Du blog flegmatique d’Anne Archet
Rétrospectivement, il m’apparaît clairement que les Mayas avaient raison. Le monde a effectivement pris fin en décembre 2012. Nous ne l’avons pas vu venir, parce que – comme d’habitude – Hollywood a eu tort. Il n’y a pas eu de tremblements de terre, d’éruptions volcaniques, de raz-de-marée gigantesques engloutissant des continents. Il n’y a que des ruines, de plus en plus de ruines, qui gagnent du terrain inexorablement et qui grugent nos sociétés pourries comme un furoncle discret, presque imperceptible. La vie dans les ruines est agréable pour la mince strate sociale que constituent nos maîtres; leurs ruines sont confortables et climatisées. Reste que ce ne sont que des ruines, même s’ils se battent bec et ongles pour les garder pour eux seuls. Pour le reste d’entre nous, pas de Ragnarok, pas de Cavaliers de l’Apocalypse, juste une suite sans fin de likes, de retweets, de remakes et de reprises de shows de téléréalité. La fin du monde s’est déroulée sous notre nez sans que nous nous apercevions de quoi que ce soit car nous ne pouvions lever les yeux et regarder, tout écrasés sous les dettes et enchaînés devant des écrans que nous sommes.