Archive pour anarchistes

La prison, ça marche juste pour ceux qui en profitent

Posted in Réflexions, Reportages with tags , , , , , , , on 2015/04/09 by anabraxas

Traduction de la récente lettre de la prisonnière Emma Sheppard, en prison en Angleterre pour avoir mis une planche à clous sous les pneus d’une voiture de flics à Bristol…

Une intro sur la situation par les gens du squ@t la Rage Ga (Marseille):

Le 24 février 2015, la prisonnière anarchiste Emma Sheppard a été condamnée à deux ans de prison au tribunal de première instance de Bristol pour avoir « commis des dommages criminels inconsidérés mettant des vies en danger. » Les charges se rattachent à la dégradation de voitures de police dans la zone de Bristol.

Il s’agit de la première condamnation s’inscrivant dans l’opération Rhone ; une investigation menée par 10 officiers CID [Central Intelligence Departement : Département de Renseignements Central] afin d’enquêter sur plus de 100 attaques anonymes dans la zone de Bristol au cours des quatre dernières années, de rassembler des informations sur le mouvement anarchiste au sens large, ainsi que de traquer le camarade fugitif Badger, qui a pris la fuite en août 2011.

Cependant, l’arrestation d’Emma et le plaidoyer de culpabilité relatif à un sabotage la veille du Nouvel An se révèlent être des cas à part et ne résultent pas du travail engagé par l’opération Rhone – quand bien même ils ont été impliqués par la suite.

Vous pouvez pas dire qu’on vous a pas prévenu...

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Contre-pousser: Hamilton en Mars

Posted in Actions, Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , on 2015/04/01 by anabraxas

Une traduction et retransmission d’un texte de Hamilton Institute

Le mois dernier à Hamilton on a vu deux événements sans communiqués mais toutefois dignes de communiqués. On a célébré la journée d’action contre la brutalité policière du 15 Mars au beau milieu du gala des Juno, et notre copine qui s’est faite entraîner vers une peine d’emprisonnement a pu s’en tirer après qu’une troupe de supporteureuses ont fait pression sur la cour durant son procès. Pour une deuxième année consécutive, une foule de gens en colère et masqué-es se sont rassemblé par un 15 Mars pour une marche confrontationelle contre la police et la violence quotidienne qu’ils nous infligent. C’est une coincidence que la marche a commencé en même temps que le gala des Juno, un gros spectacle stupide  célébrant les musicien-nes canadiens, commençait dans le centre-ville de Hamilton. Avec des bannières lisant (traductions) « Des beignes gratuits! Non, sérieux, allez chier les flics », « ACAB, Fuck la Police » et « Flics, Porcs, Assassins », la marche a été un peu plus petite que l’an dernier mais avec de l’énergie plus intense, plus résolue, et ancrée par la Flamingo Mutiny Brigade de Hamilton, un band musico-radical de manifs. Plus de vingt personnes se sont jointes hors du trottoir alors que la marche a progressé, puis pénétré à travers les lignes de flics vers le coeur du liue des cérémonies des Juno. La marche s’est ensuite dispersé sans incidents alors que l’énergie était encore intense et personne ne s’est fait arrêter.

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Actions de solidarité anarchiste contre la boîte de Pandore néo-fasciste en Espagne

Posted in Actions, Réflexions, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 2014/12/31 by anabraxas

Quelques récits parmi d’autres des actions des derniers jours en réponse à l’Opération Pandora en Espagne lancée contre les milieux anarchistes…

Barcelone: Manif en solidarité avec les anarchistes détenu-es de l’opération Pandora

Le samedi 27 décembre, la manifestation appelée à 17 heures en solidarité avec les anarchistes détenu-e-s dans le cadre de l’Opération Pandora, sous les ordres du juge-tortionnaire Javier Gómez Bermúdez, a parcouru les rues du centre de Barcelone.

La manifestation a commencé dans de larges rues avec des cris de solidarité avec les arrêté-e-s, contre la police, contre les prisons et contre l’État, et a terminé dans le quartier de Gràcia. Au moment d’entrer dans le quartier, des compagon-ne-s masqué-e-s ont attaqué sans complexe un grand nombre de succursales bancaires, l’hôtel 5 étoiles Casa Fuster (qui fut le consulat de l’Allemagne nazie à Barcelone en 1936, avant de devenir le siège du comité pour la défense de la révolution au printemps 1937 et d’être repris par la Phalange en 1939, puis de devenir un hôtel de luxe pendant la Transition, après quelques tentatives des mouvements associatifs de quartier de le transformer en structure sociale) et quelques locaux commerciaux de multinationales.
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Mexique, 5E : Lettre de Fallon

Posted in Uncategorized with tags , , , , , , , on 2014/03/29 by anabraxas

On retransmet les traductions de Sabotagemedia (MERCI!) de la lettre écrite en Espagnol, des mains de Fallon, emprisonnée au « Centre de réinsertion sociale » de Santa-Martha, au Mexique. En solidarité avec elle, et avec Amélie et Carlos. Parce qu’on les aime bien aussi, surtout pour leur rage et leur critique.

Réinsertion. LoL en effet…

Lettre de Fallon

Je veux commencer cette lettre par un gros câlin pour tou-te-s les camarades en fuite, tout-e-s celles et ceux qui se battent pour leur liberté, et tou-te-s celles et ceux qui sont enfermé-e-s et dont ce monde de domination tente d’étouffer la rage. Il n’y a pas une cellule, un mur, une autorité à qui je donne assez de pouvoir pour faire taire ma rage et mon désir de liberté.

Ces sentiments, je les ai depuis que je suis toute petite et maintenant, dans mon cœur et dans ma tête, ils sont plus forts que jamais. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à vous, mes ami-e-s.
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Contre l’offensive de l’ennemi, notre meilleure défense, c’est l’attaque »

Posted in Réflexions, Reportages with tags , , , , on 2014/02/12 by anabraxas

Recueil de textes sur la lutte anarchiste des dernières années au Chili.

Appel à des actions de solidarité pour les anarchistes Boliviens

Posted in Appel, Reportages with tags , , , , , , , , , , , , on 2013/04/12 by anabraxas

Désenfermement

Une autre fois la nuit, un jour de plus à souffrir,
à converser avec moi-même, je retourne une fois de plus de la maison de la “justice”.
J’ai juste réussi à voir à travers la vitre fumée.
Voir les rues, les gens qui se réduisent à un code de plastique.
Un certain endroit me rappelle quelqu’un,
me rappelle mes compagnon-ne-s,
me rappelle qui je suis, dans quel but je vis, pourquoi je vis.

Je ne m’accroche pas à la vie, parce que s’accrocher à elle
ne fait que t’apporter la peur d’arrêter de vivre.
Je m’accroche à la liberté, à la liberté de pouvoir rugir,
de pouvoir rugir dans une forêt de ciment.
Parfois la haine m’envahit, et je m’endors dans la haine.
Lorsque je me réveille je sais que l’amour est l’amalgame avec la haine
qui me fait respirer profondément pour continuer de vivre.

Je ressens dans l’enfermement la haine collective contre la société,
la haine de la prison, de l’isolement.
C’est digne d’éloigner son regard du sol,
et c’est mieux de le diriger sur l’ennemi,
sur cet ennemi qui me tient prisonnier de sa cupidité,
l’ennemi qui fait des ravages avec la terre,
qui détruit les formes libres de vivre.

L’ennemi qui enferme, qui punit, qui mutile,
qui t’infecte de désespoir avec son cancer de Pouvoir
qui mute d’organe en organe.
Nous sommes ses anticorps, nous avons développé l’immunité
devant leur insalubre peste humaine.
Nous sommes la lutte sans frontière ni distance,
la colère du bouillonnement de notre sang.

Nous allumons la lumière de la nuit.
L’obscurité et la lumière sont complices des pas,
nous sommes la bataille sans repos,
une métastase de cellules qui sont partout,
c’est mieux de mourir en se battant que de mourir sans l’avoir tenté,
c’est mieux d’être libre même en étant enfermé.

Aujourd’hui je me rêve encore une fois, différent d’hier,
avec la certitude de ne pas avoir perdu, de ne pas m’être laissé abattre.
Demain sera différent de ce jour,
ma rage ne sera pas différente, ni celle de demain.
La force viendra de ceux qui ont la rage avec moi.
Elle arrivera en traversant les murs et les distances
et donc je rugirai une fois de plus sous la lune.

Je grifferai le sol de ciment
comme si il était de boue et d’herbe
jusqu’à ce que mes griffes saignent.
je me fondrai dans les colonnes
je respirerai l’air rempli de crasse au lieu du brouillard.
Les taches sur mon corps me disent qui je suis.

Une fois que je ferme les paupières
je me transporte au paradis onirique
où le silence des vents
est comme le baiser d’un-e compagnon-ne.
Un jour de plus à ne pas me voir vaincu
un jour à rêver sans arrêter d’être celui que je suis
un jour de plus à être prêt à me lever demain.

Henry.
Prison de San Pedro, La Paz pluvieuse

Publié sur Contrainfo

Jour de solidarité internationale pour les défendants du 29 mai

Le 29 Mai 2012, 13 personnes furent arrêtées par la police à La Paz, Bolivie. Elle étaient toutes liées à une participation anarchiste dans la défense de TIPNIS, un territoire indigène et parc national. Les 13 furrent accusés d’avoir commis une série d’attaques incendiaires, explosives et de sabotages revendiqués par la Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International (FAI-FRI). Les actions, qui se sont produites de septembre 2011 à mai 2012, ont ciblé des édifices gouvernementaux, de banques, des compagnies automobiles, restos fast food, des supermarchés et des industries animalières. Certaines des attaques ont été revendiquées en solidarité avec la lutte pour défendre TIPNIS, d’autres en solidarité avec des camarades faisant face à la répression au Chili, et d’autres en support à la libération animale.

Confrontés à de longues peines d’emprisonnement pour des charges de terrorisme et de tentative de meurtre, cinq personnes ont décidé de dénoncer les autres pour sauver leur peau. Les délateurs se sont fait récompenser avec des libérations complètes ou provisoires. D’autres détenus ont été relâchés dû au manque de preuves de leur lien dans l’affaire. Seulement un détenu a refusé de déclarer quoi que ce soit à la police. Deux anarchistes demeurent emprisonnés, en l’attente d’un procès. Selon la loi bolivienne, ils pourraient attendre pour aussi longtemps que trois ans.

Le gouvernement gauchiste de Evo Morales a l’intention de poursuivre les mêmes développements capitalistes que ses prédécesseurs, et même à une plus grande échelle. Dans ce cas-ci, il est question de construire une route “biocéanique” à travers la forêt pluviale, qui détruira des territoires indigènes sur le chemin. Durant l’été 2011, le gouvernement a réprimé la 8ième marche autochtone en défense de TIPNIS avec du tabassage et des arrestations. Maintenant ils en sont à illustrer le sabotage enflammée des anarchistes comme du “terrorisme”.

Ceci est un des premiers recours aux lois antiterrorises par l’État Bolivarien, et comme ailleurs, c’est utilisé en tant qu’outil de répression politique. La seule évidence que le gouvernement a est la parole de délateurs (dont ceux associés à l’Organisation Anarchiste pour la Révolution Sociale), de la littérature anarchiste, et le fait que les arrêté-e-s ont pris part aux manifs en solidarité avec le TIPNIS. Les poursuites judiciaire du gouvernement sont aussi fondées sur de la xénophobie, utilisant les liens avec des étrangers comme preuve de mauvais agissements.

Ce 29 mai, un an aura passé depuis les arrestations. Nous appelons pour un jour de solidarité internationale pour montrer au gouvernement de Bolivie, comme tous les autres gouvernements, que nous n’oublions pas. Nos actions doivent montrer notre détermination à gagner la libération immédiate de nos deux camarades encore en prison, l’absolution pour tous ceux-celles faisant face à des accusations, et la fin du projet d’autoroute. Nous allons continuer de lutter tant et aussi longtemps que des gens sont derrière les barreaux.
Absolution for les défendants du 29 mai! Pas d’autoroutes à travers TIPNIS!

Liberté pour tous les prisonniers!

May 29, 2013 – Day of International Solidarity with Anarchists Facing Repression in Bolivia

On May 29, 2012, 13 people were arrested by police in La Paz, Bolivia.
All of them were connected to anarchist participation in the defense of TIPNIS, an indigenous territory and national park. The 13 were accused of a series of arsons, bombings, and sabotage claimed by the Informal Anarchist Federation-International Revolutionary Front (FAI-FRI). The actions, occurring from September 2011 to May 2012, targeted government buildings, banks, car companies, fast food restaurants, supermarkets, and animal industries. Some of the attacks were claimed in solidarity with the struggle to defend TIPNIS, others in solidarity with comrades facing repression in Chile, others in support of animal liberation.

Faced with lengthy prison sentences for the charges of Terrorism and Attempted Murder, five people decided to snitch on others to save their skin. The snitches were rewarded with release or house arrest. Other detainees were released due to lack of connection with the case. Only one detainee refused to give a statement to the police. Two anarchists remain in prison, awaiting trial. According to Bolivian law, they may wait as long as three years.

The leftwing government of Evo Morales is intent on continuing the same capitalist development projects of its predecessor, often on a greater scale. In this case, they are building a bioceanic highway through the rainforest, destroying indigenous territory in the process. In the fall of 2011, the government repressed the 8th Indigenous March in defense of TIPNIS with beatings and arrests. Now they are trying to portray the fiery sabotage of the anarchists as “terrorism.”

This is one of the first usage of antiterrorist laws by the Bolivian state, and as elsewhere, it is being used as a tool for political repression. The only evidence the government has are the words of snitches, anarchist literature, and the fact that those arrested participated in protests in solidarity with TIPNIS. The government prosecution has also been based in xenophobia, using connections with “foreigners” as proof of wrongdoing.

On May 29, one year will have passed since the arrests. We are calling for a day of international solidarity to show the Bolivian government, and all governments, that we do not forget. Our actions must show our determination to win the immediate release of the two comrades still in prison, absolution for all those facing charges, and an end to the highway. We will continue struggling as long as anyone is behind bars.

Absolution for the May 29 defendants! No highway through TIPNIS! Freedom for all prisoners!

Source

Grèce: « Tu viens prendre notre or? On crame ton industrie. »

Posted in Actions, Reportages with tags , , , , , , , , , , on 2013/02/20 by anabraxas

Selon les médias réacs… (plus corrections typograhiques)

Athènes – 17 février 2013

Des insurgé-e-s encagoulé-e-s ont attaqué dans la nuit de samedi à dimanche des installations dans le nord de la Grèce du groupe minier canadien Eldorado Gold qui souhaite y exploiter de l’or, mais dont la présence est « controversée », ont déclaré les paramilitaires néo-nazis à l’AFP.

Un groupe de 40 à 50 insurgés a jeté des cocktails Molotov et mis le feu à des équipements d’Hellenic Gold, filiale grecque d’Eldorado Gold*, dans la région d’Halkidiki dimanche vers 01H00 (23H00 GMT samedi), endommageant notamment des conteneurs et des camions, a précisé la police.

Un des vigiles du site a été transféré à l’hôpital pour des problèmes respiratoires et des blessures légères et 27 personnes ont été retenues avant d’être relâchées.

La police a ensuite arrêté quatre autres personnes, selon des informations de presse, tandis que, d’après la chaîne de télévision publique grecque Net, quatre autres sont recherchées.

Dans un communiqué, Hellenic Gold a appelé les autorités à défendre la légalité et à protéger les investisseurs étrangers.

Toutes les activités de la compagnie dans la région se déroulent dans le respect des procédures légales, a-t-elle assuré.

La présence du groupe canadien suscite l’opposition de nombre d’habitants de cette région touristique qui craignent que celui-ci ne cause des dégâts irréparables à l’environnement.

Le gouvernement grec a autorisé en 2011 la filiale grecque d’Eldorado Gold à creuser.

Le projet est soutenu par le maire de Saloniki et les autorités locales, qui misent sur la création de plusieurs centaines d’esclaves salariés dans un pays frappé par la récession et où le taux de chômage dépasse les 26%.

Mais les résistants, qui se battent contre le projet depuis son autorisation, estiment qu’il va contaminer et assécher les réserves hydrauliques locales et conduire au rejet dans l’air de substances dangereuses telles que du plomb, du cadmium, de l’arsenic et du mercure.

Ils sont « soutenus » dans leur combat par Syriza, le parti de la gauche radicale et principal parti d’opposition grec.

En janvier, des centaines de personnes ont manifesté à Athènes contre Eldorado Gold, emmenées par des jeunes transportant des troncs de chênes et de hêtres ou engoncés dans des vêtements de décontamination.

Située dans le nord-est de la Grèce, la péninsule boisée et pittoresque d’Halkidiki est une destination prisée des touristes, en particulier de ceux des Balkans et de la Russie proches.

Un autre groupe minier canadien, TVX, s’y était déjà implanté il y a une vingtaine d’années, mais en avait été chassé en 2003.

Trouvé sur Jura Libertaire

*Quartiers généraux de Eldorado Gold:

1188 – 550 Burrard Street
Bentall 5
Vancouver, BC
Canada V6C 2B5

http://www.eldoradogold.com/

En Grèce, le soleil se lève encore

Posted in Appel, Réflexions with tags , , , , , , , on 2011/07/06 by anabraxas

À lumière du soulèvement populaire récent en Grèce contre le capitalisme global et son terrorisme économique, j’ai cru bon de traduire et rendre disponible le récent texte de la Conspiration des Cellules de Feu, « The Sun Still Rises », présenté ici en trois parties, mais avant…

Introduction à la Conspiration

(tiré de « Our Lives of Burning Vision« )

« Dans le chaos de notre propre existence, nous sommes une part de l’impondérable élément qui organise la subversion, les plans mutineries, qui nous laissent nous-mêmes étourdis. La traduction de textes, lettres, communiqués, etc. afin que les camarades des autres pays à travers le monde puissent lire les désirs, les idées et la « projectualité » des camarades de Grèce, est une arme de plus à notre disposition. Ce qui commença comme un simple désir et un challenge nous a amenés à un nouveau terrain d’expériences, de connaissances et de responsabilités. Maintenant que nous sommes là, ils ne se débarrasseront pas facilement de nous.
Nous sommes devenus un autre aspect de la menace asymétrique. La guerre jusqu’à la fin a déjà commencé. … »

Depuis l’introduction par Actforfreedomnow-Boubouras.

Une énorme tempête de révolte a fait rage dans les rues de Grèce en Décembre 2008. Après l’assassinat de sang-froid d’Alexis Grigoropoulos (15 ans) par un flic, les émeutes se déployèrent à travers le pays entier pendant plusieurs semaines. Des centaines de cibles d’entreprises et du gouvernement furent attaquées, pillées et brûlées. Bien que ce soit les anarchistes et les anti-autoritaires qui aient pris la tête de cet ouragan la première semaine après le meurtre, elles se diffusèrent d’elles-mêmes rapidement et un grand nombre de gens s’impliquèrent dans la révolte contre les conditions de vie misérables, contre les autorités et contre le désespoir offert par ce monde aux exploités et aux opprimés. Mais la révolte ne cessa pas à la fin de l’année 2008, pas plus qu’elle ne commença au jour du meurtre. Les attaques contre les structures de l’État et du Capital continuèrent et se répandirent dans plusieurs plus petites villes de Grèce.

Environ 180 attaques incendiaires et, depuis deux mois, à la bombe artisanale (« faites maison ») ont été réalisées sous le nom de « Conspiration des Cellules de Feu ». Les attaques furent dirigées contre des banques, des concessionnaires automobiles, des centres commerciaux, des institutions gouvernementales, des postes de police, des bureaux de partis politiques, des maisons de politiciens, des juges, des criminologistes, des journalistes, des entreprises de sécurité privées et des compagnies de construction de prisons,… et toujours accompagnées par des revendications élégamment critiques et nihilistes de la responsabilité des anarchistes.

Les revendications ne critiquèrent pas seulement le Capital, l’État et l’Autorité (dans tous leurs aspects), mais aussi la résignation des exploités, leur mentalité de troupeau, leur collaboration avec le système. La Conspiration des Cellules de Feu (CCF) refuse de considérer l’oppression et l’exploitation comme étant simplement imposées par les matraques et le chantage, mais les comprend comme une relation sociale dans laquelle tous ont leur responsabilité -et font ou ne font pas le choix de lutter contre.

En septembre 2009, de vastes raids anti-terroristes tentèrent de frapper la CCF; ces raids devinrent un outil politique de plus pour attaquer plus largement le mouvement anarchiste et anti-autoritaire, une situation qui s’intensifia quand deux membres des CCF furent capturés durant une opération en Novembre 2010 à Athènes. Contre le kidnapping légaliste en cours de nos camarades et pour l’escalade de la lutte pour la libération totale, la Conspiration des Cellules de Feu: Secteur Illégal appela à un projet informel et global basé sur la subversion anarchiste, l’action directe et la solidarité internationale. Ces documents rassemblent quelques uns des nombreux communiqués, lettres et mises à jour juridiques et judiciaires concernant la Conspiration des Cellules de Feu, les camarades accusés de la même affaire, plus des actions de solidarité résultant de l’appel pour la formation d’une Fédération Anarchiste Informelle/ Front Révolutionnaire Anarchiste.

Bien que cette publication puisse bien sûr seulement offrir une vision partielle de la situation et des sujets, elle est produite dans l’esprit de rébellion qui attise la guerre totale contre la domination. C’est un document inachevé qui recherche une collaboration à travers les actes de refus. L’appel international qui a été diffusé pour la formation subversive d’un Front Révolutionnaire/Fédération Informelle Anarchiste (Globale), qui est basée sur les principes de solidarité internationale, de subversion permanente et de conflit constant, devrait être discuté, débattu et mis en œuvre sans délai.

Le Soleil se lève encore

1. Au commencement

L’organisation de la Conspiration des Cellules de Feu n’a pas commencé ces activités de nulle part. Ce n’est pas comme si une ligne droite s’était dessinée à travers le temps et l’espace. Ce fut un futur cri retensissant du passé. La Conspiration a donné lieu à une synthèse collective, connectant les perspectives de tous ceux et celles qui y ont participé et dressant des conclusions valables des expériences de projets subversifs et d’attaques auxquelles nous avons pris part. Ça a représenté notre désir d’aller plus loin, non pas de monter dans une échelle de hiérarchie informelle qui fétichise la violence et ses méthodes, mais de simplement progresser, d’aller de l’avant et d’explorer de nouvelles avenues, évoluant d’une bande de copains à une organisation, du sporadique au consistant, du spontané au stratégique.

Au cours de ce trajet nous avons pris une position critique face au passé, mais nous n’avons jamais quitté le sentier de l’hostilité. Nous sommes les mésadaptés-es de l’anarchie, né-es de ses moments de possibles comme de ses vides béants. Additionellement, le but de la critique et l’auto-critique n’est pas de mettre un terme à quelque chose, mais l’inverse: c’est une aspiration à faire évoluer quelque chose. Le fait que nous n’allons pas maintenant élaborer une revue critique sur nos agissements ne veut pas dire que nous avons peur de reconnaître nos erreurs. Plutôt, c’est parce que cette forme d’examen est mieux livrée avec la distanciation et en calmant nos nerfs que par des impulsions,

Durant aucune phase de notre brève et intense histoire avons nous perdu la mémoire collective du milieu anarchiste d’où nous provenons. Nous sentons aussi avoir découvert un dénominateur commun avec les camarades qui ont commencé cette lutte avant nous, s’étant engagés dans leurs propres luttes, furent arrêtés et emprisonés, mais n’ont jamais baissé leurs têtes.

Nous avons découvert une passion irrepentante pour la révolution qui relie des histoires et réalités de luttes de différentes décennies, dans un commun contexte de libération indiviuelle et collective.

Parmis ce contexte nous avons forgé notre propre alphabet. Parlant dans le langage de l’action directe, nous avons ouvertement souligné l’enjeu de créer une infrastructure d’organisation. En tant qu’anarchistes, nous sommes portés-es à se distancer du concept d’organisation car il signifie pour nous hiérarchie, rôles figés, spécialisation et obligations (le “je dois”). Mais encore, les mots acquièrent la signification des gens qui les utilisent. En tant que Conspiration des Cellules de Feu, nous avons frappé au coeur de signification même de l’organisation anarchiste révolutionnaire.

2- Le parcours de l’étincelle à la flamme

Dès la première heure, nous avons rejeté l’idée d’un modèle centraliste et avons choisi de grandir à partir des initiatives individuelles cherchant à se collectiviser. Ce qui a émergé durant les réunions organisationnelles furent des enjeux de cohérence, de consistence, de responsabilité individuelle et collective, et de l’action directe comme un moyen de transformer nos idées en faits de l’action.

Aux réunions de groupe, chaque camarade a eu l’opportunité de proposer un plan d’attaque, ouvrant ainsi un débat sur la planification, la ponctualité, l’analyse politique et les problèmes opérationnels posés par le lieu de la cible choisie.

Rien ne garantissait qu’au cours de ces discussions nous allions en venir à une entente. Des arguments opposés se sont parfois développés en une puissante dialectique, particulièrement concernant la priorité que nous donnions à la temporalité, et le plus souvent il y avait plus d’une proposition; or nous avions à choisir celles qui étaient prioritaires pour laisser les autres en suspens. C’est un processus qui nous a permis de nous ouvrir l’esprit, élargissant nos horizons, apprenant des expériences des autres; défendant vigoureusement nos opinions, reconnaître nos erreurs; comprendre l’idée de construire quelque chose collectivement; devenir conscients de la nécessité d’une stratégie; et -le plus important de tous- de créer des relations interpersonnelles vivantes, pas au nom d’un quelconque “professionalisme” révolutionnaire axé sur un but figé, mais fondé sur l’amitié, la vraie camaraderie et la solidarité authentique.

Nous aimons ce que nous faisons, car c’est là qu’est notre essence. Ainsi, la “Conspiration” n’est pas seulement nous tous ensemble, c’est aussi chacun-e de nous à part. Même dans les cas où il n’y avait pas de consensus sur une action particulière, aucun ne s’est réduit à “quêter” à la majorité démocratique prédominante. Au lieu de cela, la minorité de camarades qui ont insisté à mener leur attaque prirent l’initiative d’aller de l’avant avec leur choix. C’est arrivé en parallèle avec le reste du collectif, qui les a supporté à des certains moments quand ce fut nécessaire, contribuant ainsi à notre organisation plus gobale.

C’est pourquoi un nombre de communiqués furent signés par des groupes (comme “Faction Nihiliste”, “Commando du souffle de la terreur”, “Unité de guerilla terroriste”) qui se sont formés à travers des initiatives séparées. Durant cette seconde phase, après avoir atteint un commun accord, en tant que collectif en entier ou comme initiative séparée, nous avons orchestré l’attaque.

Et à cette fin, chacun de nous a contribué de ses connaissances; les informations étaient extraite de journaux, zines et de l’Internet; le lieu de notre action fut repéré et cartographié; la voie d’entrée et de sortie dessinée, dans le but de nous faire éviter les caméras et vigiles policières, en incluant des voies alternatives en cas d’imprévus, et bien-sûr en se préparant à l’éventualité de confrontation avec des flics. Il y avait aussi les solutions de secours; groupes de support, cachettes, façons de demander de l’aide à des inconnus, etc. (dans un manuel futur, nous allons analyser et expliquer nos expériences, selon notre perception du contexte réel d’une attaque).

Durant la troisième phase -où la proposition initiale de cible d’attaque ne fut pas perdue de vue- nous travaillions sur le texte du communiqué. Quand un thème fut suggéré (comme par exemple d’attaquer la police), le-la camarade qui l’a proposé argumentait aussi sur son contenu. Ainsi une discussion commençait, au cours de laquelle chaque personne épluchait le concept, exprimant son désaccord, soulevant les problèmes, et offrant d’autres façons d’approcher le sujet.

Aussitôt le débat fini, peu importe combien de réunions il fallait pour en venir à bout, le collectif rassembla les thèmes centraux soulevés au cours de toutes les discussions furent repris et devinrent les axes principaux autour duquel le communiqué serait écrit. La rédaction du communiqué sur un sujet particulier fut habituellement partagé parmi ceux-celles qui s’en tenaient responsables, et après que ce fut écrit, nous nous rassemblâmes pour le lire et faire les corrections, ajouts, et autres touches finales. Si le communiqué était lié à une initiative séparée, les camarades impliqués étaient responsables de le rédiger.

Même processus pour nos camarades de Thessaloniki, et quand nous collaborâmes en tant que la Conspiration des cellules de feu Athènes-Thessaloniki, les camarades des deux villes coordonnèrent leurs actions à partir de principes d’aide mutuelle et de camaraderie…

(prochain épisode à venir: « Tout le monde fait tout »)

Breaking news: State repression of dissent adds oil to the fire of revolt!

Posted in Actions, Appel with tags , , , , , , , , , , , , on 2011/05/05 by anabraxas
Italy & Netherlands: Solidarity attacks for the anarchists arrested in Bologna
Posted on April 28, 2011 by Gabriella Segata Antolini
Rovereto, Italy – Wind Mobile repeater mast set on fire in solidarity with those arrested in Bologna

informa-azione via angry news:local press 23/04/2011 – Anarchist writing on the wall, claim related to the arrests of Bologna
VOLANO (near Rovereto). “Repeaters: environmental and social harm. Solidarity with the comrades of Bologna.” The anarchist signature is written in black spray paint on the wall near the railway underpass. The Wind (cellphone) tower, which stands in the countryside of Volano was set on fire during the night. No witness, the area is isolated and uninhabited, especially in the middle of the night. The damage is beyond question, it remains to be discovered what fuel was used for priming.
Amsterdam – Fur shops and petrol pumps sabotaged in solidarity with the comrades arrersted in Bologna

informa-azione via angry news:
on the night of Sunday to Monday a group of comrades sabotage 2 fur shops and a petrol station in Amsterdam .. the fur shop got damaged by breaking the windows and sending smoke bombs inside (ALF) and the other action was made by ELF sabotaging a petrol station in solidarity with the comrades of Bologna we will not stop until everyone is free
SOLIDARITY IS A WEAPON LET’S USE IT
ALF / ELF KOMANDO VERDE
ELF/ALF has resurrected? Well, looks like it…

Arlon, Ghlin, Antwerp, Belgium – Hundreds of cars attacked

Wednesday, May 4 2011

suie e cendres
1/05/2011 – Arlon – Tires of 61 cars slashed and confrontations with the cops
In Arlon the tires of 61 cars were flattened. Some cars had only holes in one tire, others had 2, 3 or 4 flat tires. The mayor as well as the Public Prosecuter indicated they have no clue to the perpetraitors neither the motives. According to some police officers the act can be the result of a control earlier in the evening. The police action in the surroundings of a bar faced resistance of a group of youngsters. Resulting in confrontations while projectiles were thrown towards the cops. Someone was arrested and the disorder continued in front of the police station. This was still going on when the first citizens came to file a complaint due to their flat tires.01/05/2011 – Ghlin – The manager of the Daihatsu AD Motors car dealership can still not believe his eyes. A fire has totally destroyed 11 vehicles in the night of Friday. The cars were parked outside, behind the showroom. The police suspect that unknown have thrown molotovs over the fences that are 3 to 4 meters high. For them it is certain that the fire was intentional. Their labo was there to search for fingerprints. « I cannot understand. Why did they do this? We don’t have any enemies, we don’t suspect anyone. We are a serious business! ». The dealership had some attempts at burglary in the past, but the alarm always did its work.

25/04/2011 – Antwerp – Hundreds of tires 4×4 flattened
Activists flatten tires of a few hundred vehicles and leave a note where they encourage to use bikes and less toxic cars, demand free public transport and an interdiction of using all terrain vehicles. At least 50 owners of this vehicle filed a complaint to the police.

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