Archive pour colonialisme

Des complices, pas des alliés: abolir le complexe industriel de l’Allié

Posted in Appel, Réflexions with tags , , , , , , , , , , , , , , on 2015/01/25 by anabraxas

Notre traduction de la redoutable critique du militantisme anticolonial « Accomplices not Allies…« ,  diffusée l’été dernier, qui paraît dans la première publication de Ill Will Editions. Traduction d’origine par Christine Prat

(cliquez pour le PDF)

Un point de vue et une provocation Autochtone

Cette provocation a pour but d’intervenir dans certaines tensions actuelles relatives au travail de solidarité/soutien, vu que les trajectoires actuelles sont contre-libératrices, de mon point-de-vue. Remerciements à DS de Phoenix pour les échanges qui ont conduit à ce pamphlet et à tous ceux qui ont fait des commentaires, posé des questions, exprimé des désaccords. N’imaginez pas que ceci s’adresse qu’aux « jeunes allié-es blanc-hes de la classe moyenne », qu’aux activistes payé-es, qu’aux organisations à but non lucratif, ou, comme l’a dit un ami, qu’aux «anarchistes et étudiant-es à mobilité vers le bas». Il y a beaucoup de soi-disant «allié-es» dans la lutte pour les droits des migrants qui soutiennent une «réforme compréhensive de l’immigration» qui intensifie la militarisation de territoires Autochtones.

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L’interdépendance économique: chaînes d’un esclavage mondial

Posted in Réflexions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 2014/11/23 by anabraxas

Sam Mbah sur la résistance anarchiste en Afrique

Suite au décès récent du militant et historien Nigérien Sam Mbah, on traduit et diffuse l’extrait d’une entrevue avec Sam, enregistrée en Mars 2012 à Enugu, Nigéria. Vous pouvez aussi écouter l’audio de l’entrevue ici.

Intervieweur: Ces dernières années on a définitivement vu une multiplication de régimes autoritaires dans plusieurs parts du monde, et de mesures d’austérité, à la veille des attaques terroristes du 11 septembre aux États Unis et la crise financière mondiale, plus récemment. Comment vois-tu ces enjeux, et comment ont-ils affecté l’Afrique et la lutte ici?

Sam: Quand j’ai écrit l’Anarchisme Africain avec mon ami, nous l’avons écrit sur la toile de fond de trois décennies de régime militaire, presque quatre décennies, au Nigeria. Le règne militaire était une forme qui croyait en une sur-centralisation des pouvoirs, et la dictature, telle qu’elle était, et une varitété qui a évolué du capitalisme. Or alors la société Nigérienne et la majeure partie de l’Afrique était sous l’emprise d’un régime autoritaire militaire, aujourd’hui nous avons nominalement une administration civile, une démocratie civile nominale.

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Des mines anti-personelles dans le Plan Nord!

Posted in Actions, Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 2013/03/30 by anabraxas

Anti-personal mines in the Plan Nord!

During the month of March, a poster was placed at the entrance to the phase A section of the highway 167 development project that will lead to the “Renard Project” and the Stornoway diamond mine. The poster read “Attention, mine anti-personnelle sur les prochains 10 km (Danger, explosive mines in the next 10 km)”.

During the same night, the SOQUEM office in the city of Chibougamau was vandalized. The facade of the building was completely covered in paint (by an extinguisher), including all the cameras. A window was smashed with a hammer and graffiti written saying “Fuck le Plan Nord”.

SOQUEM is one of the more active partners in the “Renard Project”. SOQUEM and its partners currently finance more than $10 million of exploration in Quebec.

Because life is out there

Fuck the Plan Nord and all mining companies!

Let’s continue the attacks!

– some anarchists

Fuck le Plan Nord

Durant le mois de mars, une affiche a été posée sur la route 167 au début de la phase A du projet de développement qui conduira au Projet Renard et à la mine de diamant de Stornoway. L’affiche indiquait «Attention, mine anti-personnelle sur les prochains 10 km».

Dans la même nuit, le bureau de SOQUEM à Chibougamau à été vandalisé. La façade avant du building à été complétement recouverte de peinture (à l’aide d’un extincteur), incluant les caméras. Une vitrine a été fracassé à l’aide d’un marteau et un graffiti disant «Fuck le Plan Nord» a été ecrit.

SOQUEM est l’un des plus actifs partenaires du Projet Renard. SOQUEM et ses partenaires consacrent actuellement plus de 10 M$ en travaux d’exploration au Québec.

Fuck le Plan Nord et toutes les compagnies minières!

Continuons les attaques!

– des anarchistes

Source: Anews

Plan Nord: l’anti-émeute de la Sûreté du Québec attaque les Innus sur la 138

Posted in Actions, Appel, Reportages with tags , , , , , , , , on 2012/03/11 by anabraxas
Conseils de bande, État colonialiste, capitalistes… un triangle amoureux!
Une injonction de la Cour Supérieure donnait jusqu’à 17 heure, ce soir, aux Innus, pour lever le blocus qui était établi depuis le 5 mars contre les véhicules lourds et de transport se dirigeant vers le chantier de La Romaine. Le litige a trait à la construction illégale par Hydro-Québec de la ligne de transport du chantier de La Romaine, sans même qu’un accord ait été réalisé avec la communauté autochtone. Depuis le début de celui-ci, le Conseil de bande n’a pas cessé d’envoyer des appels à la fin du blocage et a poursuivi ses discussions avec le Ministère des Affaires autochtones. Revendiquant son autonomie du Conseil de bande, le blocus s’est poursuivi – et le gouvernement a préféré jouer de la matraque plutôt que de trouver un terrain d’entente satisfaisant avec les gens qui contestent (tout comme avec les étudiant-e-s). Or, voici que vers 18 heure, l’escouade antiémeute a attaqué le blocus et démantelé la tente qui était montée sur la route. Dix arrestations, dont une majorité de femmes, ont été dénombrées. Près de 200 personnes en colères étaient sur place pour refuser l’exploitation sans scrupule. Il est inutile de dire que la colère ne se mate pas à coup de matraque et que les membres du Conseil de bande de ces communautés ont de quoi avoir honte cette nuit. Pensent-ils réellement qu’Hydro-Québec pourra à présent construire illégalement ses lignes de transport sur les territoires ancestraux du Nitassinan en paix? Au moment d’écrire ces lignes, déjà, des Innus de Pessamit réaliseraient à leur tour un blocus sur la Route 138.
Pour ceux et celles présent-e-s à Montréal lundi prochain, nous vous convions à la manifestation du Collectif Solidaire Anti-Colonial. Démontrons notre solidarité avec les Innus face au harcèlement juridique d’Hydro-Québec et à l’arrogance de l’État québécois.
Rassemblement au Carré Phillips (métro McGill), Montréal à 12 heure, lundi.
Source: Collectif Emma Goldman

Le capitalisme ne peut être éco-compatible

Posted in Réflexions with tags , , , , , , , , on 2011/03/08 by anabraxas

La banlieue: cimetière civilisationnel

(republication d’un texte de l’hiver dernier)

La nature est devenue matière à mathématiser afin de l’appréhender dans un schéma techno-scientifique mu par les besoins présents, mais surtout à venir, du capital. La connaissance scientifique de la nature, de ce substrat conceptuel dans l’indéfini supposé de ses possibilités, précède le développement du productivisme capitaliste. Sa mathématisation, même s’il elle comporte des possibilités d’accroitre nos connaissances afin de pouvoir envisager sereinement une évolution de notre propre découverte (dans une vision holistique), permet en toute priorité à notre époque et dans le paradigme qui est le nôtre, son exploitation effrénée par un système de production ayant fait depuis longtemps de la science sa section d’éclairage. L’économie éhontée qui est trop souvent faite du principe de précaution dans le domaine de la recherche appliquée en donne un illustre exemple. La techno-science a un rôle dans « l’abstractité » de la pensée dominante, tout en étant elle-même issue de cette dominance (des rapports sociaux abstraits de production), dans la mesure où elle renforce le fétichisme d’une nature soumise à un état de marchandise en puissance et par là même, autorise la reproduction du procès cyclique et répétitif de la valorisation.

La nature est donc conçue comme une matière vivante à dominer (autour de nous et en nous), comme une infériorité, féminisée comme il se doit et dont le sort logique est d’être offerte aux divagations de l’intellectualisme rationnel, fruit des rapports sociaux productivistes, et se concrétisant dans le scientisme carriériste et égotiste à la solde de l’idéologie rationaliste. Or, derrière ce concept historique de nature, c’est la vie (ou le rapport à la vie et ses diverses formes) qui s’y trouve recluse, réifiée, extériorisée et à quoi il est nié en ces temps de recherche effrénée de performance de posséder ses propres limites face aux besoins grandissants de l’économie vorace. C’est ainsi qu’il devient alors possible, sans tenter de changer ce paradigme, de considérer autrement cette nature en se donnant alors l’impression de pouvoir changer les rapports que nous entretenons envers elle ; et en partant d’un tel présupposé, nous sommes enclins à penser que l’idée de la nécessité de préserver la nature participe en réalité à la poursuite de la domination d’une part de nous-mêmes sur une autre part, infériorisée, sous des formes plus ou moins différentes, et ce dans une incapacité de mettre radicalement en cause « notre » système de rapports sociaux de production et donc de domination.

La nature peut être conçue dans une visée utilitariste, et la nécessité de sa protection ne dépasse pas cette visée, elle l’utilise même. La polarisation et la séparation persiste ainsi que toute recherche de valorisation par d’autre voies. C’est ainsi que certains en viennent à parler de droits qu’il faudrait concéder à la nature sauvage et à ceux(celles) qui la compose comme d’une intégration au système du « fétichisme juridico-politique » (Antoine Artous) qui, loin de prémunir de la domination totale du système marchand, permet au contraire à celui-ci de faire perdurer et d’accroitre sa main-mise sur la vie. Non pas que la protection de la nature dans sa phase pratique ne puisse trouver grâce à nos yeux en maintes circonstances, mais la mise bout à bout de ces deux termes : « nature » et « protection », ne saurait être le la d’une critique et de pratiques visant à expurger de nos esprits, et du monde par conséquent, des causes réelles et profondes de la mise en danger de la vie.

Il n’est pas dans l’intérêt du Capital de porter atteinte à la « nature » malgré que se soit là sa tendance pourtant, du fait du rapport contradictoire qu’il entretient avec la vie. Cette tendance immanente à sa dynamique d’auto-accroissement annihile par le fait tout projet écologiste qui ne remet en cause radicalement ses fondements, et c’est ainsi, entre autres, que « pour Marx, ce modèle de croissance est à double face : il entraîne l’expansion permanente des capacités productives humaines, mais cette expansion, liée comme elle l’est à une structure sociale dynamique aliénée, revêt une forme débridée, illimitée, accélérée, sur laquelle les hommes n’ont aucun contrôle. Indépendamment de toute considération sur les possibles limites à l’accumulation du capital, l’une des conséquences de cette dynamique particulière – qui produit de plus grandes augmentations de richesse matérielle que de survaleur -, c’est la destruction accélérée de l’environnement naturel. Selon Marx, par suite du rapport entre productivité, richesse matérielle et survaleur, l’expansion continue de la survaleur a de plus en plus de conséquences désastreuses pour la nature et pour les hommes... ». Le Capital s’est emparé de la nature et en a fait un des éléments indispensables de son auto-valorisation. Il a ainsi réifié notre rapport à la vie en excluant de l’organisation structurelle rationnelle et de plus en plus « cybernétisée » qu’il impose, la spontanéité, l’imprévisibilité, l’auto-accomplissement, la recherche immanente d’autonomie et d’inter-dépendance qui sont comme autant d’expressions des rapports directs qu’entretiennent les êtres avec la vie, avec eux-mêmes.

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ou Écologie et émancipation