Archive pour Chili

Deux attaques incendiaires contre de la machinerie de destruction dans la région Arauco, Chili

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , on 2015/05/25 by anabraxas

Par Women’s Coordinating Committee for a Free Wallmapu [Toronto],
15 Mai 2015

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Deux attaques incendiaires ont été menées ce Jeudi matin dernier à divers endroits de la région d’Araucania.

La première a eu lieu au Mariposas Estate, située sur le bord de l’autoroute CH18 qui connecte les villages de Curacautin avec Victoria, dans la Province de Malleco.

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Contre l’offensive de l’ennemi, notre meilleure défense, c’est l’attaque »

Posted in Réflexions, Reportages with tags , , , , on 2014/02/12 by anabraxas

Recueil de textes sur la lutte anarchiste des dernières années au Chili.

La résistance Mapuche met le feu à des hélicos de capitalistes

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , on 2014/01/06 by anabraxas

On traduit et retransmet…

31 décembre 2013

Ce qui ne peut qu’être décrit comme un geste de défiance envers l’État de Siège imposé par l’État Chilien a été commis en ce matin du 31 décembre, contre l’occupation Chilienne et son pillage capitaliste dans la province de Malleco.

Les événements ont eu lieu près du village de Angol, à une courte distance d’un poste de police. Ça a impliqué la complète incinération d’un hélicoptère appartenant à Mininco Forestry Inc, et des dommages partiels à un autre.

Les événements se sont aussi soldé avec un présumé assaut contre un officier de police, après qu’il se soit fait amadouer par les « assaillants », selon divers reportages des médias.

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Lettre de Luciano Tortuga, aux coeurs indomptables

Posted in Actions, Appel, Réflexions with tags , , , , , on 2012/01/14 by anabraxas

Traduction du récent message de Luciano Tortuga, écrit d’entre les murs de la prison Santiago 1, déjà traduit en anglais des mains de ses camarades $hiliens

textes originaux: War on Society (anglais) et Liberacion Total (espagnol)

Avant-propos du groupe des ami(e)s et amoureux(euses) de Tortuga:

Publier cette lettre, à ce moment-ci, pourrait vouloir dire une punition infernale pour notre club, mais l’urgence de rapporter, de sa douce sauvagerie, ce qu’il ressent et le motive est une raison suffisante pour comprendre ses désirs.

Laissons-nous approprier ses mots pour nous-mêmes. Laissons-nous recréer, comme tant de fois, la complicité avec les persécuté(e)s et les incarcéré(e)s à l’intérieur comme à l’extérieur de ces maudites prisons!!!

Laissons-nous nous comprendre en se regardant et nous y reconnaissant simplement : Nous sommes anarchistes, insurgés, informels, nihilistes, ennemis de toute autorité. De toute maudite autorité.

Parce que nous n’avons pas le temps de se reposer quand ils nous empêchent de nous sentir libres.

1er Janvier 2012, Santiago, $hile.

7 mois depuis que l’attaque a échoué

Lettre à tous les cœurs indomptables

Ça m’est difficile de commencer d’écrire avec tout ce que j’ai à communiquer, et encore plus à retenir secret; le silence est devenu un grand allié pour moi, et pas en vain, alors que mes ennemis s’attendent de moi que je communique, m’explique à travers mes idées, pour justifier mon action illégale, pour qu’ils puisse y appliquer la loi anti-terroriste et m’enterrer, même dans les conditions où je me trouve, ils veulent un trophée de guerre, un jeune estropié, emprisonné pour ne pas s’être piégé lui-même dans le confort d’une révolution se faisant selon les termes de la rectitude politique. L’ambition du Pouvoir dans mon procès est pour la señora du foyer de dire à son petit rebelle que c’est de cette façon que les idéalistes rencontrent leur fin, ceux qui osent rêver, ou seulement penser. Que ce qui commence par la typique rébellion de la jeunesse peut finir avec de terribles conséquences si ça devient incontrôlé -de justifier ainsi par mon exemple le système carcéral, la répression « pour le bien de nos enfants et pour l’avenir ».

Je sais que c’est ce que le Pouvoir veut, ou au moins espère obtenir, que d’une façon ou d’une autre je sois exposé au public, or j’ai préféré le silence. Je pense que dans de tels moments c’est préférable que d’autres parlent pour moi -mes camarades, connus ou non- comme dans ces interminables attaques pour la libération animale, l’un(e) prend parole pour ceux et celles qui ne le peuvent, je crois que maintenant la même chose devrait être reproduite, car je crois sincèrement que d’autres camarades, même de différents endroits du monde, l’ont fait et ça a eu des résultats splendides, pas juste pour tout ce qui concerne mon moral, mais aussi pour la solidarité, que je pourrais représenter comme la première pièce d’une longue rangée de dominos, dans laquelle quelqu’un(e) pousse le premier, un(e) deuxième pousse le troisième et ainsi de suite, où mon moral aussi en vient à être une pièce de ce domino, où il y a du dommage à faire au système en brisant avec sa logique autoritaire, l’estime que notre action génère, autant au niveau individuel que collectif, et représentant aussi un autre front dans le conflit avec la réalité. Et quelqu’un-e pourrait passer des jours à compter tous les différents effets qu’une action de solidarité peut avoir.

Néanmoins, pour autant que mes ennemis voudraient que je communique, je sais que plusieurs camarades l’ont aussi espéré, et sachez que je suis au courant et suis désolé que vous ayez passé plusieurs mois dans l’incertitude dans ne recevoir de nouvelles de moi, je regrette profondément de n’avoir pu communiquer dans ces circonstances, surtout alors que j’étais celui qui a toujours poussé l’idée que la solidarité ça doit être réciproque, et croyez-moi que plus que tout autre j’ai regretté de n’avoir pu agir plus tôt; j’ai senti me trahir moi-même en restant silencieux. « Est-ce que ça le rend inconfortable que nous agissions en solidarité pour lui? » ai-je spéculé de que vous avez interprété de mon silence. Mais j’ai une belle petite fille qui a besoin de son papa, et je ne peux la trahir elle-aussi. Elle m’a incité à garder le silence, mes idéaux au dialogue, et vous -camarades de toujours- à un point entre les deux.

Je n’aime pas écrire sans penser à quoi je veux convier ni sans être sûr d’être pleinement compris. Pour écrire quelque chose sur ma situation mérite une profonde réflexion: ça en vaut-il la peine? Car dans mon cas, différemment de la majorité des procès politiques qui sont le plus souvent des coups montés, dans mon cas c’est prouvé; car j’ai réellement apporté une bombe au matin du 1er Juin avec comme cible la succursale bancaire située au coin de l’avenue Vicuña Mackenna et Victoria, au centre-ville de Santiago.

Pour ma part, j’ai voulu dire à tout le monde pourquoi l’attaque a échoué. Et comment je pourrais prendre parole sans ne parler de quelque chose de si important? Ou même, pourquoi cette banque? De politiser une attaque anti-capitaliste n’est pas seulement de promouvoir la violence, mais aussi de me mettre une laisse au cou, et pour ça, JAMAIS! Car aussi longtemps que je suis en vie j’entends continuer de lutter, et ça n’as pas d’importance que j’aie perdu quelques doigts, une main, mon ouïe ou ma vision, je vais continuer d’aller de l’avant à tout prix, et c’est ce que mes ennemis doivent savoir autant que mes camarades!

Alors vous me demandez de briser hors de l’isolation, de cet ermitage qui m’entoure; or je postule que je devrais plutôt avoir honte de communiquer, de le faire simplement, à quoi vous répondrez avec un coup sur ma conscience : « Et tes camarades? » Pensez-vous que communiquer avec vous m’est banal et trivial? C’est vrai que je n’ai pas à tout cracher ce qui est arrivé durant cette nuit, je crois que dans le futur il y aura un temps pour ça…

Or vous voulez savoir ce qui advient de moi? Bien, je vais continuer de me battre pour vivre, et de vivre pour me battre, jusqu’à ce que je sois libre et sauvage encore, je ne me prendrai pas au piège en croyant que je suis moins sauvage parce que je respire artificiellement ou non, parce que je crois que c’est dans une situation comme celle-ci que l’instinct humain le plus bestial fleurit: l’instinct de survie. Je ne vais pas faire allusion à aucun-e en particulier, car je sais que plusieurs camarades désirent que je meurs pour mon bien, mais ici je veux livrer une leçon pour tous et toutes; que quelqu’un(e) ne peut désirer que la mort d’un camarade le libère de son corps -à moins bien-sûr que ce soit ce qu’il désire- mais si c’était le cas, cette personne chercherait à mettre fin à la vie de ce camarade, sans générer une poursuite judiciaire (pour homicide) de la part d’une tierce partie. Car qu’est-ce qui arriverait si ces «fais-moi une faveur» me tueraient? Qui sont-ils pour s’appeler mes camarades, à juger pour moi de si ça en vaut, ou non, toute la souffrance de continuer de vivre? Le seul capable de prendre une telle décision est l’individu lui-même, car lui/elle seul(e) sais ce qu’il/elle désire. Et je désire particulièrement de continuer de vivre… pour pouvoir continuer de lutter.

D’un autre côté, je veux que vous sachiez que j’apprécie chacune des actions de solidarité que vous avez faite pour moi, ces bannières accrochées dans différents endroits à travers le monde, ou ces messages qui portent le même «  »solidarios » se rendant d’une façon ou d’une autre jusqu’à mes oreilles, chaque pamphlet, chaque bulletin de contre-info, chaque espace de vos vies que vous avez dédié à moi je les garde comme des trésors. Sachez que j’ai été au courant sur tout, que dans ce monde il n’y a pas de mots pour mes sentiments de gratitude, car chaque bombe, chaque incendie organisé en mon nom reste gravé dans ma tête. Je ne peux oublié la valeur de mes camarades Mexicains, les insubordonnés qui se sont fait mes camarades en Grèce; je veux embrasser les sauvages de Bolivie et des États-Unis, saluer affectueusement les rebel(le)s d’Espagne et l’Italie, les libertarixs d’Argentine, pour ne pas oublier les iconoclastes d’Indonésie. Force, camarades! Aux anonymes de la ALF et ELF de Russie et ailleurs dans le monde. Aux camarades emprisonnés-es à travers le monde, j’envoie toute mon attention de ces lettres humbles, à la camarade Tamara, prisonnière au Mexique, à Gabriel Pompo Da Silva, prisonnier en Espagne, à Marco Camenish, prisonnier en Suisse, et aux toujours dignifiés camarades des Cellulles de Feu, comment j’envie votre courage. Et bien-sûr, à mes camarades du territoire dominé par l’État du $hili, à vous que j’ai connu en personne, sachez que je vous porte dans mon cœur partout où je vais. Je n’ai jamais été séparé de vous parce que je vous porte dans mon sourire; je sais que dans une seule lettre je ne pourrais remercier tous et chacun(e)s pour leurs actions, j’espère que c’est entendu que je ne veux exclure personne, les formes par lesquelles vous avez montré de la solidarité envers moi sont aussi multiples et diverses que cette lutte, des actions illégales à des appels téléphoniques, messages sur Internet, et chansons libertaires; et finalement je veux que vous sachiez, chacun-e de vous rebelles solidaires que ce fou de la liberté ne va JAMAIS, jamais vous oublier, vous avez été connus pour être aussi grands que des grattes-ciels et pour frapper là où ça fait mal, et par-dessus tout, vous avez fait briller les étoiles par votre courage, et c’est quelque chose qu’il vaut la peine d’imiter.

J’aimerais que vous sachiez ce que la solidarité a créé pour moi en ces jours où plus rien ne faisait du sens, quand d’apprendre à refaire ma vie ne faisait pas le moindre sens, car vous saviez que j’étais mal en point. Ce qui m’est arrivé, je le souhaiterais à bien peu de gens, car ce fut horrible – et dans la plus profonde noirceur sont apparus de petits gestes qui m’ont poussé à ne pas lâcher. Comment pourrais-je trahir ceux qui risquent leurs vies pour m’envoyer des encouragements? Et j’ai appris à conquérir la vie à nouveau; vous ne saurez jamais à quel point vous avez été importants. Maintenant je me trouve à être plus fort que jamais; la prison, loin de m’intimider, m’a endurci ces derniers temps. La vie est paradoxale, parce que j’ai toujours dit que le fait d’avoir des camarades en prison ne devrait jamais être une raison pour avoir peur, qu’au contraire ce devrait être une cause pour le bout de tissu dans une bouteille d’essence, pour la mèche dans une charge explosive ou incendiaire, pour le sourire dans le cœur d’insurgé(e)s après chaque jour d’attaque; ça, j’y ai cru auparavant et y croit toujours, et maintenant je suis se trouve à être le prisonnier, or si mes ennemis ne réussissent pas à m’intimider quand je me trouve entre leurs griffes, ce sera aussi difficile pour eux de le faire avec mes camarades.

Je veux confronter la prison de la même façon que je confronte la société, avec dignité et bonheur, jamais de façon soumise, pour, comme dit déjà, de rendre la prison combative. Je vous dit que je suis dans la section médicale de la prison Santiago 1, où il y règne un régime similaire à celui du module le plus sécurisé d’une prison à sécurité maximum, mais sans cour extérieure, sans radio, sans télé, avec une visite par semaine de pas plus de deux personnes et le risque d’attraper les maladies d’autres prisonniers; la pièce est partagée et plus grande qu’une cellule -par ici ils appellent ça la prison des fous- parce que de passer trop de temps ici est assez pour te rendre fou, quoique que je suis de la croyance que ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, comme ils disent par ici: «nous, les fous, sont ceux qui font les rêves les plus beaux».

Je vous dit que je fais beaucoup d’exercices pour récupérer les muscles que j’ai perdu, je chante beaucoup, en particulier les chansons que personne n’aime, j’écris des lettres à ma petite fille à chaque semaine, parfois quand je partage ma cellule avec un autre je joue aux échecs ou on parle, généralement la prison s’occuppe de moi et m’aide beaucoup en ce sens. Je suis régulièrement mon traitement de réhabilitation et essaie de m’encourager quand il n’y a que des bribes d’information à parvenir du dehors; aussi je me suis proposé plusieurs projets à moi-même, dont certains sur lesquels je travaille déjà, et les autres pour quand j’aurai fini ma sentence.

Je pense qu’un rebelle devient un guerrier quand il est capable de se relever encore plus fort que lorsqu’il est tombé, quelqu’un qui peut regarder la réalité même s’il a tout à perdre. Un guerrier n’a pas nécessairement à savoir comment faire une bombe ou en avoir une, ou de maîtriser des techniques de camouflage, ce sont des choses que l’on apprend par addition. Les guerriers sont dangereux par leurs idées et principes à cause qu’ils envisagent toutes les voies vers les conséquences finales, restant toujours fermes et prompts, parce qu’ils ne vont pas trahir eux-mêmes ou leurs camarades, parce qu’ils sont toujours conscients, parce qu’ils ne se laissent pas embarquer par des rumeurs ou des tromperies, parce que quand ils ont des problèmes ils les confrontent, s’ils ressentent de la souffrance ils pleurent, et s’ils sont joyeux ils rient; parce qu’ils savent comment vivre une vie pleinement; or ce ne sera donc jamais pacifique – car ils sont de vrais guerriers; maintenant dans cette guerre il y a plusieurs occasions joyeuses, mais il y a aussi des moment d’amertume, parce qu’il s’agit d’une guerre, pas d’une phase juvénile, et de confronter le système de domination en utilisant ces conclusions peut amener peut amener des conséquences désastreuses que nous devrions connaître dès le départ, parce qu’une erreur, une bref manque d’attention peut tout chambarde. Je l’ai toujours dit et compris, alors j’ai agi en accord avec les termes que j’ai utilisé.

Concernant mes blessures, elles ont toutes guéri, malheureusement les marques vont toujours rester, mais je les porterai avec la même fierté que mes tatous, parce qu’ils sont la meilleure évidence que je suis convaincu de mes idéaux – comment ne pourrais-je l’être? J’ai porté cette bombe avec des rêves et des espoirs, et ceux-ci demeurent intacts.

De l’autre côté, je regrette ne pas être capable de continuer de participer aux projets dans lesquels j’étais, en comprenant que pour moi, personne n’y avait plus de valeur que d’autres, tous et chacuns-es y mettant une contribution à la guerre sociale, et souhaite que ces projets n’aillent pas à la dérive parce que je ne suis plus là. Au contraire, ça devrait être une raison d’aller de l’avant. Je sais que je ne suis pas absous de critiques, car si j’ai fait ma part à ces rêves, j’aurais dû par contre agir non avec 100%, mais 150% d’attention.

Je suis certain que mon exemple va conclure un chapitre de plus et que les nouveaux comme pas-si-nouveaux combattants vont savoir comment récupérer ce qu’il y a de positif dans tout ça, car la lutte continue et il y a trop de cœurs qui ne trouvent pas leur place dans ce monde autoritaire et veulent ouvrir un sentier. Parce que nous l’avons fait dans le passé nous savons comment le fait encore dans le présent. Personnellement je vois un bon équilibre dans les luttes anti-autoritaires dans le monde, l’une ou l’autre diminue mais généralement le pronostic regarde bien.

Mais pour autant que la lutte avance, la répression avancera elle aussi, et mon cas sera utilisé pour rouvrir le coup monté de « l’Affaire des bombes », or je fais la suggestion d’être alertes, jamais à l’inaction mais plutôt la précaution, car mon auto-critique peut être appliquée par tous, l’idée est de la partager. Pas que je dise cela avec certitude; c’est de la spéculation. Peut-être ne vont-ils pas tenter de piéger plus de gens, par peur de s’exposer au ridicule une fois de plus, ou peut-être vont-ils foutre dans les toilettes tout ce sur quoi mes accusations reposent, or l’appel est pour être éveillés, avec tous ces cinq sens, dans les rues.

Pour finir je veux dédier quelques dernières lignes à la personne avec qui j’ai voyagé aux premières heures de ce 1er Juin. Hermanx (petit(e) frère/soeur), je sais que mon accident doit t’avoir marqué. Peut-être as-tu passé des nuits sans dormir, dans l’incertitude de la vie quotidienne, « Vont-ils apprendre que c’était moi? Vont-ils me remarquer? Vais-je me réveiller demain ou mourir dans mon sommeil? Vais-je être trahi-e? » Je me souviens d’une fois où je t’ai dis que malgré ma haine profonde envers cette ordure qui a poignardé sa compañera, je croyais comprendre que si on se trouverait dans une situation similaire, de voir si nous sommes aussi forts qu’on le dit, car j’ai toujours cru que la trahison est un ennemi intérieur. Et maintenant je peux te dire que ce petit homme n’a pas de couilles! Je me rappelle aussi qu’avant de partir dans les rues cette nuit-là, je t’ai dit que j’y allais sans ma Kabbalah, une chose purement insignifiante, quelque chose que je croyais me porter chance. Tu m’as dit que c’était cinglé de croire en des choses comme ça, et par chance j’ai amené mon autre amulette. Je suis encore en vie et maintenant on peut rire de toutes ces absurdités. Hermanx, je veux que tu saches que même si je n’aurais jamais imaginé ces choses horribles qui ont joué avec ton cœur et ton esprit, je continue d’être la même petite tortue qui pue des pieds et qui dort par terre, et je ne vais jamais avoir à te reprocher quoi que ce soit, parce que cette nuit-là, c’était mon tour, tout comme par les fois passées où ça a été ton tour, et si quelque chose arrive, la deuxième personne s’enfuit, tel qu’on s’est entendu et tel que ça devait se passer. Parce que malgré que tu pourrais t’être plusieurs senti-e comme un-e traître, tu ne l’es pas. Dans cette guerre où on s’est engagé, il n’y a pas de mots pour nous comprendre. C’est possible que je ne te vois plus jamais, et si c’est le cas, bonne chance dans tout ce qui arrivera.

Je l’ai dit une fois et le dis encore avec fierté: Jamais vaincu, jamais repentant!

D’ici j’envoie ma chaude accolade aux gens qui marchent dans la clandestinité.

Avec Mauri présent dans ma mémoire!

Prisonniers de guerre, dans la rue!

Contre toute autorité!

En marche vers le néant créatif!

traduit par Anabraxas

(amour et respect pour le guerrier « Tortue »!)

Posté ici plus tôt: Solidarité active pour Luciano, pour que les actions se répandent.

Solidarité active pour Luciano Tortuga, Chili

Posted in Appel, Reportages with tags , , , , on 2011/09/23 by anabraxas

Publié hier sur 325

Pour que les actions se répandent

C’est tristement par un 1er juillet 2011 qu’un terrible accident a taché de sang une nouvelle date du calendrier. Par cette froide aurore, Luciano Pitronello, dit «Tortue», agé de 22 ans, est pris par le choc terrible d’une bombe artisanale placée dans une banque. Le camarade Tortue avance, blessé et terrassé, alors que les caméras de sécurité enregistrent ces minutes cruciales. Le feu dévore ses vêtements alors que la souffrance le désoriente dans sa démarche.

La presse arrive sur les lieux presque immédiatement. Comme lesbons mercenaires qu’ils sont, ils pointent leurs caméras avec soif morbide pour heurter encore plus Tortue et ses proches.

C’est de cette façon que notre camarade est filmé: blessé et nu, couvert de poudre à canon et criant de douleur. Ces images seront répétées continuellement comme la meilleur pub sur la misère que représente le capital et sa culture d’arrogance…

“Un camarade est blessé et dans les mains de la police, raison de plus pour le supporter et montrer notre solidarité”….

Tortue est alors transféré dans un hôpital, où il se fera amputer sa main droite et trois doigts de sa main gauche. Ses yeux sont sérieusement endommagés et il est seulement capable de distinguer des formes. Son ouïe a aussi été endommagée, et des dizaines d’images médicales ont été prises de sa peau.

Il est gravement blessé et sa condition est sérieuse. Malgré cela, il persiste à aller de l’avant, à pousser son corps hormis la situation complexe à laquelle il fait face, autant au niveau de sa santé que des conséquences juridiques.

Presque 4 mois après l’accident de Tortue, le camarade a quitté la clinique où il fut retenu, et transféré à la maison de sa mère, où il demeure sous surveillance de la police et de sa famille.

Malheureusement, au cours des derniers mois, non seulement sa famille nucléaire a collaboré avec les organes policiers en leur donnant des noms de son cercle d’amis, mais ils ont aussi publiquement discrédité les idées et la façon de vivre de notre camarade.

Ce fait lamentable nous rappelle d’autres expériences, où même des frères ou amant-es ont décidé de collaborer avec la police, soit par peur ou par incitatifs économiques.

Très différent de l’attitude combattive et supportive que d’autres parents et famillies ont montré, en descendant dans la rue durant plusieurs années, demandant la liberté de leur proche et pour sauver leur nom de la chute.

Le respect des idées et décisions de leurs fils et filles est essentiel pour ceux qui ne deviennent pas les collaborateurs de leurs ennemis.

L’amante de Tortue, avec qui il a eu une fille de 3 ans, l’a au moins soutenu, mais a aussi été la cible de la vindication de la presse et de la Justice. Sa maison a été prise d’assaut et sa vie personelle médiatisée, comme tentatives de lui briser le moral.

Face-à-face avec l’Ennemi

Ce 22 septembre, le camarade Tortue devra faire face à des accusations devant des juges de la Cour Chilienne. Aujourd’hui le Capital, l’État Chilien et ses pouvoirs, va s’abattre avec vengeance sur le camarade. Une revanche qui a méticuleusement été orchestrée et préparée, pour que chaque détail le frappe avec précision.

Le camarade Luciano, encore en convalescence pour ses blessures et portant une combinaison spéciale pour brûlures sévères, devra apparaître face à une salle pleine à craquer de juges, d’avocats et de gendarmes, mais aussi de journalistes mercenaires, qui sans aucun doute vont photographier chacune de ses plaies et filmer chaque geste difficile du camarade.

Malgré cela, la vengeance qu’il recevra est composée de deux facteurs, un entièrement judiciaire, car le camarade fait face à la cour représentant les bourgeois et leur ordre social démocratique. Une cour qui n’hésitera pas une seconde à le sentencer à une longue peine dans un de ces centres d’extermination modernes. Pour passer un signal clair à tous ceux qui décident d’aller au-delà de la routine de l’assujetissement citoyen et la paix funeste imposée par la normalité.

Mais un second aspect non moins important de cette revence orchestée contre Luciano a à voir avec le niveau d’exposition aux médias.

Ce spectacle morbide qu’ils vont ériger dans cette salle de la cour a comme fin de détruire un camarade, de le faire s’effondrer politiquement et psychiquement, d’attaquer sa morale et l’anéantir. C’est aussi pour frapper ceux et celles qui sont propres de lui, l’aiment et le supportent.

Le pouvoir n’y va pas de main morte pour tourner la vie de notre camarade Tortue en un autre exemple de punition, pour inciter la peur et la stagnation dans tous les foyers de la dissidence du théâtre de la démocratie.

En punissant Tortue, ils vont tenter de punier tous ceux qui refusent de gober l’histoire du pacte social; c’est qu’il y a déjà des groupes, anarchistes, qui prennent sur leur dos une offensive ouverte contre l’État capitaliste, avec ses symboles et ses formes organisationnelles, tout comme tous les groupes et individus étudiants-es qui par des moyens insurrectionnels prennent la rue et y laissent leur sueur et leur sang, après de longues journées de confrontations avec la police.

Toutes ces circonstances vécues ici, récemment, sur ce bout de terre nommé «Chili», constitue un scénario de plus pour la guerre sociale comme dans diverses autres parties du globe.

Le débordement des manifestations citoyennes d’incontrôlables, encore une fois, surpasse dans les gestes et les mots le contrôle social désiré et le sens de l’ordinaire qui est instauré à travers les moyens des masses.

C’est à travers cette même voie de lutte et d’action, de pesistence et de courage, que Tortue a pris les mots et les rêves, les a tournés en armes, attaquant malgré les conséquences que nous connaissons tous maintenant.

L’État/le Capital à travers ces institutions légales/médiatiques/politiques tentent d’établir son autorité inquestionnable. Diffamation publique, répression, prison et balles seront parmi les armes diverses qu’ils utiliseront dans le but de briser la volonté et les actions de ces irréductibles qui ne cherchent pas le dialogue parce qu’ils ont les deux pieds dans une guerre contre toute autorité.

En ce sens, la peur, la paralysie, la passivité ou le silence concernant la situation que fait face Luciano veut dire de se donner à l’ennemi, car notre résignation face à ce qui arrive avec ce camarade donnera une victoire au pouvoir et à ses mécanismes de contrôle.

Le rôle des journalistes-flics dans ce conflit

L’État, éhonté par le manque de résultats concrets dans sa charge contre les gens qui ont mené des attaques explosives, en est à élaborer des théories ridicules, qu’ils essaient de supporter avec la stupidité policière, les médias de masse et l’indifférence massive.

Il est lamentable que l’accident de la Tortue leur fournit la parfaite occasion pour créer un appareil immense dans le style du vieux cirque Romain pour appliquer ses lois. Dans ce processus de lynchage public pas seulement la police et les juges s’y sont plongé, mais aussi les grands médias de masse, qui y jouent un rôle fondamental, en tant que collabos, complices et tribune centrale des relations de pouvoir. Non seulement ils travaillent ouvertement avec la police, mais en plus ils ne lésinent pas aux efforts d’exhiber publiquement les corps des camarades dans les cellules, montrant leurs plaies ou leurs cadavres.

Ils ont exhibé notre frère Mauricio Morales, montrant son corps mort, causant beaucoup de peine à se proches et ses camarades. Ils ont fabriqué une soi-disant interview avec des faux camarades de Mauri, seulement impatients de le discréditer, et a systématiquement attaqué son entourage. Ils se sont auto-validés avec des articles de nouvelle infâmes, tout ce jeu répressif de l’affaire des bombes.

L’insulte que nous ont fait les journalistes ne peut être oubliée, ça ne peut être banalisé et naïvement conclu que ce ne furent que les excès de personnes précises. Ils ont porté atteinte à notre dignité et à la vie privée de nos frères, et cette humiliation doit être retournée en leur direction, coup après coup, jusqu’à ce qu’ils reculent.

C’est le travail de la presse, de plus en plus déterminée dans le combat direct contre ceux qui passent à l’offensive, qui a généré des stéréotypes grossiers sur ceux qui se battent. Leurs articles fomentent la paranoïa et la démonisation en utilisant des concepts comme «vandales», «sans esprit» et «violents» pour ne mentionner que quelques uns.

De nos jours ils donnent un prix au bon citoyen, décrètent la minute de célébrité aux idiots stupides qui collaborent avec les organismes de contrôle, ou assument des positions réactionnaires en tant qu’informateurs dans les mobilisations étudiantes.

Mais les journalistes de terrain n’arrêtent pas là, ils ont pris un pas de plus dans la persécution, dénonçant rudement et diffamant les camarades de façons incroyables. Ils sont arrivés au point d’où des journalistes comme Max Frick et le F.A.V.P. apparaissent comme des témoins protégés dans l’affaire des bombes. Leurs témoignages, truffés de mensonges et de vindication personnelle, tentent de condamner les camarades dans une des plus grandes fabrications des médias des dernières années. Pour leur déclarations, ces idiots reçoivent la protection et l’argent de l’État… leurs vies deviennent grasses et confortables, alors que nos frères et sœurs sont en cellules solitaires.

Notre réponse: la solidarité

C’est contre ces faits et contre les attaques de la police, que nous rendons clair que la solidarité révolutionnaire, l’internationalisme et la mémoire active sont des éléments essentiels et indissolvables dans tout le processus de lutte.

Aux camarades qui sont dans la ligne de feu, au front, encaissant les coups du pouvoir, nous, de cette petit geste pas écrit, crions de toutes nos trippes: solidarité, mémoire et action!!!

Tous ceux et celles faisant face directement au Capitalisme sont nos frères et soeurs, et nous crions de nos larmes pour ceux qui ne sont plus avec nous physiquement. Nous ne les avons pas oublié, nous sommes tous avec vous de toutes les manières possibles, toujours présents, éternellement présents.

Ceci est le moment où le slogan «personne n’est seule dans la guerre sociale» doit acquérir une signification practique particulière. Cela dépends de nous, certainement, et sur notre réelle volonté de réaliser cet effort collectif de solidarité.

Toutes actions sont extrêmement valables et urgentes: lettres, pamphlets, discussion, agitation, bombes et incendies… tous nourrissent l’esprit indomptable de nos camarades.

Pour cette raison l’appel est pour s’organiser solidairement ce 22 septembre.

C’est pour que notre frère et camarade sente, par tous types de gestes, que les guerriers de partout sur le globe partagent ce dur procès avec lui. Car le combat pour la liberté en est un qui se passe en-dedans, comme dehors. L’oubli et le silence sont ce qui caractérisent les traîtres.
Débattez, faites circuler, attaquer, pas un seul pas en arrière face à l’ennemi!

Feu, et encore plus de feu au Capitalisme, leurs défenseurs et leurs faux critiques.

Des voeux fraternels et un support total pour camarade Luciano en ces moments difficiles et ceux qui pourraient l’attendre.

Esprit rebelles ne sont pas satisfaits d’être affectés par ce qui arrive à Luciano… des mots aux actes, les actions nous feront des frères, peu importe comment la nuit paraît sombre.

Solidarité active, avec les camarades du Chili, de la Grèce, de la Suisse, du Mexique, des USAs et tous les complices de la révolte des quatre coins du monde. Liberté pour tous les prisonniers politiques! Feu aux prisons, et que les rebelles s’envolent!

Prenons la rue pour les jeunes assassinés durant les manifestations étudiantes: Manuel Gutierrez et Mario Parraguéz. Nous ne voulons pas de la justice bourgeoise, nous cherchons l’exécution révolutionnaire!

En mémoire de notre chère camarade Claudia Lopez, jeune anarchiste assassinée par la police le 11 septembre 1998, dans la région de La Pincoya.

– Septembre noir de 2011

(Traduit par Anabraxas)

Source

Manif d’appui pour Luciano à l’embassade du Chili de Londres

Actions de solidarité en Bolivie

Graffitis de solidarité à Thèbes, Grèce
Proposal from the Fire Cells Conspiracy… to ALL anarchist prisoners.