Archive pour antidéveloppement

Déclaration de Alfredo Cospito pour son attaque contre un patron du nucléaire

Posted in Actions, Réflexions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 2013/12/13 by anabraxas

On reçoit et retransmet…

Il y a un mois à Gênes, le 12 novembre 2013, se conclut le procès de Alfredo Cospito et Nicola Gai pour leur attaque par jambisation sur le directeur d’Ansaldo Nucleare, Roberto Adinolfi, où ils reçurent leur sentence et furent envoyés sous verrou, le premier pour 10 ans et 8 mois et le second pour 9 ans et 4 mois. Selon les dernières nouvelles, le courrier des deux individus sera censuré pour encore quelques moi, et a pourrait être une bonne chose que de faire pression sur l’État italien pour renoncer à cette censure.

Voici une traduction de la déclaration de l’insurgé qui a tiré sur le « sorcier » du nucléaire Adinolfi, mitraillée contre la juge et ses sbires qui ont tenté de le réduire au silence avec des rappels à l’ordre:
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Front Anarchiste Informel (FAI) – Solidarité contre les pipelines

Posted in Actions, Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , on 2013/11/12 by anabraxas

« DANGER: Ne pas s’approcher du bison »

(On reçoit, traduit et retransmet…)

Tôt en cette matinée du mercredi 6 novembre, une succursale de la Banque Royale du Canada (RBC) a eu deux de ses  guichets automatiques et quatre de ces vitrines cassés. Ce fut une cible facile, car c’était loin sur East Hastings, à Burnaby (banlieue de Vancouver). La RBC a été attaquée parce qu’ils financent le projet le plus destructeur sur Terre; les sables bitumineux de l’Alberta.
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B(l)ocages dans la Zone Autonome à Défendre

Posted in Actions, Appel with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 2013/02/13 by anabraxas


ZAD Partout, THT, TGV Nulle Part!

Un refus, un “NON” ou un “Stop !” adressé à un “Grand Projet Inutile”. Une volonté de se réapproprier sa vie, de ne plus vivre selon les codes et les normes de société industrielle de consommation. Des cabanes construites dans les arbres. Une pluie battante, qui tombe parfois sans s’arrêter plusieurs jours de suite. De la boue jusqu’aux genoux à n’en plus finir. Des bottes qu’on est content d’enlever à la fin de la journée et, qui en dégageant un délicieux parfum, mettent des jours à sécher. Des nuits froides où l’on se couvre de multiples couvertures pour rester au chaud. Des frontales qui s’activent dans la nuit, autour des machines affrétées par une grande entreprise. Des réveils difficiles parce qu’il faut se sortir de son cocon chaud pour aller bloquer les travaux d’un début de chantier, ou des mairies pendant une enquête publique. Des rassemblements publics de soutien, et des discussions interminables sur “les bilans de la lutte et ses perspectives”, sur la “violence”, sur “les médias”. Une existence qui apprend à faire avec une omniprésence gendarmesque dans nos espaces de vie. Une profonde désillusion sur la “démocratie”, sur la “république”, sur cette “France, État de droit, et patrie des droits de l’homme”. Une rage grandissante contre un système qui impose à coups de matraque, de lacrymos, de grenades, les intérêts capitalistes de grandes entreprises. Une colère face à leur violence, celle qui feint d’écouter, celle qui mutile, celle qui convoque et condamne ceux que l’on aime…

Une conviction : notre lutte a dépassé son cadre “local”. Une hypothèse : notre organisation horizontale peut nous emmener jusqu’à la victoire. Une question, que sont nos victoires ? Qu’est ce que c’est LA victoire ? Une certitude, nous ne serons plus jamais les mêmes…

Où suis-je ?

La ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? Oui… mais pas que… Ce tableau peut pour beaucoup, paraître être restreint à celui de la “Zone À Défendre”, celui de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, largement médiatisé, et qui a de loin touché le plus de monde. Pour autant, il est déroutant de constater que cette description peut coller à de nombreuses luttes passées, présentes, ou à venir. Il ne s’agira pas ici de faire un état des lieux de tous ces combats, mais plus de se concentrer sur les rapports de deux luttes “bocagères” qui ont eu et ont toujours lieu aujourd’hui. Celle de NDdL, et celle, contre la construction de la THT Cotentin-Maine.

Aujourd’hui, nous luttons contre la même logique d’asservissement des territoires qui vise à rendre nos espaces attractifs, aménagés pour l’économie marchande, et quadrillés pour le contrôle de l’ordre établi. Chaque zone, chaque espace, chaque personne doit avoir un rôle ou une fonction au service des métropoles. Dans un souci d’entretenir une façade “démocratique”, ces projets sont systématiquement imposés selon le même protocole : débats publics, enquête publique, déclaration d’utilité publique, mesures de compensation et de rachat, pression financières de corruption sous forme de subventions… D’un bout à l’autre du bocage, ce qu’ils cherchent c’est d’abord acheter le silence, celui des mairies, des conseils départementaux, régionaux… mais aussi et surtout celui des individus, des associations et des riverains.

Face à ces procédés, ce n’est ni le silence, ni la résignation, mais bien la résistance qui a été notre premier instinct. Un refus adressé à ce système, à ce “monde du progrès” dans lequel on hésite pas à supprimer les aides sociales ainsi que des postes dans l’enseignement et la médecine au profit de l’armement des forces de l’ordre, et d’une invasion colonialiste pour par exemple, s’assurer une mainmise sur des gisements d’uranium. De là, notre opposition est devenue une lutte, un combat de tous les jours pour la réinvention perpétuelle de nos existences, bien en dehors de ce système là. Notre lutte, s’est organisée, en associations, collectifs ou assemblées horizontales. Le “subir” a été enterré au profit de “l’agir”. Manifestations, rassemblements, réunions d’information, recours juridiques, mais aussi grève de la faim, actions publique d’interférences, blocages, barricades et sabotages sont devenus nos armes. Et les différences de ces modes d’action nous ont apporté une diversité qui n’a fait que nous enrichir.

Cependant, une partie du commun de nos luttes c’est aussi la répression. Celle exercée par l’État, qui à coups de surveillance, de convocations, de condamnations, de matraques, de gaz et de grenades, a tenté de nous faire taire. Nous savons aujourd’hui, en Loire-Atlantique, en Manche et en Mayenne, ce que c’est la “vie en zone occupée, en zone militarisée”. Nous avons pu faire l’expérience d’une stigmatisation de nos luttes qui cherche à nous diviser entre opposant-e-s.

Pour autant, cette offensive n’a pas réussi à ébranler nos solidarités, ni à diminuer notre détermination. Pour ceux-elles de la THT, ce ne sont pas les multiples garde à vue, condamnations, blessures et mutilations, pas plus que la coupe du bois ou la construction des derniers pylônes de la ligne qui ne signent la fin de la lutte. Pour ceux de la ZAD, l’opération d’expulsion “César” menée par les forces de l’ordre n’a été que l’étincelle d’un mouvement très large de résistance qui ne fait que grandir chaque fois qu’un lieu de vie est menacé d’expulsion.

Aujourd’hui, ce que nous souhaitons, c’est partager ce commun de lutte. Le partager pour nous enrichir mutuellement encore plus. Pour que ce partage devienne une force. Pour que le “Contre l’aéroport et son monde” et “le Contre le Nucléaire et son monde” deviennent une seule et même expression. Parce que la convergence de nos luttes doit pour nous devenir plus qu’une écriture de textes.

De ce fait, à l’heure où l’abandon du projet d’aéroport paraît plus que probable, où un nouveau lieu permanent se crée dans la Manche pour continuer le combat contre le Nucléaire, la question des victoires semble se poser. Alors que les rencontres, les amitiés et les solidarités que nous avons pu tisser apparaissent comme un butin qu’ILS ne nous reprendrons jamais, pouvons-nous espérer arracher encore plus ? Qu’est-ce qu’un abandon du projet d’aéroport signifierait pour toutes les autres luttes dites locales ? Comment constituer une réelle plateforme de lutte commune dans les bocages ? Comment généraliser nos combats jusque dans les périphéries bétonnées de la métropole ?

Venez en discuter avec nous les 9-10 mars 2013 sur la ZAD. (et avant aussi)

Programme :
Samedi midi : pique-nique auberge espagnole. RDV 12H30 à la Chat-Teigne • Samedi après-midi : discussion sur l’historique et la convergence entre la lutte anti-THT et la lutte à NDDL, 14h à la Chateigne Samedi soir : projection du film THT, Remballe ton Elek + concert Dimanche : randonnée publique et pique-nique sous les pylônes de la ZAD. RDV 11h aux Rosiers

Trouvé sur Juras libertaire

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Plusieurs pylones à haute tension détruits en France

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , on 2013/01/05 by anabraxas

De gens de la ZAD:

Désormais, les pylônes de la zone d’autonomie définitive sont en danger.

A chaque expulsion, un pylône attaqué !
A chaque agression policière, un pylône attaqué !

Ils ne pourront pas mettre un flic sous chaque pylône…

Pour bien fêter la nouvelle année, pendant le feu d’artifice du carrefour de la Forêt, un groupe d’individu-e-s s’est dirigé-e-s vers un pylône de la ZAD équipé de scies à métaux. Pendant une demi-heure, ces personnes ont pu tranquillement scier la moitié de deux des pieds du pylône.
Cette action a pour ambition de renforcer la solidarité entre les occupant-e-s de la ZAD et celles et ceux qui luttent contre la construction de la ligne THT Cotentin-Maine, et plus généralement contre la centralisation de la production d’énergie (nucléaire plus particulièrement).
Il était temps que la convergence des luttes se traduise par des actes.

Désormais, les pylônes de la zone d’autonomie définitive sont en danger.

A chaque expulsion, un pylône attaqué !
A chaque agression policière, un pylône attaqué !

Ils ne pourront pas mettre un flic sous chaque pylône…

Noël avant l’heure sur la THT Contention-Maine

Cher Messieurs L.Prentout, P.Remy, P-L.Jacob et A.Colrat

Une nuit, il y a peu, nous avons pu observer un curieux phénomène dont j’aimerais vous faire part. Vers Saint-Martin d’Aubigny, une guirlande de petites lucioles, et plusieurs paires de mains gantées se sont activées joyeusement dans notre riante campagne. Les scies à métaux rugissaient pendant que les clés à molette chantaient dans le calme nocturne de notre contrée que le bourdonnement de votre nouvelle THT ne perturbe pas encore.
Malgré toutes les précautions que vous avez prises, il semblerait que les services qui se donnaient l’air d’être très occupés il y a peu, à surveiller nos maisons, à contrôler nos voitures, et toutes ces charmantes activités dont vous détenez le secret ; n’ont même pas pu profiter de ce spectacle féérique et encore moins y mettre fin.
Je vous assure chers Messieurs, que j’avais bien mes lunettes et que je marchais droit. C’est d’ailleurs le lendemain que j’ai pu m’assurer que je n’avais pas rêver. Des grandes barres métalliques avaient pris des courbures élégantes, et les prairies étaient parsemées de boulons, comme si le chariot du père Noël s’étaient écrasé sur vos grandes tours de fer. Car j’imagine qu’il s’agit bien de cadeaux, certes un peu en avance, vous étant destinés par ces petites mains qui s’affairent à ne pas vous laisser sévir. Et il semble bien, que ces mêmes petites lucioles sont passées maître dans l’art de vous faire ces présents.
Vous conviendrez, chers messieurs, en admirant ce spectacle, que votre grande oeuvre gagnerait en charme si tous les pylônes de la Cotentin-Maine se mettaient à ressembler à celui-ci. En espèrant que l’argent public ne servira pas à rectifier un tel travail, et que de Flamanville à Beaulion-sur-Oudon, on puisse encore bénéficier du spectacle des barres qui crissent et du ballet des lucioles voletant autour de vos 420 « Tours Eiffel ».

Scielutations sincères !

Un admirateur des artistes en devenir

Action anti-THT de solidarité (août 2012)

Petit à petit la ligne THT progresse, la production nucleaire s’accroît, la répression suit de près toutes celles et ceux qui osent encore élever la voix. Le 6 août un camarade etait poursuivi pour avoir participe au camp anti-nucleaire du Chefresnes. 8 mois ont ete requis contre lui alors que de notre cote nous comptons encore les blesses, qu’un ami va perdre son oeil en silence et que le monde se meurt de la folie des Hommes. Folie megalomaniaque et avide des classes dominantes mais aussi folie complice et egocentrique, ou simple lachete, des classes dominees dont le seul but ne semble qu’etre l’acces a toujours plus de consommation, que ce soit au Nord ou au Sud. On pense que si l’on resis­tait, le remede serait pire que le mal. La liberté abso­lue offense, deconcerte. On pre­fere alors invo­quer la mala­die, la demo­ra­li­sa­tion, la deviance… pour legi­ti­mer son oppres­sion. Celles et ceux qui refusent activement cet etat de fait ne semblent etre qu’une simple minorite. Or, une mino­rite est impuis­sante tant qu’elle se conforme a la majo­rite, mais elle devient irre­sis­ti­ble quand elle la bloque de tout son poids !
Nous avons donc pris la route ce 6 aout, dans la nuit noire et obscure mais porteuse de nos espoirs, pour frapper au porte-monnaie de l’industrie nucleaire. Nous avons commence par embraser un pylone de la nouvelle ligne THT aux alentours de St Pierre La Cour, puis nous avons pris la N137 et

nous nous sommes arretes entre Grand Fougerais et Saffre pour en scier un autre. Enfin nous avons vu sur nos cartes un petit bled du nom de Malville au bord de la N165. La nous y avons brule un autre pylone en hommage a notre camarade Vital Michalon mort a Creys-Malville le 31 juillet 1977, d’une genade offensive. Le meme type d’engin soit disant « non-letal » avec lesquels ils nous visaient au Chefresne ou ailleurs…
Nous avons finis la nuit a Nantes Necropole sur les quais. Un jeune nous a propose de partager un petit pilon avec lui, plaisir infiniment plus grand que leurs pylones de mort et nous avons songe que decidement le THC est bien meilleur que la THT !
Le lendemain sur la route, quand la lumiere aveugle les plus sages et que l’horreur de ce monde s’impose à nous sans répit, nous avons sourit de voir à quel point leurs infrastructures sont vulnérables : transformateurs, relais electriques, concentrateurs et pylones forment autant de cibles facilement accessibles que nous ne tarderont pas à frapper encore et encore, jusqu’à ce que ce vieux monde s’écroule enfin !

 

Sources ici, ici et ici

Beau comme une banlieue qui brûle!

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , on 2012/07/23 by anabraxas

 Incendie criminel à Bromont : des « jeunes » pourraient être en cause

10 Juin 2012

(Bromont) Un incendie criminel a complètement détruit un jumelé en construction hier à Bromont vers 19h. Aucune personne n’a été blessée par le brasier. Plusieurs témoins rapportent avoir vu de jeunes adultes quitter les lieux en courant quelques instants après le début du sinistre.

À l’arrivée des pompiers, une épaisse fumée se dégageait déjà de l’immeuble en construction du quartier résidentiel Le Carré des Pins. Selon les premiers témoins, le feu aurait pris dans la corniche. L’enquête devra néanmoins confirmer l’endroit exact où les flammes ont pris naissance.

«Nous avons reçu un appel pour en embrasement généralisé à 18h58. Une vingtaine de pompiers ont été nécessaires pour combattre l’incendie. Pour le moment, c’est sous enquête et le dossier a été transmis à la police», dit Louis-Philippe Éthier, directeur du service de sécurité incendie de Bromont.

Tout laisse croire à une cause criminelle dans cette affaire, puisque le jumelé n’était toujours pas branché au réseau d’Hydro-Québec. «Ça fait quatre fois qu’ils (les jeunes) rentrent dans la demeure depuis que nous l’avons commencée. C’est un de mes amis qui m’a téléphoné pour me dire que tout était pris en feu», fait savoir Louis Paré, l’entrepreneur en charge de la construction.

Le jumelé, d’une valeur estimée à 450 000$, était complété à 80%. Une partie de celui-ci s’est effondrée tellement les flammes étaient intenses. «Pour le moment, nous n’avons pas procédé à des arrestations. Demain matin, les enquêteurs spécialisés de la Sûreté du Québec vont venir sur place pour investiguer les lieux», dit Stéphane Bazinet de la police de Bromont

Une photo des suspects fournie par la Police. Méfiez-vous… ils sont partout!

 

Source: leur presse

Le développement, maintenant à coups de fusils!

Posted in Actions, Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , on 2012/07/14 by anabraxas

Retour sur le week-end de résistance du Chefresne

 

Derrière l’urgence, la bêtise…

Laisser place à la fragilité ou tout détruire.

Je me suis fait tirée dessus par un flic.

J’ai 15 impacts de métal dans le corps et ils y resteront ; la jambe, l’os du genoux, le vagin, le sein, le bras. Le nerf de mon bras droit a été sectionné, on a du opérer. Dans un an peut être je retrouverai ses capacités.

J’écris pour qu’”on” ne puisse pas dire qu’”on” ne savait pas. Qui veut savoir sait.

J’écris pour qu’on arrête de nous censurer, frapper, enfermer, tuer derrière une soit disant démocratie et un soit disant état de droit.

J’écris parce que je n’en peux plus qu’on renvoie les violences aux pays lointains et pauvres en se décharge lâchement des questions révolutionnaires qui se posent en Tunisie, en Lybie, en Égypte, en Syrie … disant qu’en France c’est pas la même, qu’en France c’est différent, et même pire…

Écrire parce qu’à 20 ans j’ai subie, vu et entendu trop de violences policières derrière des vitrines de mensonges et de propagande marchande.

Écrire parce qu’il m’est insupportable de sentir cette boule d’angoisse dans mon ventre quand je croise un flic, et ce brouillard de solitude et d’impuissance face au système policier.

Écrire faute hurler que ça ne peut plus durer, et de prendre acte.

Écrire parce que la liberté dans la civilisation occidentale est un mensonges meurtrier.

Écrire parce qu’il y a trop de silences et de mensonges sur la répression, sur nos luttes, sur les dangers du nucléaire, entre autre, sur la violence du système.

Cette fois-ci, ça s’est passé au Chefresne, une commune qui résiste à l’implantation d’une ligne très haute tension de 170 km de long (cette ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec l’administration centrale. Le courant électrique sera produit par des éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine Eurodif qui a fermée ; antitht.noblogs.org/255).

Mais je porte en mois bien des blessés, bien des morts, bien des non dits, pas qu’en France, pas qu’ailleurs.

Je porte en moi des prisons pleines et je sais les impunités à répétions pour les bourreaux légitimes.

Amin Bentounsi a été assasiné le 21 avril par balle, dans le dos, et suite à ça des policiers manifestent armés, en uniforme, revendiquant le droit de tuer en prevention.

Depuis leur mise en services le flash ball, les grenades assourdissantes et celles de desenclerment ont fait beaucoup de blessés, des œils perdus, des plaies, des handicaps, des morts ; personne n’a gagné devant la justice.

Je sais des villes de plus en plus sécuritaires, un arsenal juridique de plus en plus liberticide, le perfectionnement du contrôle de la population en meme temps que celui des frontières.

J’écris parce que j’en ai marre qu’on me demmande si “ça va”. À ceux à qui j’ai dit “oui”, la politesse ou l’habitude.

Bref.

Nous nous sommes fait tirer dessus sous des pylones THT qui pullulent dans la campagne, dans un désastre mondial qui menace de péter à tout moment et dans lequel on nous voudraient civilisé, passif. Nous, à force, dépossédés de presque tout; de notre histoire, de son sens, du langage, de l’information, de nos corps, de nos désirs, de notre temps, de nos vies. Alors qu’on nous voudraient inoffensifs, craintifs, non violents, je ne veux pas qu’on me parle comme à “la malade”, qu’on m’infantilise, qu’on me plaigne. J’ai besoin qu’on prenne soin des uns des autres, pour durer, j’ai besoin qu’on riposte aussi. J’ai besoin, pour guérir, d’un système sans flics, sans pouvoir.

Oui, tenons compte des dégâts d’un fragment de guerre sociale explicite, de son lot de douleurs et de violence, mais n’abandonne pas, organisons nous. Ce qui ne tue pas rend plus fort parait-il, à condition de ne pas se mentir.

Vous voulez des détails ? Les mass-médias sont venus dans ma chambre d’hôpital avant l’opération. Un médecin généraliste, présent sur le camps, avait témoigné des violences policières et de l’utilisation d’armes de guerre (grenades de Dé-encerclement, grenade assourdissantes, gaz lacrymogène, matraque…) laissant de nombreux blessés. Il avait été formidable sur le camps mais là il arrivait géné ; les mouches à merde du pouvoir, autrement dit les journalistes, voulaient filmer les impacts de métal dans les corps pour diffuser le témoignage. Pas d’image, pas de parole, c’était leur chantage. Ils restèrent une heure dans la chambre, tentant de se défendre de la bassesse de leur journaux (voir les revues de presse sur : www.percysoustension.fr) et de leur démarche.

En voyant, sans surprise, ce qui en sort, un rectificatif s’impose.

L’avancée des travaux de la ligne rend plus qu’urgente et nécessaire une résistance concrète et de terminée sur les infrastructures.

“Il est maintenant évident et nécessaire, vu ce que nous imposent les pylônes dressés sur nos terres, que beaucoup de personnes sentent l’envie en eux d’agir directement contre ce maillon faible de l’industrie nucléaire vu l’inacceptable répression des opposants, les droits fondamentaux des personnes bafoués, les humiliations qu’inflige RTE à la population.” (extrait de l’appel Tous au Chefresne, wk de resistance ; www.stop-tht.org/)

Ces lignes participent à la dépossession de nos vies et s’imposent avec la même arrogance et le même fascisme que l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le tgv entre Lyon et Turin, la centrale à gaz au Finistère, les éco-quartiers dans nos villes gentrifiées ou encore que les prisons à visages humains, belle image de l’hypocrisie du merdier actuel.

Alors d’où vient la violence ?

On le sait et on peut s’en indigner après coups, mais il est important de le rappeller : les appels publiques de rencontres ou d’action entrainent inévitablement un énorme déploiement du dispositif policier : Occupation policière et militaire du territoire, contrôle et fouilles de ceux qui y passent, surveillance (hélicoptères, dispositif d’écoute), renforts entrainés au terrain (dans le cas du Chefresne, la spig, les garde mobile de Blain, entrainé sur la lutte de Notre-Dame-des-Landes). ILs étaient plus de 500 armés sous les pressions d’une préfecture traumatisée par Valognes (ou la perte de la maitrise d’un territoire).

Leur volonté semble claire : casser le mouvement, faire mal, physiquement et moralement.

Alors que les mass-media construisent méticuleusement la figure du dangereux radical qui veut en finir (avec on ne sait quoi) et qui vient de loin pour ça (figure menaçante et complètement dépolitisée), ils passent sous silence les luttes et la répression croissante qu’elles subissent. Un territoire qui résiste est souvent occupé militairement, comme on le voit au Chefresne, à Notre-Dame-des-Landes ou encore au Val de Suse ; Sur fond d’expropriation, d’expulsions se déroulent quotidiennement les pressions psychologiques, financières, judiciaires et policières. Derrière la soit disant liberté de penser : l’interdiction d’agir. On nous tanne d’être non violent sous une violence croissante.

Le 24 juin, une manifestation est partie vers le château d’eau, lieu de rencontres et de résistances, expulsé le mercredi 20 juin. Un autre cortège, dont je faisait partie, est allé en direction des pylônes (deux debout et un encore au sol). Il est difficile de dire s’il faut définitivement abandonner toute action de masse annoncée, si c’était un casse pipe d’aller à ce qui ne serait qu’affrontement anticipé par des flics mieux équipés, de se dire que la peur l’envie d’annuler était presente la veille et le matin et qu’elle était peut être sagesse. Il semble important de questionner nos mode de prise de descision dans des moments d’urgence et de “spectacle” comme celui-ci. “La marche pour l’honneur” mentionné dans un retour (lien ci dessus) laisse un triste arrière gout de ces armées de déja-vaincus avançant vers leur perte. Être transversales, imprévisibles, inattendus pour ne pas devoir devenir force militaire… Un ami me dit après coup “cette fois encore on est pas passé loin de la mort, un d’entre nous aurait pu y rester”.

Dans la campagne grise de gaz nous n’avions pas le rapport de force ou l’intelligence nécessaire pour ne pas se faire repousser assez rapidement et violemment vers le camp. On entendait des détonations, des cris et sur la dernière charge les regards que je croisais étaient effrayés ou souffrants. Les lignes de flics, en entendant “il y a des blessés, du calme” se sont mis a charger en gueulant et tirant. Après avoir eu l’impression de bruler, j’ai eu celle de perde mon bras, puis la peur qu’ils nous tirent dans le dos ou qu’ils arrêtent. Quelqu’un m’a saisit et m’a sortie de là.

La guerre civile est commencée.

À ceux qui disent que la guerre est finie, je leur dis qu’elle est latente, cachée, mais qu’on peut compter nos morts, pour ne pas les oublier. Un opposant est passé il y a quelque années sous un train castor qu’il a voulu bloquer en s’enchainant sur la voie. D’autres y ont laissé leur tendons, brulé par la disque use des flics qui voulaient les enlever, d’autres … la liste est incomplète. Combien de morts par le nucléaire, de Hiroshima à Fukushima en passant par ceux qu’on cache chez nous, combien de tonnes de déchets qui s’entassent, combien d’irradiés, et combien de faux débats démocratiques ?

Là, c’était une tente médic pleine de blessés. Tristement mais efficacement les gestes et les réflexes se mettent en place : soigner dans l’urgence, maitriser sa douleur et accompagner celle des autres, évacuer malgré les barrages de polices, éviter celui qui bloquaient l’accès à l’hopital de st Lo, attendre deseperement les pompiers bloqués, subir la réquisition d’un de leurs véhicules pour évacuer un policier égratigné au détriment d’une fille risquant de perdre la vue…

En arrivant à l’hopital, je raconte tous ça en montrant mon corps mutilé. On s’indigne, on s’énerve, on déplore dans le service hospitalier pas familier des violences policière de la France de 2012. Certains auraient voulu aller à la manifestation mais travaillaient, certains m’ont dit en levant le poing de continuer la lutte, d’autres n’en revenait pas, quelqu’un m’a dit “nous avons fait la guerre en Normandie, on sait ce que c’est”. J’ai au téléphone un responsable de l’accessibilité des soins de l’hôpital de st Lo (par rapport au barrage, deux fourgons et une lignes de garde mobile sur la route-sur la voie d’accès au CHU). Je répète, je dis que les pompiers n’arrivent pas à accéder au camp, il me répond qu’il fait ce qu’il peut. Il ajoute surtout qu’il reçoit, depuis le matin, des pressions de la préfecture pour avoir le nom et la nature des lésions des blessés du Chefresne. Il m’assure que le secret médical ne permet aucune fuite. Je lui dit de tenir face aux pressions et je le remercie pour cela.

Je serai transférée et opérée. Je vous passe les moments où, dans cette chambre, j’ai eu l’impression d’être en taule ou que j’ai craint l’arrivée des flics, les moments où l’étonnement des gens me donnait envie de leur dire mais ouvre les yeux et informe toi, l’inquiétude pour ceux resté au camps, l’envie de parler avec tous ceux qui ont vécu ce moment, l’envie de dire que je n’en veux qu’aux flics, l’envie de casser la télé ou d’occuper le plateau au moment des infos régionales…

Je sais juste qu’un moment me hante ; cette heure entière où, mon bras anesthésié dans la salle d’attente du bloc opératoire, je n’ai pu m’empêcher et m’arrêter de pleurer. Pas que mon bras, pas que ces éclats, pas que le stress, mais la détresse de se savoir partie prenante d’une guerre pacifiée et dont les raisons comme les conséquences ne resteront connus que d’un petit nombre de camarades, noyées dans une indifférence générale.

J’ai une grosse question dans la gorge, que faire maintenant par rapport à cette violence policière. Je sais que je n’ai rien à attendre de cette justice de classe sinon une tribune ou une médiatisation du problème. Et encore. Je la sais quotidienne cette violence. Je nous sais nombreux enragés. Je nous sais un peu seuls et démunis aussi.

Déjà j’en profite pour affirmer que ce n’est pas être violent que d’aller avec casque masque à gaz et protection en manifestation, c’est la condition de notre survie physique.

Ensuite qu’il nous faudra être plus intelligents que la police, que leur juges, que leur infiltrés, que leur système de contrôle.

Et pour finir que j’aimerai bien qu’on ne laisse pas faire parce que l’on sait, car “qui ça étonne encore”, les violences policières sont entrées dans la réalité et la banalité du politique.

Amal Bentounsi appelait à un mouvement national contre le permis de tuer pour la police, j’appelle à une insurrection internationale contre la police, ce qu’elle nous inflige, contre ce qu’elle défend, contre ceux à qui elle sert.

C’est facile d’écrire mais on ne sait jamais que ça soit lu.

À bientot.

Publié sur Juralib

Anti-THT blogue

Exemple d’exécution sommaire post-mortem par les médias, ou comment les flics des médias réacs tuent l’image d’un assassiné. Ils ont même forcé l’annulation de la marche funéraire