Archive pour chantier

Beau comme une banlieue qui brûle!

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , on 2012/07/23 by anabraxas

 Incendie criminel à Bromont : des « jeunes » pourraient être en cause

10 Juin 2012

(Bromont) Un incendie criminel a complètement détruit un jumelé en construction hier à Bromont vers 19h. Aucune personne n’a été blessée par le brasier. Plusieurs témoins rapportent avoir vu de jeunes adultes quitter les lieux en courant quelques instants après le début du sinistre.

À l’arrivée des pompiers, une épaisse fumée se dégageait déjà de l’immeuble en construction du quartier résidentiel Le Carré des Pins. Selon les premiers témoins, le feu aurait pris dans la corniche. L’enquête devra néanmoins confirmer l’endroit exact où les flammes ont pris naissance.

«Nous avons reçu un appel pour en embrasement généralisé à 18h58. Une vingtaine de pompiers ont été nécessaires pour combattre l’incendie. Pour le moment, c’est sous enquête et le dossier a été transmis à la police», dit Louis-Philippe Éthier, directeur du service de sécurité incendie de Bromont.

Tout laisse croire à une cause criminelle dans cette affaire, puisque le jumelé n’était toujours pas branché au réseau d’Hydro-Québec. «Ça fait quatre fois qu’ils (les jeunes) rentrent dans la demeure depuis que nous l’avons commencée. C’est un de mes amis qui m’a téléphoné pour me dire que tout était pris en feu», fait savoir Louis Paré, l’entrepreneur en charge de la construction.

Le jumelé, d’une valeur estimée à 450 000$, était complété à 80%. Une partie de celui-ci s’est effondrée tellement les flammes étaient intenses. «Pour le moment, nous n’avons pas procédé à des arrestations. Demain matin, les enquêteurs spécialisés de la Sûreté du Québec vont venir sur place pour investiguer les lieux», dit Stéphane Bazinet de la police de Bromont

Une photo des suspects fournie par la Police. Méfiez-vous… ils sont partout!

 

Source: leur presse

Tiburtina (Rome) : incendie du chantier TAV

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , on 2011/08/01 by anabraxas

(Le 1er août 2011)

[Le 24 juillet s’est produit un gigantesque incendie que les pompiers ont mis quinze heures à éteindre, à la gare Tiburtina de Rome. L’incendie est parti dans un nouveau bâtiment sur le chantier en cours de construction d’un des principaux noeuds ferroviaires du TAV. Vu les dégâts et la difficulté à analyser les ruines, courent aussi bien l’hypothèse d’un sabotage d’anti-TAV que celle d’un court circuit. Bien entendu, les représentants des premiers se sont aussitôt scandalisé de cette hypothèse. Nous, non ! Si la lutte du Val Susa sortait de la vallée pour s’étendre à travers l’Italie et au-delà, ce serait plutôt une bonne nouvelle, en terme de dépassement (le pourquoi de cette lutte qui pourrait concerner autre chose que cette zone de montagne, et sur d’autres bases qu’un autre Etat ou une autre République) et impliquer d’autres individus plus spontanés (lassés des jeux politiciens qui se jouent là-bas aussi).
Nous coup, nous reproduisons à la suite de cette brève un court texte de compagnons italiens qui posent à haute voix certaines de ces questions…]

La Corde raide

Finimondo.org, 27/7/11
Traduit de l’italien par Brèves du désordre.

Pendant que se déchainait au Val Susa la bataille entre les volontaires accourus défendre la Libre République de la Maddalena contre les prétoriens envoyés pour imposer la République d’Italie Esclave, un bûcher nocturne détruisait à Rome la nouvelle salle de commandement de la gare Tiburtina (un noeud du Tav), bloquant le trafic ferroviaire national. La suspicion qu’il puisse exister un lien entre les protestations de la vallée et l’incendie métropolitain fut immédiate, comme fut immédiate l’indignation et le démenti du « Peuple NoTav » par la voix de ses représentants publics, et que les assurances institutionnelles sur de probables causes naturelles furent tardives et peu convaincantes : c’est un court-circuit, plus difficilement un sabotage, et peut-être l’effet collatéral d’un banal vol de cuivre.

Mais cette suspicion qui s’est insinuée pendant des heures et n’a pas entièrement disparue -à mi-chemin entre espoir et peur- en dit long. Sur la peur des autorités comme sur les possibilités de l’action. Ce qui les terrorise et ce qui les enthousiasme : la possibilité que la lutte contre le Tav sorte de cette vallée piémontaise perdue pour exploser à travers tout le pays. Qu’elle se débarrasse enfin des insupportables litanies citoyennistes pour empoigner l’arme du sabotage. Une pensée en même temps terrible et merveilleuse. Et ce n’est pas seulement possible, c’est également facile. Aucun système de vidéosurveillance, aucune augmentation des patrouilles ne pourront jamais garantir l’efficacité d’un réseau ferroviaire qui se déploie sur des dizaines de milliers de kilomètres. Il n’y a pas besoin de prendre un train et de monter dans le wagon de la politique pour tenter d’arrêter la Grande Vitesse. Il n’y a pas besoin de servir de main d’oeuvre généreuse, humble et silencieuse aux petits stratèges autrement républicains.

L’incendie de Rome s’est développé pendant quinze heures avant d’être éteint. Mais des cendres restées sur place continuent à pointer des braises rebelles. Des chantiers Tav ont brûlé ailleurs en Italie, tout comme ont brûlé les camions d’une entreprise impliquée dans les travaux de Chiomonte. Et voilà qu’arrivent de partout les pompiers avec leurs pompes à eau, ceux qui crachent de la mousse et ceux qui refourguent des communiqués de presse. Ce sont surtout ces derniers -les porte-parole, les représentants, les leaders- qui s’emploient le plus à jeter de l’eau sur le feu. Avant-hier, ils ont désapprouvé le feu de Florence, hier ils se sont horrifiés de celui de Rome, aujourd’hui ils condamnent celui de Susa. Mais quoi, à l’intérieur du noble et généreux « Peuple NoTav », tous les esprits, toutes les méthodes, tous les comportements n’étaient-ils pas censés cohabiter dans les respect des différences ? Tous n’étaient-ils pas bienvenus, ceux qui adressent des prières au ciel comme ceux qui lancent des blasphèmes sur terre ?

Et bien non. Tout ça c’est de la rhétorique, du mensonge, comme le démontrent les crachats de condamnation sur les flammes des sabotages, trop singuliers pour mériter les applaudissements des masses. Le démontrent aussi les ovations adressées aux chasseurs-alpins autrement militaires qui ont autrement surveillé le chantier de Chiomonte. La seule chose qui semble bienvenue en Val Susa est l’immonde cohabitation -fruit de la connivence- entre ceux qui défendent qu’une autre politique est possible, une autre République est possible, un autre Etat est possible, et ceux qui voudraient la fin de toute politique, de toute République, de tout Etat. Un jeu dialectique porté en avant par une alternance d’accords tacites et de soupirs patients, d’yeux fermés et de nez bouchés, d’acrobaties linguistiques et d’oublis opportuns, en vue du règlement de compte final. Mensonge et hypocrisie, avec dans le coeur précocement asséché l’espoir d’être devenus si habiles qu’on puisse même réussir à faire des affaires avec des banquiers.

Les suspicions sur l’incendie de Rome, comme les certitudes à propos de ceux de la région de Modena, de Florence et de Susa, sont là pour avertir que cette amitié politique putride qui garantit la concorde là où il ne peut y avoir que conflit, pourrait bien cesser d’un moment à l’autre.

Source: Brèves du désordre