Archive pour international

B(l)ocages dans la Zone Autonome à Défendre

Posted in Actions, Appel with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 2013/02/13 by anabraxas


ZAD Partout, THT, TGV Nulle Part!

Un refus, un “NON” ou un “Stop !” adressé à un “Grand Projet Inutile”. Une volonté de se réapproprier sa vie, de ne plus vivre selon les codes et les normes de société industrielle de consommation. Des cabanes construites dans les arbres. Une pluie battante, qui tombe parfois sans s’arrêter plusieurs jours de suite. De la boue jusqu’aux genoux à n’en plus finir. Des bottes qu’on est content d’enlever à la fin de la journée et, qui en dégageant un délicieux parfum, mettent des jours à sécher. Des nuits froides où l’on se couvre de multiples couvertures pour rester au chaud. Des frontales qui s’activent dans la nuit, autour des machines affrétées par une grande entreprise. Des réveils difficiles parce qu’il faut se sortir de son cocon chaud pour aller bloquer les travaux d’un début de chantier, ou des mairies pendant une enquête publique. Des rassemblements publics de soutien, et des discussions interminables sur “les bilans de la lutte et ses perspectives”, sur la “violence”, sur “les médias”. Une existence qui apprend à faire avec une omniprésence gendarmesque dans nos espaces de vie. Une profonde désillusion sur la “démocratie”, sur la “république”, sur cette “France, État de droit, et patrie des droits de l’homme”. Une rage grandissante contre un système qui impose à coups de matraque, de lacrymos, de grenades, les intérêts capitalistes de grandes entreprises. Une colère face à leur violence, celle qui feint d’écouter, celle qui mutile, celle qui convoque et condamne ceux que l’on aime…

Une conviction : notre lutte a dépassé son cadre “local”. Une hypothèse : notre organisation horizontale peut nous emmener jusqu’à la victoire. Une question, que sont nos victoires ? Qu’est ce que c’est LA victoire ? Une certitude, nous ne serons plus jamais les mêmes…

Où suis-je ?

La ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? Oui… mais pas que… Ce tableau peut pour beaucoup, paraître être restreint à celui de la “Zone À Défendre”, celui de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, largement médiatisé, et qui a de loin touché le plus de monde. Pour autant, il est déroutant de constater que cette description peut coller à de nombreuses luttes passées, présentes, ou à venir. Il ne s’agira pas ici de faire un état des lieux de tous ces combats, mais plus de se concentrer sur les rapports de deux luttes “bocagères” qui ont eu et ont toujours lieu aujourd’hui. Celle de NDdL, et celle, contre la construction de la THT Cotentin-Maine.

Aujourd’hui, nous luttons contre la même logique d’asservissement des territoires qui vise à rendre nos espaces attractifs, aménagés pour l’économie marchande, et quadrillés pour le contrôle de l’ordre établi. Chaque zone, chaque espace, chaque personne doit avoir un rôle ou une fonction au service des métropoles. Dans un souci d’entretenir une façade “démocratique”, ces projets sont systématiquement imposés selon le même protocole : débats publics, enquête publique, déclaration d’utilité publique, mesures de compensation et de rachat, pression financières de corruption sous forme de subventions… D’un bout à l’autre du bocage, ce qu’ils cherchent c’est d’abord acheter le silence, celui des mairies, des conseils départementaux, régionaux… mais aussi et surtout celui des individus, des associations et des riverains.

Face à ces procédés, ce n’est ni le silence, ni la résignation, mais bien la résistance qui a été notre premier instinct. Un refus adressé à ce système, à ce “monde du progrès” dans lequel on hésite pas à supprimer les aides sociales ainsi que des postes dans l’enseignement et la médecine au profit de l’armement des forces de l’ordre, et d’une invasion colonialiste pour par exemple, s’assurer une mainmise sur des gisements d’uranium. De là, notre opposition est devenue une lutte, un combat de tous les jours pour la réinvention perpétuelle de nos existences, bien en dehors de ce système là. Notre lutte, s’est organisée, en associations, collectifs ou assemblées horizontales. Le “subir” a été enterré au profit de “l’agir”. Manifestations, rassemblements, réunions d’information, recours juridiques, mais aussi grève de la faim, actions publique d’interférences, blocages, barricades et sabotages sont devenus nos armes. Et les différences de ces modes d’action nous ont apporté une diversité qui n’a fait que nous enrichir.

Cependant, une partie du commun de nos luttes c’est aussi la répression. Celle exercée par l’État, qui à coups de surveillance, de convocations, de condamnations, de matraques, de gaz et de grenades, a tenté de nous faire taire. Nous savons aujourd’hui, en Loire-Atlantique, en Manche et en Mayenne, ce que c’est la “vie en zone occupée, en zone militarisée”. Nous avons pu faire l’expérience d’une stigmatisation de nos luttes qui cherche à nous diviser entre opposant-e-s.

Pour autant, cette offensive n’a pas réussi à ébranler nos solidarités, ni à diminuer notre détermination. Pour ceux-elles de la THT, ce ne sont pas les multiples garde à vue, condamnations, blessures et mutilations, pas plus que la coupe du bois ou la construction des derniers pylônes de la ligne qui ne signent la fin de la lutte. Pour ceux de la ZAD, l’opération d’expulsion “César” menée par les forces de l’ordre n’a été que l’étincelle d’un mouvement très large de résistance qui ne fait que grandir chaque fois qu’un lieu de vie est menacé d’expulsion.

Aujourd’hui, ce que nous souhaitons, c’est partager ce commun de lutte. Le partager pour nous enrichir mutuellement encore plus. Pour que ce partage devienne une force. Pour que le “Contre l’aéroport et son monde” et “le Contre le Nucléaire et son monde” deviennent une seule et même expression. Parce que la convergence de nos luttes doit pour nous devenir plus qu’une écriture de textes.

De ce fait, à l’heure où l’abandon du projet d’aéroport paraît plus que probable, où un nouveau lieu permanent se crée dans la Manche pour continuer le combat contre le Nucléaire, la question des victoires semble se poser. Alors que les rencontres, les amitiés et les solidarités que nous avons pu tisser apparaissent comme un butin qu’ILS ne nous reprendrons jamais, pouvons-nous espérer arracher encore plus ? Qu’est-ce qu’un abandon du projet d’aéroport signifierait pour toutes les autres luttes dites locales ? Comment constituer une réelle plateforme de lutte commune dans les bocages ? Comment généraliser nos combats jusque dans les périphéries bétonnées de la métropole ?

Venez en discuter avec nous les 9-10 mars 2013 sur la ZAD. (et avant aussi)

Programme :
Samedi midi : pique-nique auberge espagnole. RDV 12H30 à la Chat-Teigne • Samedi après-midi : discussion sur l’historique et la convergence entre la lutte anti-THT et la lutte à NDDL, 14h à la Chateigne Samedi soir : projection du film THT, Remballe ton Elek + concert Dimanche : randonnée publique et pique-nique sous les pylônes de la ZAD. RDV 11h aux Rosiers

Trouvé sur Juras libertaire

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A house is to be taken, a rent not to be paid!

Posted in Actions, Réflexions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , on 2013/02/07 by anabraxas

On the ongoing rise of the (new) squatter movement in Torino, Italy

Translated from Squat.net

Torino: evictions/sfratti defeated last January

In December 2012, a zine was released on the subject of the struggle against the sfratti in Torino.

Lutte contre les sfratti à Turin (English translation in the works).

At large, this booklet was a compilation of texts, consisting as much subjective stories (allowing to understand the practices put at play) than more theorical reflexions on the perspectives of this ongoing struggle.

What is a sfratti?

A sfratto (sfratti in the plural form) is the legal eviction from an apartment, following an unpaid rent or lease.

This last January 19th, a demonstration took place in the streets of Torino, against the sfratti. The following text, translated from italian, initially published on the Macerie web site, reviews this day of action.

Basta sfratti!

Saturday afternoon, a procession of 300 persons has crossed Barriera di Milano, Aurora, Borgo Dora and Porta Palazzo for protesting against the sfratti. Fronted by two dumpsters, a symbol of the barricades that defend the pickets against the cops, and a large banner with the clear message: “basta sfratti”. A slogan that, for this demo, is more a statement of fact than an actual demand.

Behind a 3-wheeler truck, a merry and colorful march, composed of occupiers of houses, resisting sfrattandi, comrades, supporters, and some persons who joined the march along the way. Between flyers in italian and arab, the speeches on microphones and the slogans, such as “sfratto after sfratto, rage is rising, the house is to be taken, the rent not to be paid”, “house landlords and bosses of the energy industry, the irritated poor will kick you out”, “locksmiths and bailiffs: stooges of the banks, cops and landlords!”, “for every sfratto a barricade, for every eviction an occupied house”, the demonstration has aptly communicate the reasons behind the resistance to the sfratti, its strength, as well as designating its enemies.

The protest ended with a vast amout of satisfaction and the certainty that the struggle against the sfratti has yet again grown stronger than before. And between smiles, hugs, jokes and kisses, we heard saying that we had to take some rest for a few days onward to waking up at dawn, next Tuesday, be ready and carry some coffee while listening to Radio Blackout to know at which picket to go!

For those familiar with the italian language, here’s some audio taken during the protest:

http://www.autistici.org/macerie/wp-content/uploads/rbo_19012013_1600_claudia.mp3

http://www.autistici.org/macerie/wp-content/uploads/rbo_19012013_1700_mohammed_e_medi.mp3

http://www.autistici.org/macerie/wp-content/uploads/rbo_19012013_1800_nico.mp3

Tuesday January 22nd

At least 12 sfratti in the same day, nine pickets with barricades, nine postponements conquered through struggle.

First “3rd Tuesday of the year” (even if today was the fourth, that doesn’t change much) where the strategy of the  to concentrate the sfratti on a same date seems to actually be accumulating… postponements. But a beautiful and authentic saga of barricades spreading through the city, with blockades of dumpsters from San Donato to Borgo Vittoria (via BOngiovanni), from Aurora to Barriera (via Palestine, via Palestrina, via Feletto, via Elvo, via Soana and via Sesia) all the way to the Municipio (Piazza Palazzo di Cita). In none of these places, the police intervenes. In most cases, they even are nowhere to be seen. Everywhere, postponements from one to five months -all, as you may guess, postponed to a third Tuesday of the month- and we heard that in Barriera, in at least two sfratto where there weren’t even pickets, the police escorted the bailiff to the gate of the building only to… give the notice of postponement.
It seems so that the order of the prefecture was only: “do not evict, I repeat, do not evict”. Certainly not for the democratic ambitions of an hysterical president of circonscription who wishes to see the prefecture act with an iron hand in white gloves. The prefecture concedes the postponements not out of charity but fear. But it may not be the fear of a minority of “anarcho-insurrectionals” or their comrades, but rather that of a “latent violence” that the leaders reunited at a summit on security will obviously take into account; this fear that the first opportunity may explode a social rage that’s been burrowed under decades of blows dealt by the mighty, with rigor and austerity, upon the heads of the exploited. So it seems to be a question of balance of power, but not really of mere muscular strenght. Means and men, the prefecture has a lot to spare, and today at the antisfratto pickets we’ve seen several armored vehicles packed with carabinieri. They could at least have tried to execute the sfratti left undefended by pickets as they have do over the past, but now they had chose to simply not attack. They have prefered distributing the postponement notices to everybody, by taking the precaution to schedule them to a new “3rd Tuesday of the month”.

And now that we’re recovering our breath as we already are preparing towars the next pickets and the upcoming great days of struggle, there may be some time left to ask some questions to ourselves. How are the landlords reacting to this, since their “unions” are staying silent, although most probably working in the shadows? And what will the prefecture do, since it cannot keep on postponing so many sfratti one after the other? They probably are making study the field, waiting that the first hot days of the spring, frees up some places in the homeless shelters, since over the past they’ve offered this solution to some to those who were evicted.

Maybe are they waiting for new social housing to be attributed, and hoping to gather a few pennies to invest out of the already negatively-balanced public funds. Just to have a charity basket to pass around as the cop batons are really gonna fall down on people’s heads.

But for the moment, resistance to the sfratti has gained yet another small victory, and can merrily reassert that for the landlords in Torino -or at least in some neighborhoods- it has now become difficult to evict people.
Making the walls speak
Communique for an attack

January 25th

In the night, about thirty hooded people have strolled through a few streets of Barriera di Milano. The small crowd has let behind several tags against the banks, the landlords, the State and their cops. At least two bank branches (…) have seen their CCTV cameras and their ATMs smashed, and the future police station of via banfo has been covered with tags.

To be continued…

Original texts posted on Macerie

« Fire to the banks », « Enter here, exploiters », « the banks evict people », « If Monti is cutting our rations, we’ll take them back », « Steal the bosses »