute petite et maintenant, dans mon cœur et dans ma tête, ils sont plus forts que jamais. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à vous, mes ami-e-s.
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Solidarité avec les camarades détenu-es au Mexique

Posted in Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , , on 2014/02/25 by anabraxas
On reçoit et retransmet…
(English version below)
Dimanche 5 janvier, deux groupes d’individus ont lancé des pierres et des cocktails molotovs contre le bâtiment du Ministère des communications et des transports de la ville de Mexico et contre les
voitures d’un concessionnaire Nissan. Dans la même nuit, Carlos, Fallon et Amélie ont été arrêtés dans le centre-ville de Mexico en lien avec ces actions. Préalablement détenus par le Ministère public du District Fédéral, leur cas a été transféré à la justice fédérale.Le 9 janvier, les compagnons ont été placés sous  arraigo, une mesure spéciale de garde à vue prolongée que le Bureau du Procureur général de la République (PGR) a obtenu en alléguant une enquête pour des délits fédéraux, dont ceux de crime organisé, terrorisme, sabotage et dommage à la propriété. L’arraigo est une forme de détention réventive prolongée avant toute  inculpation et d’enquête préliminaire qui a permis à la PGR de détenir les compagnons pendant 40 jours, sans qu’elles et il n’aient le droit de comparaître devant un juge.
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5E, Mexique: après les accusations de terrorisme, les compagne-ons maintenant détenu-es pour attaquer la paix publique

Posted in Reportages with tags , , , , , , , , on 2014/02/20 by anabraxas

On repassera sur la définition de « paix publique » dans un des pays les plus violents et instables sur la planète, tout en sachant que ça a seulement à voir avec la domination par le cartel au pouvoir…

(English version follows)

repris de fuegoalascarceles
traduit de l’espagnol par sabotagemedia

Hier, le 17 Février, marquait la fin des 40 jours de l’arraigo* décrété par le Procureur Général de la République contre nos compagnon.ne.s Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson.

Pendant ces quarante jours, ils ont essayé de mettre sur pied des accusations de terrorisme et de criminalité organisée. Cependant, et en dépit de méthodes intimidantes et inquisitoriales ils ont été incapables de monter leur affaire, de sorte qu’à la fin de l’arraigo nos copagnon.ne.s ont été relâché.e.s faute de preuves, par contre, la Police Locale du District Fédéral les a ensuite remis.es en détention pour des accusations de dommages et attaques à la paix publique.
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Retour vers le primitif

Posted in Réflexions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , on 2013/04/27 by anabraxas

Traduction de « Back to the Primitive », écrit par Walter Bond, emprisonné pour encore huit ans, en Illinois, pour s’être attaqué à des industries meurtrières d’animaux.

La civilisation est complexe. Ça envahit nos interactions sociales, biaise nos désirs et nous sépare du monde naturel. La civilisation industrielle et la haute technologie exacerbe les divisions et approfondit toujours plus loin les séparations. L’industrie, la consommation et la production sont des fléaux pour l’environnement, les destructeurs de forêts, la cause d’une névrose inédite et abrite la même mentalité qui a permis aux Nazis d’être dirigeants de camps de la mort le jour et pères de famille le soir (ou permet à des chercheurs de mutiler des animaux à mort pour ensuite retourner à la maison pour prendre soin de leur chat).


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Appel à des actions de solidarité pour les anarchistes Boliviens

Posted in Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , on 2013/04/12 by anabraxas

Désenfermement

Une autre fois la nuit, un jour de plus à souffrir,
à converser avec moi-même, je retourne une fois de plus de la maison de la “justice”.
J’ai juste réussi à voir à travers la vitre fumée.
Voir les rues, les gens qui se réduisent à un code de plastique.
Un certain endroit me rappelle quelqu’un,
me rappelle mes compagnon-ne-s,
me rappelle qui je suis, dans quel but je vis, pourquoi je vis.

Je ne m’accroche pas à la vie, parce que s’accrocher à elle
ne fait que t’apporter la peur d’arrêter de vivre.
Je m’accroche à la liberté, à la liberté de pouvoir rugir,
de pouvoir rugir dans une forêt de ciment.
Parfois la haine m’envahit, et je m’endors dans la haine.
Lorsque je me réveille je sais que l’amour est l’amalgame avec la haine
qui me fait respirer profondément pour continuer de vivre.

Je ressens dans l’enfermement la haine collective contre la société,
la haine de la prison, de l’isolement.
C’est digne d’éloigner son regard du sol,
et c’est mieux de le diriger sur l’ennemi,
sur cet ennemi qui me tient prisonnier de sa cupidité,
l’ennemi qui fait des ravages avec la terre,
qui détruit les formes libres de vivre.

L’ennemi qui enferme, qui punit, qui mutile,
qui t’infecte de désespoir avec son cancer de Pouvoir
qui mute d’organe en organe.
Nous sommes ses anticorps, nous avons développé l’immunité
devant leur insalubre peste humaine.
Nous sommes la lutte sans frontière ni distance,
la colère du bouillonnement de notre sang.

Nous allumons la lumière de la nuit.
L’obscurité et la lumière sont complices des pas,
nous sommes la bataille sans repos,
une métastase de cellules qui sont partout,
c’est mieux de mourir en se battant que de mourir sans l’avoir tenté,
c’est mieux d’être libre même en étant enfermé.

Aujourd’hui je me rêve encore une fois, différent d’hier,
avec la certitude de ne pas avoir perdu, de ne pas m’être laissé abattre.
Demain sera différent de ce jour,
ma rage ne sera pas différente, ni celle de demain.
La force viendra de ceux qui ont la rage avec moi.
Elle arrivera en traversant les murs et les distances
et donc je rugirai une fois de plus sous la lune.

Je grifferai le sol de ciment
comme si il était de boue et d’herbe
jusqu’à ce que mes griffes saignent.
je me fondrai dans les colonnes
je respirerai l’air rempli de crasse au lieu du brouillard.
Les taches sur mon corps me disent qui je suis.

Une fois que je ferme les paupières
je me transporte au paradis onirique
où le silence des vents
est comme le baiser d’un-e compagnon-ne.
Un jour de plus à ne pas me voir vaincu
un jour à rêver sans arrêter d’être celui que je suis
un jour de plus à être prêt à me lever demain.

Henry.
Prison de San Pedro, La Paz pluvieuse

Publié sur Contrainfo

Jour de solidarité internationale pour les défendants du 29 mai

Le 29 Mai 2012, 13 personnes furent arrêtées par la police à La Paz, Bolivie. Elle étaient toutes liées à une participation anarchiste dans la défense de TIPNIS, un territoire indigène et parc national. Les 13 furrent accusés d’avoir commis une série d’attaques incendiaires, explosives et de sabotages revendiqués par la Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International (FAI-FRI). Les actions, qui se sont produites de septembre 2011 à mai 2012, ont ciblé des édifices gouvernementaux, de banques, des compagnies automobiles, restos fast food, des supermarchés et des industries animalières. Certaines des attaques ont été revendiquées en solidarité avec la lutte pour défendre TIPNIS, d’autres en solidarité avec des camarades faisant face à la répression au Chili, et d’autres en support à la libération animale.

Confrontés à de longues peines d’emprisonnement pour des charges de terrorisme et de tentative de meurtre, cinq personnes ont décidé de dénoncer les autres pour sauver leur peau. Les délateurs se sont fait récompenser avec des libérations complètes ou provisoires. D’autres détenus ont été relâchés dû au manque de preuves de leur lien dans l’affaire. Seulement un détenu a refusé de déclarer quoi que ce soit à la police. Deux anarchistes demeurent emprisonnés, en l’attente d’un procès. Selon la loi bolivienne, ils pourraient attendre pour aussi longtemps que trois ans.

Le gouvernement gauchiste de Evo Morales a l’intention de poursuivre les mêmes développements capitalistes que ses prédécesseurs, et même à une plus grande échelle. Dans ce cas-ci, il est question de construire une route “biocéanique” à travers la forêt pluviale, qui détruira des territoires indigènes sur le chemin. Durant l’été 2011, le gouvernement a réprimé la 8ième marche autochtone en défense de TIPNIS avec du tabassage et des arrestations. Maintenant ils en sont à illustrer le sabotage enflammée des anarchistes comme du “terrorisme”.

Ceci est un des premiers recours aux lois antiterrorises par l’État Bolivarien, et comme ailleurs, c’est utilisé en tant qu’outil de répression politique. La seule évidence que le gouvernement a est la parole de délateurs (dont ceux associés à l’Organisation Anarchiste pour la Révolution Sociale), de la littérature anarchiste, et le fait que les arrêté-e-s ont pris part aux manifs en solidarité avec le TIPNIS. Les poursuites judiciaire du gouvernement sont aussi fondées sur de la xénophobie, utilisant les liens avec des étrangers comme preuve de mauvais agissements.

Ce 29 mai, un an aura passé depuis les arrestations. Nous appelons pour un jour de solidarité internationale pour montrer au gouvernement de Bolivie, comme tous les autres gouvernements, que nous n’oublions pas. Nos actions doivent montrer notre détermination à gagner la libération immédiate de nos deux camarades encore en prison, l’absolution pour tous ceux-celles faisant face à des accusations, et la fin du projet d’autoroute. Nous allons continuer de lutter tant et aussi longtemps que des gens sont derrière les barreaux.
Absolution for les défendants du 29 mai! Pas d’autoroutes à travers TIPNIS!

Liberté pour tous les prisonniers!

May 29, 2013 – Day of International Solidarity with Anarchists Facing Repression in Bolivia

On May 29, 2012, 13 people were arrested by police in La Paz, Bolivia.
All of them were connected to anarchist participation in the defense of TIPNIS, an indigenous territory and national park. The 13 were accused of a series of arsons, bombings, and sabotage claimed by the Informal Anarchist Federation-International Revolutionary Front (FAI-FRI). The actions, occurring from September 2011 to May 2012, targeted government buildings, banks, car companies, fast food restaurants, supermarkets, and animal industries. Some of the attacks were claimed in solidarity with the struggle to defend TIPNIS, others in solidarity with comrades facing repression in Chile, others in support of animal liberation.

Faced with lengthy prison sentences for the charges of Terrorism and Attempted Murder, five people decided to snitch on others to save their skin. The snitches were rewarded with release or house arrest. Other detainees were released due to lack of connection with the case. Only one detainee refused to give a statement to the police. Two anarchists remain in prison, awaiting trial. According to Bolivian law, they may wait as long as three years.

The leftwing government of Evo Morales is intent on continuing the same capitalist development projects of its predecessor, often on a greater scale. In this case, they are building a bioceanic highway through the rainforest, destroying indigenous territory in the process. In the fall of 2011, the government repressed the 8th Indigenous March in defense of TIPNIS with beatings and arrests. Now they are trying to portray the fiery sabotage of the anarchists as “terrorism.”

This is one of the first usage of antiterrorist laws by the Bolivian state, and as elsewhere, it is being used as a tool for political repression. The only evidence the government has are the words of snitches, anarchist literature, and the fact that those arrested participated in protests in solidarity with TIPNIS. The government prosecution has also been based in xenophobia, using connections with “foreigners” as proof of wrongdoing.

On May 29, one year will have passed since the arrests. We are calling for a day of international solidarity to show the Bolivian government, and all governments, that we do not forget. Our actions must show our determination to win the immediate release of the two comrades still in prison, absolution for all those facing charges, and an end to the highway. We will continue struggling as long as anyone is behind bars.

Absolution for the May 29 defendants! No highway through TIPNIS! Freedom for all prisoners!

Source

Sur le meurtre de Aaron Swartz par l’État américain

Posted in Appel, Réflexions with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 2013/03/23 by anabraxas

 Traduction d’une lettre du cyber-militant Jeremy Hammond , emprisonné depuis un an, maintenant, pour dévoiler au public des infos sur les activités de Stratfor et HB Gary

Aaron Swartz et la criminalisation de la dissidence numérique

La mort tragique du combattant pour la liberté sur Internet Aaron Swartz révèle la stratégie ratée de “cybersécurité » du gouvernement, ainsi que sa corruption systématique à travers ses enquêtes sur la criminalité informatique, la loi sur la propriété intellectuelle, et la transparence des corporations/gouvernements. Dans une société prétendument fondée sur les principes de démocratie et une “procédure légale régulière”, les efforts d’Aaron pour libérer l’Internet, y compris la distribution gratuite d’essais JSTOR universitaires, l’accès aux archives judiciaires publiques sur PACER, l’arrêt du passage de la loi SOPA / PIPA, et le développement de la licence Creative Commons font de lui un héros, et non un criminel. Ce ne sont pas les « crimes » qu’Aaron aurait soi-disant commis qui ont fait de lui une cible de poursuites fédérales, mais ses idées – élaboré dans son manifeste «Guerrilla Open Access Manifesto » – que le gouvernement a trouvé tellement dangereux. La poursuite aggressive du procureur général des États Unis, truffée d’abus et de mauvaise conduite, est ce qui a conduit à la mort ce héros. Ce chapitre triste et enreagant devrait servir de signal d’alarme nous éveillant tous sur le danger inhérent à notre système de justice pénale.jeremy_hammond_time

Le cas d’Aaron est une partie de la récente expansion aggressive, politiquement motivée du droit criminel informatique où hackers et activistes sont de plus en plus criminalisés en raison de prétendues «cyber-menaces terroristes». Le procureur général des États-Unis pour le district sud de New York, Preet Bharara, dont le bureau est en poursuite contre moi et mes co-accusés dans l’affaire du procès contre Lulzsec, a tenu un discours alarmiste, comme la menace d’une imminente «cyber-attaque à la Pearl Harbor» pour justifier ces poursuites. En même temps, le gouvernement forme et déploie régulièrement leurs propres pirates informatiques pour lancer des cyber-attaques sophistiquées contre les infrastructures des pays étrangers, tels que le virus Stuxnet et Flame, sans la connaissance, la consultation du public, ni déclaration de guerre officielle, ni le consentement des autorités internationales. DARPA, US Cyber ​​Command, la NSA et de nombreux contractants privés du gouvernement fédéral recrutent ouvertement les pirates pour développer les capacités défensives et offensives et construire des réseaux de surveillance numérique orwelliens, non conçus pour accroître la sécurité nationale, mais pour faire avancer l’impérialisme américain. Ils vont même jusqu’à assister et prendre la parole lors des conférences de pirates informatiques, comme DEFCON, tentent de soudoyer les hackerspaces pour leurs recherches, et ont créé l’insulte de la «Journée nationale du hacker civique»- efforts qui devraient être boycottés ou confrontés à chaque étape de leur parcours.

Aaron est un héros parce qu’il a refusé de suivre le programme du gouvernement, au lieu de cela il a utilisé son intelligence et sa passion pour créer une société transparente. Dans le cadre du mouvement du logiciel libre, la publication libre de droits, le partage de fichiers ouvert, et le développement de la cryptographie et de la technologie d’anonymat, les cyber-activistes ont révélé la pauvreté du néo-libéralisme et de la propriété intellectuelle. Aaron s’est opposé à réduire tout à une marchandise pouvant être achetée ou vendue pour un profit.

L’accroissement de l’efficacité du soutien du public pour des mouvements comme Anonymous et Wikileaks ont conduit à une expansion des enquêtes sur les crimes informatiques – surtout des améliorations à 18 USC § 1030, le Computer Fraud and Abuse Act (CFAA). Au fil des années, le CFAA a été modifié à cinq reprises et a subi un certain nombre de décisions judiciaires qui ont considérablement élargi ce que la loi couvre concernant « l’accès à un ordinateur protégé sans autorisation. » Il est désormais difficile de déterminer exactement quel comportement serait considéré comme juridique. La définition d’un «ordinateur protégé » a été progressivement élargie pour inclure tout gouvernement ou entreprise à l’intérieur ou extérieur des États-Unis. «Autorisation», pas explicitement défini par le CFAA, a également été élargi pour être si équivoque que toute utilisation d’un site Web, réseau, ou un PC qui est en dehors des intérêts, de l’agenda, ou des obligations contractuelles d’une entité privée ou publique pourrait être criminalisée. Dans le cas d’Aaron et d’autres, le gouvernement a défini la violation d’une Politique d’utilisation acceptable (PUA), de Conditions de Service (TOS), ou du Contrat de Licence Utilisateur Final (CLUF) comme illégale. Chaque fois que vous vous inscrivez à un service comme Gmail, Hotmail ou Facebook et cliquez sur le bouton « J’accepte » qui fait suite au long contrat d’utilisation que personne ne lit jamais, vous pourriez être poursuivi en vertu de la CAFA, si vous ne respectez pas les termes.

Le nombre massif d’usagers réguliers d’ordinateurs pouvant être considérés comme des criminels en vertu de ces définitions larges et ambigues permet des poursuites politiquement motivées de toute personne qui exprime sa dissidence. La CFAA devrait être jugée inconstitutionnelle en vertu de la doctrine vide et vague de la clause de procédure légale régulière. Au lieu de cela, le Congrès a proposé l’an dernier une loi qui permettrait de doubler les peines maximales légales et d’introduire des peines minimales obligatoires, semblables à des peines excessives imposées dans les affaires de drogue qui ont été largement imposées par de nombreux juges fédéraux et d’État.

Le cas de l’opération «Payback» à San Jose, en Californie, est un autre déni de justice, où 16 membres présumés d’Anonymous (dont un garçon de 16 ans) aurait participé à une action de déni de service contre PayPal pour protester contre son blocus financier de Wikileaks. Un déni de service (DOS ou DDOS) ne peut pas « dépasser accès autorisé», comme il est pratiquement impossible de le distinguer des requêtes Web standard. Il s’apparente plus à un sit-in de protestation électronique, la surcharge des serveurs du site Web le rendant incapable de servir le trafic légitime, à un acte criminel impliquant le vol d’informations privées ou la destruction de serveurs. Le site de PayPal est seulement devenu lent ou indisponible pour quelques heures, alors que ces activistes numériques font face à une peine de prison de plus que 10 ans, 250 000 dollars d’amende et les condamnations criminelles parce que le gouvernement veut criminaliser cette forme de protestation sur Internet et envoyer un avertissement à quiconque voudrait supporter Wikileaks.

Un autre cas récent est celui d’Andrew « VEEO » Auernheimer, qui a été reconnu coupable en novembre dernier par l’entremise du CFAA. Andrew avait découvert que AT&T publiait les noms et adresses emails de clients sur son site web destiné au public, sans aucun mot de passe, cryptage, ou pare-feux. Au lieu de reconnaître leur propre erreur à violer la vie privée des clients, AT&T a poursuivi une peine de prison pour Andrew. Andrew a défendu ses actions en disant: «Nous n’avons pas seulement un droit, en tant qu’Américains d’analyser les choses que les sociétés publient et les rendre accessibles au public mais probablement aussi une obligation morale d’informer les gens à ce sujet. »
Je suis actuellement confronté à de multiples accusations de complot par piratage informatique à cause de mon implication présumée avec Anonymous, LulzSec et AntiSec, les groupes qui ont ciblés et dénoncé la corruption dans les institutions gouvernementales et les sociétés telles que Stratfor, le Ministère de la Sécurité publique d’Arizona, et HB Gary Federal. Ma peine encourue s’est vue abruptement alourdie à cause de l’élargissement par le Patriot Act de la définition du CFAA de «perte». Ça a permis à Stratfor de réclamer plus de 5 millions de dollars en dommages et intérêts, y compris le coût exorbitant de l’embauche qui dépasse les limites de couverture des sociétés de crédit et des corporations “infosec”, l’achat de nouveaux serveurs, 1,6 millions de dollars en « revenus potentiels perdus » pour le temps que leur site Web était hors fonction, et même le coût d’un arrangement financier de 1,3 millions de dollars pour un recours collectif déjà déposé contre eux. Couplé avec l’utilisation de «moyens sophistiqués» et «infrastructures essentielles» en tant qu’alourdisseurs de sentence, si reconnu coupable au procès, je fait face à une peine de 30 ans, allant jusqu’à vie.

Les sales tours judiciaires et des phrases longues ne sont pas des anomalies mais font partie du système fondamentalement corrompu et vicieux à deux vitesses de la «justice», qui vise à récolter des profits de l’incarcération de masse de millions de gens, et en particulier les personnes de couleur et les pauvres. L’utilisation d’agents doubles qui coopèrent en échange de peines plus légères n’est pas seulement utilisé dans le cadre des poursuites répressives de mouvements de protestation et aux chasses aux sorcières « terroristes » islamophobes fabriquées, mais aussi dans la plupart des affaires de drogue, où les accusés font face à certaines des peines les plus sévères au monde .

Pour Aaron Swartz, qui faisait face lui-même à 13 chefs d’accusation sous la CFAA, il est fort probable que c’est cette pression intense de la part des procureurs implacables et sans compromis qui, tout en étant conscient de la fragilité psychologique d’Aaron, ont continué à réclamer une peine d’emprisonnement, ce qui a conduit à sa mort prématurée.

En raison de l’indignation généralisée du public, il y a maintenant des rumeurs d’enquêtes du Congrès dans le CFAA. Mais étant donné que ce même Congrès avait proposé des sanctions accrues il y a moins d’un an, les efforts de réforme ont peu de chances d’être plus que symboliques. Ce qu’il faut, ce n’est pas une réforme, mais une totale transformation; pas des amendements, mais une abolition. Aaron est un héros pour moi, parce qu’il n’a pas attendu que ceux au pouvoir réalisent sa vision et changent leur jeu, il a cherché à changer le jeu lui-même, et il l’a fait sans crainte d’être étiqueté comme criminel et emprisonné par un système judiciaire arriéré.

Nous, le peuple, exigons un accès libre et équitable à l’information et à la technologie. Nous exigeons la transparence et la responsabilité de la part des gouvernements et des grandes entreprises, et que la vie privée des masses soit protégée des réseaux de surveillance envahissants.

Le gouvernement ne sera jamais pardonné. Aaron Swartz ne sera jamais oublié.

Source

freehammond.com

Pour écrire à Jeremy:

Jeremy Hammond 18729-424
Metropolitan Correctional Center
150 Park Row
New York, New York, 10007

Rezo Anonymous (Europe)

photo par Jacob Applebaum

Dédié à notre frère Aaron Swartz, R.I.P. 1986-2013