Archive pour Notre-Dame-des-Landes

ZAD: Qui gaze nos semences récolte la tempête!

Posted in Actions, Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 2013/04/16 by anabraxas

Compte-rendu des médics sur l’attaque paramilitaire du 15 avril dans la ZAD

Dans la presse vous entendrez beaucoup parler des trois gendarmes blessés mais, peu des personnes subissants les violences physiques et psychologiques de cette opération militaire.

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En tant qu’équipe medic on voulait transmettre ce que l’on a vu aujourd’hui. Alors qu’hier on celebrait la libération du carrefour de la Saulce deux jours plus tôt par un pique-nique festif sans autres blessures que des coups de soleil, ce matin les gendarmes sont revenus en nombre reprendre le carrefour, réinstaurer leur occupation militaire. Dans ce cadre-là, on a vu de nombreux tirs tendus de flashball et grenades assourdissantes a courte distance, qui ont infligé de nombreuses blessures dont certaines pris en charge par l’équipe médic :

• impacts par flashball :

→ œdèmes et hématomes :
– trois personnes dans les jambes
– une personne dans le bras
– une personne dans les épaules
– trois personnes dans le thorax
– une personne dans le dos

→ un impact dans la tête entrainant une plaie ouverte du crâne nécessitant cinq points de suture

→ un impact dans le visage provocant un arrachement important de l’arcade et un enfoncement des sinus accompagné par une hémoragie importante nécéssitant une prise en charge par les pompiers

• impacts par des grenades assourdissantes :

→ plaies, brulures et corps étrangers faits par les éclats de grenade :
– trois personnes dans les jambes
– une personne dans une fesse

→ blaste :
– multiples personnes choquées (désorientations, acouphènes)
– une personne plus gravement atteinte malgré la présence d’une palette la protégant des impacts des éclats

• des nombreuses intoxicationes liées à l’emploi massif de gaz lacrymogène et poivré

Les pompiers ayant evacué la personne ont eté bloqué par les gendarmes qui leur ont refusé l’accès et ne les ont laissé passer qu’après l’insistance d’occupants présents. Ils ont de nouveau empêché leur départ afin de contrôler la personne blessée, retardant en tout plus de vingt minutes la pris en charge des secours.

Une occupation militaire ne s’installe jamais sans violence. Cette liste non-exhaustive ne voudrait pas oublier toute la violence psychologique d’un tel déployement policier ainsi que celles subies au quotidien dues à leur présence permanente et leurs agissements.

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Soit ils nous virent, soit ils se cassent!

(et s’ils nous virent, on revient!)

La veille de la manifestation « Sème Ta ZAD », le carrefour de Fosses Noires / Chemin de Suez, est liberé de la présence des gendarmes mobiles…

Pendant 2 jours, ce carrefour, nombril de la zad, est spontanément redevenu ce qu’il était : un endroit de passage, où l’on se croise, s’echangent des nouvelles, un point de rencontre. Ces jours-ci, la ZAD fut parcouru par des centaines de personnes outils en main.

Le dimanche, nous avons fêté la fin de l’occupation militaire. Rêve éphémère ou réalité des jours à venir ?

Depuis plus de 141 jours nous sommes, habitant-e-s du centre ZAD, pris au piège par les deux barrages de flics. Notre quotidien, c’est du bleu. Pas un matin, midi au soir sans être confronté.e.s à leur présence. Sans être contrôlé.e.s, fouillé.e.s, humilié.e.s. Nous n’avons pas le choix de les éviter. Nos enfants vont à l’école, nous avons pour certain-e-s des activités professionnelles. Fini les balades à vélo, fini les marches tranquilles, les rencontres avec les voisin.e.s et les ami-e-s qui n’osent plus venir. L’endroit où nous et nos enfants vivons, est devenu une zone d’enfermement, dans le silence, depuis le weekend du 15 décembre 2012.

Doit on continuer à subir sans réagir alors qu’il n’y a aucune légitimité et utilité à leur présence ? Nous ne le pensons pas ! Alors il faut relever la tête, s’unir et refuser cette mascarade !

Le prétexte officiel de bloquer le carrefour n’a jamais empêché d’apporter des denrées sur la ZAD, du gaz, des matériaux inflammables ou de construction. Le réel objectif est plutôt de donner l’illusion qu’ils contrôlent la zone, de faire pourrir la situation tout en tentant de contenir la lutte aux frontières de la ZAD, d’établir une pression psychologique et de créer une répression constante qui provoque un climat de tension permanente. Enfin, lors d’un contrôle, quand on craque et qu’on exprime notre ras le bol, la réponse des flics est systématique : « vous n’avez qu’à partir ». Ce qui représente une autre forme d’expulsion, plus insidieuse, à l’heure où la commission du dialogue avait demandé la fin des interventions pendant la durée de son mandat…

Leur petite comédie de « commission du dialogue » a pris fin, maintenant la conclusion doit être claire : soit ils nous virent, soit ils se cassent !

Il est évident que nous ne nous laisserons plus occupé.e.s de la sorte : s’ils reviennent chez nous, nous irons chez eux !

Il y a quelques mois, un appel à occuper les lieux de pouvoir avait été lancé en cas d’attaque sur la ZAD. Or, la ZAD est habitée sur toute sa surface et on n’habite pas un endroit sans ses routes, ses champs et les liens qu’ils génèrent. Nous considérons donc que la réoccupation militaire du carrefour serait une attaque directe de notre lieu de vie. Nous appelons en conséquence à des actions décentralisées, que ce soit par des occupations de lieux de pouvoirs et de carrefours de circulation stratégiques, ou par toute autre type d’actions jugées pertinentes !

Des habitant.e.s qui résistent

Un récit de la journée sème ta ZAD

Les champs sont encore bien humides pour une grande action agricole, mais cela fait fait quelques jours que ça fourmille un peu plus encore partout sur la zone : préparation des chantiers, des scènes, des gâteaux, dégagement de certains chemins, signalisation… Puisque la commission du dialogue conseille de poursuivre le projet d’aéroport, mais que le gouvernement risque de ne pas oser se lancer dans de nouvelles expulsions avant d’avoir révisé quelque peu la copie, notre réponse immédiate sera d’asseoir l’occupation à long terme de la zone par de nouveaux projets agricoles.

En préambule à la journée « sème ta zad« , bonne surprise hier soir puisque vers 22h, la préfecture a décidé de retirer ses troupes du carrefour de la Saulce, point central au coeur de la zone menacée par l’aéroport. Cela fait 141 jours que l’on vit avec une occupation policière permanente : harcèlements, ralentissements et perturbations de nos allées et venues avec le choix de contourner à pied par les champs ou de se faire contrôler, fouiller et humilier. On peut donc dire que leur départ de la Saulce est un sacré soulagement. Immédiatement, le joyeux message passe, par la radio, par les chemins, d’une maison à l’autre… Tant et si bien qu’assez vite une fête s’improvise sur la route, avec quelques chicanes et brasero. La fête est quelque peu perturbée par la présence de deux camions de gendarmerie restés en retrait dans un chemin attenant, qui appellent leurs collègues en renfort et finissent par balancer quelques lacrymos et grenades assourdissantes au Carrefour. Ce samedi matin alors que les cortèges se préparent à partir, plus de traces de gendarmes. Comme pour le 17 novembre on dirait qu’ils ont choisi de faire profil bas ou de faire comme si il n’y avait pas une occupation militaire quand les caméras débarquent. Il s’agit maintenant d’être attentif-ve-s à ce qu’ils ne reviennent pas dès lundi et à ce qu’ils nous lâchent définitivement les basques.

Au départ de la manifestation « sème ta zad », la surprise est moins agréable puisqu’il pleut généreusement. Le printemps a décidé paresseusement d’attendre un jour de plus pour s’installer. Malgré ce léger désagrément, pas mal de monde arrive petit à petit fourche, pioche, pelle en main… A l’est, à la sortie de la Paquelais, des tracteurs s’installent avec des bennes de fumier ou des outils, plants et matériaux déposés par les manifestants. Radio klaxon commence à rediffuser en direct sur les enceintes des sons de la manifestation, de la disco ou de vieux chants révolutionnaires…Une batukada de bidons, de bric et de broc s’installe en tête, derrière une banderole « sème ta zad – cultiver, occuper, résister », une tête de « tanouki » masqué et entonne une chanson de geste hypnotisante sur les hauts faits des mois passés. Le cortège s’enfile sur la d281. Pour ceux qui ne sont pas passés depuis quelques mois ou qui découvrent, c’est un moment un peu surréaliste. Cette route qui en octobre était quoitidiennemement asphyxiée par un millier de policiers est devenue le cauchemar de tout aménageur du territoire. On y découvre une architecture défensive et sauvage : barricades et chicanes, tour de guets et barraques posées au milieu du bitume, pneux, palettes et panneaux de circulation détournés de leur usage règlementaire. La DDE en mode zad oblige tout un chacun à zigzaguer et ralentir un brin mais ça passe. Tout au long du parcours, des panneaux et chemins protégés indiquent l’accès à diverses cabanes. Quelques grandes plaques de bois commémoratives rappellent la bataille du sabot, ferme maraîchère occupée dans une manifestation similaire en 2011 et détruite en octobre. Quelques dizaines de minutes plus tard, la manifestation arrivent sur les ruines des planchettes, ancien lieu d’acceuil et d’organisation collective. La pluie est toujours là mais on doit être maintenant un bon millier.

Sur le cortège ouest, le départ a pris un peu plus de temps. 5 voitures de gendarmerie attendaient les premiers arrivés aux Ardillères. Ils se mettent à fuir à l’arrivée d’un bouc, essaient de se remettre un peu plus loin sur le carrefour mais en sont empêchés. Aujourd’hui, c’est nous qui leur bloquons la route et les obligeons à contourner. Qui aurait pu résister de toute façon à une troupe emmenée par des banderoles annonçant ’jacquerie ! », « nul terre sans guerre » ou encore « vinci dégage, la terre on la partage », ainsi que par les chants tonitruants des Aveyronnais venus construire une cabane sur les terres de saint-jean du tertre . A l’arrivée au hameau du Liminbout, un panneau « village en résistance », une grosse pause collective à la buvette pour franchir la dernière ligne droite et se retrouver un millier à la Ferme de Bellevue, occupée en février par le collectif « Copain »* – regroupement d’organisations agricoles en lutte contre l’aéroport.

Les deux manifestations se terminent par des prises de parole de l’assemblée paysanne qui a initié « sème ta zad » et de COPAIN. Une déclaration de solidarité avec la lutte à Notre Dame des Lande envoyée par la coordination des mouvements paysans indiens est lue, d’autres invitent à venir occuper des terres agricoles menacées par un projet routier le 27 avril à Avignon. Nul besoin de rappeler trop longtemps que, plus qu’une manifestation de masse, l’objectif de cette journée est cette fois de permettre un moment d’action collective et de chantier participatif : des petits groupes s’éparpillent rapidement une carte à la main sur les différents nouveaux projets agricoles en gestation sur la zone. Des bétaillères font la navette jusqu’à saint-jean du tertre au rythme d’une bourrée, d’autres partent explorer à pied. Malgré la pluie qui continue l’ambiance est au partage et aux sourires. Certains chantiers ont dû être reportés mais ça bosse dans tous les sens : cassage de bois et isolation de la Vache rit, montage de buttes, plantation de fraisiers et patates aux Cent noms, couverture et montage de serre au potager rouge et noir ou a la Wardine, drainage et préparation des sols pour acceuillir des petits fruits et légumes à la Bellich’ ou au Sabot, réhabilitation d’une baraque abandonnée à Saint jean du tertre en attendant qu’il fasse un peu plus sec pour démarrer les cultures de blé ou les plantations de vigne, phyto-épuration aux cent noms ou au Gourbi, cuisson de pain à Bellevue, nettoyage de chemins et fossés et création de chemins pour ne pas abîmer les champs et éviter la police. Dès que la fatigue, la faim ou l’humidité se font trop sentir, un tas de cantines et buvettes dispersées sur la zone proposent de grandes assiettes de légumes, des crêpes et autres dégustation de vins et fromages… Et puis il est toujours possible de se poser pour des discussions sur les semences, des atelier sur les plantes médicinales, des états des lieux de la lutte ou pour regarder des photos sur les expulsions au dôme « bowl y wood ». Pour beaucoup c’est aussi un moment pour re-découvrir la zones, les barricades et sigmates des batailles, la beauté du bocage et toutes les nouveaux habitats construits ces derniers mois. Certain-e-s rêvent déjà d’organiser une journée mensuelle « Sème ta zad » avec des chantiers ouverts réguliers. En attendant il est possible de revenir demain et les jours prochains, en plein soleil pour continuer les chantiers initiés aujourd’hui. Il est déjà tard et temps d’aller danser au Fest noz ou sur quelques bon vinyls. La journée d’aujourd’hui l’a encore prouvée, dans quelques mois ou quelques années, si ils tentent de nouveau de faire passer l’aéroport en force, nous serons encore plus nombreux et déterminés.

Sorry, récit tardif et vite fait – Plus d’images demain.

Des participant-e-s à « Sème ta zad! »

À suivre…

De Zone à Défendre

Sur Médiacoop: « SÈME TA ZAD! »: à Notre-Dame-des-Landes, les zadistes recultivent les terres

Dans la ZAD, des lutins détruisent la route pour ressuciter la vie détruite par leur monde

Posted in Actions, Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , , on 2013/03/23 by anabraxas

Sème ta ZAD sur la D 281: sous le béton pioché, la terre libérée!

La D281, à l’est de la ZAD, deviendra-t-elle un véritable jardin collectif? Un chemin piétonnier interdit aux véhicules motorisés et polluants, spécialement ceux des forces du désordre? Un chemin de liberté, où la terre reprendrait sa liberté face à son geôlier le plus destructeur, le béton armé, armé de toutes les envies de domination de ses concepteurs ?

Depuis plusieurs jours, à chaque lever du soleil, la D281 se déleste un peu plus de son bitume malodorant pour mieux retrouver la fraîcheur du printemps qui approche. La terre nourricière reprend ses droits. Mais aidé par qui?

Certaines rumeurs mentionnent d’étranges lutins, qui revenus du fond des âges, à la faveur de l’innocupation militaire de la route et de l’absence du contrôle de l’Etat effectuent des danses mystérieuses sur la D281. Des danses rythmées du son des pioches, des masses et des pelles. Des danses incontrôlées mais fertiles, puisqu’ils laisseraient derrière eux une terre ensemencée ! Oui, ensemencée ! Se mettraient-ils à la culture?! Les plus inconscients pensent qu’ils souhaitent simplement que les passants de cette route puissent s’y servir librement en légumes, fruits et céréales. Comment, une zone de gratuité alimentaire?!

Ces petits êtres étranges penseraient par là-même rendre à cette zone la vie bouillonnante qui lui était autrefois habituelle. Une vie bien lointaine depuis que les ces engins crasseux et malodorants, que l’on appelle voitures ont empêché nombre d’animaux de la parcourir, nombre d’habitant-e-s de ne plus s’y arrêter et de ne plus s’y croiser, nombre d’instants de vie éphémères mais tenaces de ne plus s’y dérouler.

Enfin, ce ne sont que des rumeurs. On n’en sait rien. Toujours est-il que chaque matin, sous le béton pioché, la terre est libéré… et que l’on entend parfois derrière les haies habitées, les ricanements de petits êtres décidément bien effrontés…

Bien-sûr il y en aura toujours pour s’en offusquer, mais s’y sont-ils arrêtés, je veux dire vraiment arrêtés, sur cette zone libérée ?

Trouvé ici

Blog du collectif de lutte contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes

B(l)ocages dans la Zone Autonome à Défendre

Posted in Actions, Appel with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 2013/02/13 by anabraxas


ZAD Partout, THT, TGV Nulle Part!

Un refus, un “NON” ou un “Stop !” adressé à un “Grand Projet Inutile”. Une volonté de se réapproprier sa vie, de ne plus vivre selon les codes et les normes de société industrielle de consommation. Des cabanes construites dans les arbres. Une pluie battante, qui tombe parfois sans s’arrêter plusieurs jours de suite. De la boue jusqu’aux genoux à n’en plus finir. Des bottes qu’on est content d’enlever à la fin de la journée et, qui en dégageant un délicieux parfum, mettent des jours à sécher. Des nuits froides où l’on se couvre de multiples couvertures pour rester au chaud. Des frontales qui s’activent dans la nuit, autour des machines affrétées par une grande entreprise. Des réveils difficiles parce qu’il faut se sortir de son cocon chaud pour aller bloquer les travaux d’un début de chantier, ou des mairies pendant une enquête publique. Des rassemblements publics de soutien, et des discussions interminables sur “les bilans de la lutte et ses perspectives”, sur la “violence”, sur “les médias”. Une existence qui apprend à faire avec une omniprésence gendarmesque dans nos espaces de vie. Une profonde désillusion sur la “démocratie”, sur la “république”, sur cette “France, État de droit, et patrie des droits de l’homme”. Une rage grandissante contre un système qui impose à coups de matraque, de lacrymos, de grenades, les intérêts capitalistes de grandes entreprises. Une colère face à leur violence, celle qui feint d’écouter, celle qui mutile, celle qui convoque et condamne ceux que l’on aime…

Une conviction : notre lutte a dépassé son cadre “local”. Une hypothèse : notre organisation horizontale peut nous emmener jusqu’à la victoire. Une question, que sont nos victoires ? Qu’est ce que c’est LA victoire ? Une certitude, nous ne serons plus jamais les mêmes…

Où suis-je ?

La ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? Oui… mais pas que… Ce tableau peut pour beaucoup, paraître être restreint à celui de la “Zone À Défendre”, celui de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, largement médiatisé, et qui a de loin touché le plus de monde. Pour autant, il est déroutant de constater que cette description peut coller à de nombreuses luttes passées, présentes, ou à venir. Il ne s’agira pas ici de faire un état des lieux de tous ces combats, mais plus de se concentrer sur les rapports de deux luttes “bocagères” qui ont eu et ont toujours lieu aujourd’hui. Celle de NDdL, et celle, contre la construction de la THT Cotentin-Maine.

Aujourd’hui, nous luttons contre la même logique d’asservissement des territoires qui vise à rendre nos espaces attractifs, aménagés pour l’économie marchande, et quadrillés pour le contrôle de l’ordre établi. Chaque zone, chaque espace, chaque personne doit avoir un rôle ou une fonction au service des métropoles. Dans un souci d’entretenir une façade “démocratique”, ces projets sont systématiquement imposés selon le même protocole : débats publics, enquête publique, déclaration d’utilité publique, mesures de compensation et de rachat, pression financières de corruption sous forme de subventions… D’un bout à l’autre du bocage, ce qu’ils cherchent c’est d’abord acheter le silence, celui des mairies, des conseils départementaux, régionaux… mais aussi et surtout celui des individus, des associations et des riverains.

Face à ces procédés, ce n’est ni le silence, ni la résignation, mais bien la résistance qui a été notre premier instinct. Un refus adressé à ce système, à ce “monde du progrès” dans lequel on hésite pas à supprimer les aides sociales ainsi que des postes dans l’enseignement et la médecine au profit de l’armement des forces de l’ordre, et d’une invasion colonialiste pour par exemple, s’assurer une mainmise sur des gisements d’uranium. De là, notre opposition est devenue une lutte, un combat de tous les jours pour la réinvention perpétuelle de nos existences, bien en dehors de ce système là. Notre lutte, s’est organisée, en associations, collectifs ou assemblées horizontales. Le “subir” a été enterré au profit de “l’agir”. Manifestations, rassemblements, réunions d’information, recours juridiques, mais aussi grève de la faim, actions publique d’interférences, blocages, barricades et sabotages sont devenus nos armes. Et les différences de ces modes d’action nous ont apporté une diversité qui n’a fait que nous enrichir.

Cependant, une partie du commun de nos luttes c’est aussi la répression. Celle exercée par l’État, qui à coups de surveillance, de convocations, de condamnations, de matraques, de gaz et de grenades, a tenté de nous faire taire. Nous savons aujourd’hui, en Loire-Atlantique, en Manche et en Mayenne, ce que c’est la “vie en zone occupée, en zone militarisée”. Nous avons pu faire l’expérience d’une stigmatisation de nos luttes qui cherche à nous diviser entre opposant-e-s.

Pour autant, cette offensive n’a pas réussi à ébranler nos solidarités, ni à diminuer notre détermination. Pour ceux-elles de la THT, ce ne sont pas les multiples garde à vue, condamnations, blessures et mutilations, pas plus que la coupe du bois ou la construction des derniers pylônes de la ligne qui ne signent la fin de la lutte. Pour ceux de la ZAD, l’opération d’expulsion “César” menée par les forces de l’ordre n’a été que l’étincelle d’un mouvement très large de résistance qui ne fait que grandir chaque fois qu’un lieu de vie est menacé d’expulsion.

Aujourd’hui, ce que nous souhaitons, c’est partager ce commun de lutte. Le partager pour nous enrichir mutuellement encore plus. Pour que ce partage devienne une force. Pour que le “Contre l’aéroport et son monde” et “le Contre le Nucléaire et son monde” deviennent une seule et même expression. Parce que la convergence de nos luttes doit pour nous devenir plus qu’une écriture de textes.

De ce fait, à l’heure où l’abandon du projet d’aéroport paraît plus que probable, où un nouveau lieu permanent se crée dans la Manche pour continuer le combat contre le Nucléaire, la question des victoires semble se poser. Alors que les rencontres, les amitiés et les solidarités que nous avons pu tisser apparaissent comme un butin qu’ILS ne nous reprendrons jamais, pouvons-nous espérer arracher encore plus ? Qu’est-ce qu’un abandon du projet d’aéroport signifierait pour toutes les autres luttes dites locales ? Comment constituer une réelle plateforme de lutte commune dans les bocages ? Comment généraliser nos combats jusque dans les périphéries bétonnées de la métropole ?

Venez en discuter avec nous les 9-10 mars 2013 sur la ZAD. (et avant aussi)

Programme :
Samedi midi : pique-nique auberge espagnole. RDV 12H30 à la Chat-Teigne • Samedi après-midi : discussion sur l’historique et la convergence entre la lutte anti-THT et la lutte à NDDL, 14h à la Chateigne Samedi soir : projection du film THT, Remballe ton Elek + concert Dimanche : randonnée publique et pique-nique sous les pylônes de la ZAD. RDV 11h aux Rosiers

Trouvé sur Juras libertaire

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On the ongoing insurrection of Notre-Dame-des-Landes (France)

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , on 2012/12/08 by anabraxas

From a reader

Going at the ZAD (as in « Zone Autonome a Défendre », or « Autonomous Zone To Defend ») amounts literally to be getting lost in the middle of nowhere, to arrive on a war front, to the cornerstone of a conflict between two worlds; between the dead world of a cattle/slave/consumer society they are forcing down our minds, and a world of liberty, of possibles for all those who come to built and defend it; a world of free wine and bread- and bed- to all those who oppose the regime where you get forcefully charged for all the material aspects of life. At the ZAD has been raging a long, continuous conflict suspended in uncertainty and disbelief as seen from both sides, an impossible stream of liberation at the very fringe (and yet the doorstep) of a miserable society of control, where quiet moments of comraderie and lazy living are shifting back and forth into days of wild fighting with authorities easily reminiscent of the French resistance against the Nazi occupation. It isn’t too far-fetched to describe it as a major tip of the iceberg in the ongoing social war between the consolidated totalitarian forces of corporate socialism (here, impersonated by the infamous “troika”) and the will and desires for liberation of the people that resent its many forms of oppression, just as it would be unwise to not see any relation between the Notre-Dame-des-Landes  struggle and the ongoing bailout/austerity protests that are shaking several major european cities these days. It also has quickly become some sort of focus, and catalyst, for the autonomous squat and the eco-anarchist movements in Europe.

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This very local conflict of yet national proportions has arisen out of an international airport project that’s been put in the closet since the mid-‘70s, after having been the object of public opposition back then, then revived by the new corporate administration in “France”, in about the same way as the TAV project between Lyon and Torino. Aside from being an expensive useless project for the sole benefit of a few shareholders, it is targeting a vast area where old-school farmers and other country folk are suddenly being threatened to have their houses and farmland razed and formatted into a big parking lot for airliners. In other words, another of those critical expansion schemes for a new era of totalitarian capitalism, made of lucrative prisons everywhere, CCTVs and genetic research keeping everyone under tight control (DNA sampling is mandatory for everyone dealing with the legal system in France, thanks to the corporate-Socialist Party). You know the drill, and now this whole shit’s getting real… So is the insurrection against it all!

Over the last 1-2 years of struggling, ties of solidarity and permanent collaboration within and outside the Zone have kept building up and gaining strenght, to a point that these days, reports of all kinds of solidarity attacks and actions against the corporate socialist regime and its social order are flooding in from countless parts of French Europe: city councils disrupted in tumult; several random sabotage of Vinci infrastructures (parkmeters, machinery, banners, etc) and actions of opening up Vinci highway tolls; the French Consulate in Geneva defaced with anti-airport slogans, and it all seems like a beginning, as countless local support committees have spread all across France, and they’re preparing something big for December 15th. In the Zone itself, several machines of destruction have been set aflame during State attacks on self-managed encampements, Vinci security vans flamed, as well as larger, more wide-public mobilizations, like city councils occupied and sequestrated mayors.

This is the climate in which I arrived at the ZAD, on November 17th in the morning, in a massive support march all around the zone that amounted to about 40 000 people from all walks of life. After seeing a few camps being raided and destroyed by the Police, it was more than needed to call for such a massive reoccupation action, that resulted in the building of two new camps in a forest area just as the protest unfolded, adding up to the several squats and camps spread chaotically over the Zone. Although being family-friendly and widely intergenerational, this relaunch demo had an obvious, overtly radical tone, with several black bloc and other anarchist-types flooding among the more softy liberals. One of the first things you could come across was hearing Radio Klaxonne (yes, they got a local pirate radio just for the struggle) out of portable radios, while seeing a bunch of youngsters making riot shields out of those ultra-resistant blue plastic barrels and bike tubes, past the crowd of political reformists. Several mainstream media reporters who stormed the demo got quickly handled properly, some having their cameras snatched away, others being shown the way out. There was a widespread denouncing of the political recyclors “of all colors” among the crowd, and as a matter of fact, the funniest moment was perhaps when national star of the environmentalist movement José Beauvais showed uo for his usual live TV interview, only to get his fetish pipe savagely stolen by some protester, which led to a ridiculous public call among the Left for the recovery of this relic.

The Vache-Rit social center and the Rolandière encampement (now called « Out of Control ») were the two welcoming spots for the newcomers, and first step towards diving deeper in the rogue networks of the zone, constantly cooking food and amassing all kinds of donations in the free shop, hosting a militant medical clinic, community kitchen and info spot. The best part is that there’s alot of room where to squat, no matter if it’s for setting up your tent or building the shack of your dreams. There’s also a LOT of room for letting your insurgent imagination go wild as well, especially on the matters of DIY weaponry and defense, as people here have been at it for a while. It is reallly one of those contexts where it’s worth putting everything in the line of fire, up against an entire society.

So as the dust settled as the real authentic resisters took seat in the Zone, it was actually the time when the real struggle began… once again. The first week was quiet, but as the hours were passing the hordes of leftists and reformists were leaving back to their duties with society sopn the cops could start to amass in large numbers at several spots in and around the Zone, the militants started to gradually build barricades on the two main roads linking the surrounding villages. A treehouse encampment was rebuilt in the Rohanne forest where dozens of workshops were given on relevant topics such as tree-climbing, herbal medicine, botanics and natural history of the area, while at a ten minutes trek a huge camp made of various kinds of eco-houses was under continuous construction, with its own self-managed facilities (medic house, wood mill, forge, bath stove to make hot water, etc). The two sites attracted hundreds of interested visitors each day, who shared a drink, plate or a chat by the fireplace with militants of mostly anarchist leanings (along with the usual hippies and leftists). Networks and friendships have kept building up in queer comraderie for a few days, mostly without trouble with cops, barricades were held by rotating shifts by people from all over the Zone, some having long cozy nights with buddies around a barricade fire, with random provisions of food and drinks from brave comrades, while others were getting up at around 5-6 AM to get the early morning news and dispatch themselves to wherever support was needed.

Then came this ill-fated Friday morning, where a vast majority of militants did the tragic mistake of going at that concert at a bush camp called the No Name. One way or another, the Police had seemingly been informed of such an expected party, or else became aware of the fact that the most important road barricades were left unguarded at the early hours of the morning, as a result of Radical Satan’s visceral tango and plenty of French wine and Flemish beer. The fucking pigs entirely grasped the opportunity to come in and do it like D-day in Normandy- only with the fascists on the attacker’s side- with more than 20 police vans suddenly showing up at the western extremity of the Zone (each one containing about 8 pigs) as their first wave, and more at the crossroads in the center, blocking the traffic and keeping ordinary local residents on their property (some were forced to stay home for 2 days), with choppers and undercover planes patrolling the skies. This was an implicit martial law.

Although that alarming reports were flooding in on the walkie-talkies and Radio Klaxonne about the police attack, not enough people were up as the cops were entering the Zone. The first target to fall was the Rosiers squat, a much-beloved occupied farmhouse, at 5 years of age being the oldest in the area. Although many hardcore barricades were built to keep it safe and tractors were blocking the small road leading to it, the defense was understaffed (most of the 6-7 posts weren’t even responding on the walkie-talkies) and after about 1 or 2 hours of badly-awaken people struggling their ways through the fields and forest to just get there, the squat was brutally evicted and destroyed by machinery. A painful blow that could have morally shaken the entire ZAD resisters if it weren’t for the fact that they quickly busied themselves at tenaciously defending the two new forest encampments, as after the massacre of the Rosiers, the paramilitaries changed their focus on these. Then we heard the funny news brief on Radio Klaxonne that evicted squatters of the Rosiers were now having their eviction party on the ruins after they had found a long-lost cubic of wine among the rubble (!). But still, the anger and sadness at remembering the Rosiers squat was hard to erase, as it was, in itself, the loss of a form of life, and an important militant infrastructure in the area.

So the Police orcs moved in with the hired machinery of destruction (along with one official Gendarmerie bulldozer) in the forest of Rohanne tp attempt evicting the silvan elves, to meet with a quickly-growing number of protesters who’ve been called and guided to the site through numerous channels, from pirate radio to cell phones, down to the writer of this text who did a fair deal of giving proper direction to the arriving crowds through the whole morning. Although the area of the treehouses was quickly circled by a chain of cops, more and more protesters arrived to make their job a pain in the ass, starting fires, sometimes pushing them to get a “casserole” for cooking. The machines also had a very hard time moving faced with forest barricades of major proportions, then diving spinning deep in a awful mixture of mud and clay. Trenches and pits were dug out for the occasion on the few accessible paths by the same brave militants who’ve set up the heavy wooden barricades in the previous 2-3 days. Then a team of random protesters joined with a huge boat rope to tie in some trees together as a further blockade, leaving cops bedazzled. As the light of day fell, the machines had to call it a day and left in front of a crowd of howling black wolves along applauding leftists. This battle was won, for now.

On the Chataignes front, a violent fight was going on at the same time, and kept going until late evening. Cops took over the encampment, seized most of the equipment (that included a forge and some a stockpile of really cool DIY slingshots, but they’ll be remade) and then retreated after a long-tense fight with a constant exchange of projectiles, molotovs, rockets and smoke bombs. Since the Gendarmes of Brittany have declared their refusal to take part in the police offensive -obviously for not messing with the Bretons, who are known for their tendency for riots and other combattive habits- government police had to be inconveniently moved in from other regions of France, thus making shifts a lot harder.

The Battle of Roanne

The Battle of Roanne

The Saturday battle -or forest riot- was a war scene of lethal proportions. About 100 prosters were injured, and only a few cops. As the machines finally reached the elves camp after messing up for a long time in the mud and especially the trenches of muddy clay that were dug as supplement to the forest barricades, exchanges of tear gas, flash grenades and whatever the protesters could get their hands on (molotovs weren’t used in the forest, for obvious reasons, although the pine trees produced huge, hard and heavy pineapples that were lethal enough for throwing, in combination with fireworks and flare rockets). Several people got grenade fragments in their eyes, one got a hot metal (of hard plastic) fragment planted two inches in his leg, while others got hit at several other places on their bodies. Two guys got hit by one right at the torso, and was taken to a hospital in a bad condition like a few others. Another person had his eardrums ripped by a flashbang blast. Fights kept going for a long time, until Sunday morning, as the pigs gradually left. We then reoccupied, rebuilt even stronger barricades, and hoped that this time, there would be people guarding the outposts, and in the bushes.

But the State forces were still on the offensive, no matter whatm and their aim was to get rid of all the road barricades on the 3 main roads crossing the ZAD. The following Monday, the cops made a surprize attack by sending several trucks along the Fosse Noires road, all the way to the Far West road barricade, actually located at the far East of the zone, at the odd hour of 3:30 PM. Once again, everybody was taken by surprise during the laziest time of the day, and about 50-80 people were able to show up in time, having to make a long detour across the painstaking groves to reach the barricade. Other cops trucks came the other way, by the south, so to make a two-pronged attack on the resisters. What ensued was one of the worst cases of infiltration ever seen: 10 undercover cops, roughly dressed up as black blocs, came out of the blue (or the white tear gas smoke) to assault with batons and grab a handful of unexpecting protesters, while all the other protesters were moving away from the sudden cloud of tear gas and flash grenades. With such little preparedness and proper tools to resist (unlike previously at the ZAD, the barricades weren’t set on fire, thus making the police attack much easier). Police vans stayed for a long hours after the violent barricade attack, but late in the night a few remaining police vans were pelted with rocks by apack of howling wolves hidden in the groves, which apparently caused the vans to flee, full speed. Sometimes, all it takes is an attack at the right place.

There are now rumours of a third wave of massive occupation of the ZAD for the December 10-11th, that will coincide with the final court ruling on the legality of the buildings at the Chataignes camp (even though resistance was already being organized around this camp for more than a week now). Since most permanent buildings from the old days were destroyed over the past months/years, it is now more about setting up or building camps as living positions to defend. A new farming project is also on its way.

I could go on for pages over the many awesome moments and gestures that I witnessed and heard of during my time there, like the affinities created and recreated by randomly meeting up with people while making our way through the soaked and obfuscated groves and the forest (which led the stupid French media to call us a “grove guerilla”); a young girl preferring to make beautiful sketches of the Chataignes camp instead of taking pictures; the police choppers being being imposed a no-fly zone by some random pissed-off resisters by shooting flares at their direction; the ultra-cool local insurgent pirate radio working hard to keep everyone in the Zone informed about the serious stuff happening just as playing eveyone’s repertoire of tunes and turning maintream propaganda into the joke that it is, but many more can be found in the numerous war reports and calls posted on the ZAD website or it’s backup blog. There is always need for more translations and outreach.

zad.nadir.org