11 juin: Transitions… la lutte n’est pas finie!

Traduction non littérale du texte en vue de la Journée internationale de solidarité avec les prisonnier-ères anarchistes à longe terme. Des passages ont été coupés exclusivement pour fins de diffusion plus « grand public »…

Surtout la solidarité active

Ce jour est une journée annuelle de solidarité avec les prisonnier-ères anarchistes, incluant Marius Mason et Eric McDavid. En appellant pour cette journée, on vise à approfondir le soutien en cours pour des camarades faisant face à de longues peines d’emprisonnement. Ceuxelles-ci, en particulier, risquent d’être oublié-es au sein d’un modèle de soutien basé sur la réaction face à des sommets de répression étatique et d’autres urgences. Nous sommes engagé-es à bâtir un modèle de solidarité qui est à la fois sur le long terme et capable de répondre avec flexibilité à de nouveaux développements. C’est aussi vital de constamment bâtir de nouveaux liens de solidarité entre prisonnier-ères et entre les luttes, plutôt que de se replier dans des réseaux statiques de liens et contacts personnels.

Ayant originé en un jour de solidarité pour des éco-prisonniers, le J11 demeure ancré dans un projet de défense écologique et de lutte contre une société basée sur l’exploitation et l’isolement. Alors que le focus a migré vers la solidarité avec Marius et Eric, deux prisonniers anarchistes condamnés à 20 ans de prison respectivement, les gens ont exprimé leur solidarité avec des soirées d’écriture de lettres, levées de fonds, événements éducationnels, manifs et attaques. N’importe quel effort réel pour aider les prisonnier-ères ne peut être basé seulement sur du soutien passif, mais devrait aussi inclure une volonté de continuer de bâtir sur leurs luttes avant comme après leur emprisonnement. Plus d’explications sur le contexte et la stratégie pour le 11 Juin peut être trouvées sur http://www.june11.org/about

L’an dernier, alors qu’on organisait des activités du 11 Juin, nous sommes posé des questions probantes sur les liens entre les luttes orientées vers l’écologie et les luttes anarchistes anti-prison. C’est clair pour nous qu’un monde qui requiert des prisons requiert aussi la destruction de l’environnement; en tant qu’anarchistes on déteste les deux. On se sent énergisé-es par des mouvements grandissants contre les sables bitumineux, LNG Pipelines, la fracturation hydraulique et une myriade d’autres projets écologiquement destructeurs. L’escalade des luttes écologiques partout à travers le globe est à la fois nécessaire et excitante. Autant Marius que Eric demeurent dévoués à ces luttes, et nous demeuront dévoué-es à euxelles, tous-tes les éco-prisonnier-ères, ainsi que les combats dans lesquels ilelles sont engagé-es. Mais cette année nous avons été présenté-es à une raison de célébrer – et nous voulons insister sur le fait que nous allons continuer.

Cette année Maris Mason a publiquement partagé son nouveau nom et utilisé des pronoms mâles pour mieux refléter son identité de genre masculin. Pour citer son avocat Moira Meltzer-Cohen qui assiste dans l’aspect légal de sa transitition, Maris est quelqu’un dont «le courage et l’intégrité sont rendus encore plus évidents dû au fait que sa propre libération et autonomie ont longtemps été sévèrement circonscrits». Face à un monde qui assujettit systématiquement les personnes trans à de la violence, de l’isolation et de l’abus, nous espérons que tout le monde montrera son support pour la libération trans en supportant Marius et les nombreuses autres gens trans emprisonné-es. Cette lutte doit aller au-delà des levées de fonds. Les prisonnier-ères trans se battent pour des nécessités matérielles de leur existence, mais luttent aussi contre les systèmes de domination qui ne s’arrêront à rien pour les empêcher d’être simplement ce qu’ellils sont. Notre solidarité a besoin d’être créative et diversifiée alors que les tactiques de l’État sont cruelles et répressives.

Le 8 janvier de cette année, Eric McDavid a été libéré de prison après neuf ans d’incarcération. Eric est retourné par chez lui, vers ses ami-es et sa famille, après qu’une cour fédérale lui a reconnu sa pétition d’habeas corpus, déclarant que le FBI avait retenu l’évidence durant la phase de procès de son cas. À cause de ça, Eric a pu plaider coupable à une charge plus légère portant une sentence maximum de cinq ans – quatre ans de moins que le temps qu’il servait déjà dans une prison fédérale. La détermination incroyable d’Eric et le support remarquable de la part de sa famille, ami-es et camarades a non seulement contribué à son bien-être physique et émotionnel alors qu’il était derrière les barreaux mais aussi à sa libération éventuelle. Sa libération de prison après 9 ans est un changement monumental. Eric doit maintenant se refaire une vie après presque une décennie d’incarcération. C’est une nouvelle phase de la lutte pour lui, et nous sommes engagées à continuer notre solidarité avec lui, post-libération.

Nous faisons face à de nouvelles questions sur comment aider Eric durant sa transition d’un environnement de prison lourdement contrôlée à une vie dans la prison ouverte (les conditions qui font le fossé entre la libération conditionnelle d’Eric et la société de contrôle dans laquelle nous vivons tous-tes). Quoiqu’il ne vit plus sa vie dans une cage de béton et de barbelés, Eric fait encore constamment face à un appareil répressif d’État. Ses mouvements sont restreints, ses communications surveillées, et son temps est passé dans des façons qui ne sont pas toujours de son choix. Tout cela limite ses interactions avec les communautés dont il a été éloigné durant si longtemps, les communautés qu’il souhaite rencontrer et dont il veut faire partie. Nous devons penser à comment réduire les impacts de ce genre de restrictions et comment permettre autant que possible une transition souple et son retour au bercail. Nous sommes excité-es de confronter ces questions neuf ans plus tôt que nous nous attendions.

Le focus des événements du 11 juin de cette année va continuer d’inclure Eric en l’aidant matériellement et émotionellement durant sa transition et en maintenant des canaux d’engagement politique concernant l’entrappement d’Eric (par une agente double du FBI). L’affaire d’Eric demeure un des examples les plus flagrants du profilage et piégeage d’anarchistes par l’État dans ce pays. Mais nous devons toujours nous souvenir que son cas est d’aucune façon exceptionnelle. Les communautés musulmanes ont enduré le poids de ces sortes d’attaques de la part du FBI. Nous devrions toujours chercher des façons de travailler en solidarité. Du soutien post-libération est une composante vitale de notre lutte, et nous sommes bien entendu réjoui-es par-delà les mots que Eric puisse marcher, et marcher avec ses amis, selon ses propres désirs à nouveau, et à chaque nouvelle étape nous affirmons que ce que nous voulons est la destruction de toutes les prisons.

Les pratiques de solidarité en cours ne devraient pas devenir une coutume culture apaisante; nos actions portent le potentiel pour de réelles conséquences matérielles -autant positives que négatives- pour nos camarades emprisonné-es. Alors qu’on pratique la solidarité avec les camarades incarcéré-es, nos buts vont au-delà de seulement les soutenir; nous voulons aussi bâtir un momentum social contre un système entier de domination et de destruction écologique. Ces liens ajoutent de la signification à tous nos gestes de solidarité, faisant d’eux des outils plus puissants au nom de ceuxelles qui sont en-dedans, mais aussi accroissant les risques advenant que ces gestes soient mal calculés ou imprécis; comme toujours, faites preuve d’attention et d’une analyse affûtée quand vous faites des plans.

Il y a eu autant de victoires que de revers durant l’année passée alors que des prisonnier-ères anarchistes et d’autres rebel-les ont mené des combats contre leurs conditions, incluant des grèves autant de la faim que du travail. La grève de la faim de Nikos Romanos (en Grèce) et la solidarité révolutionnaire qui l’a accompagnée nous a rappellé la possibilité subversive de luttes coordonnées contre les murs des prisons. Mais alors que des prisonnier-ères tels Sean Swain en Ohio ou Michael Kimble en Alabama ont recours de façon accrue à des résistances similaires en Amérique du Nord, le mouvmeent a souvent manqué les connexions et la force requises pour offrir une solidarité significative. Ce n’est pas une critique envers les équipes de soutien travaillant avec ces prisonnier-ères rebelles, mais plutôt dirigée au reste d’entre nous, indiquant l’importance de généraliser les formes actives de solidarité avec les prisonnier-ères.

Un aspect important du projet à long terme de la solidarité pour les prisonnier-ères est de maintenir de vieilles connexions tout en construisant de nouvelles connexions avec d’autres prisonnier-ères en lutte. Les camarades récemment libérées Amélie et Fallon (de Montréal) ont bien illustré cette idée dans leur lettre ouverte de février dernier (disponible sur contrainfo.espiv.net). Généraliser la solidarité veut dire d’échapper à l’espace de la petite «scène militante» afin de permettre de nouvelles relations surprenantes de se former. Une part de notre proposition cette année est de bâtir de plus fortes relations de solidarité avec des prisonnier-ères trans en lutte, autant pour offrir un soutien personnel et politique immédiat, et pour préparer à offrir une aide signifiante dans les luttes futures concernant la sécurité, les ressources médicales/hormonales, et la dignité. Nous avons été inspirées par Chelsea Manning, qui a gagné l’accès aux doses d’hormones malgré des conditions très hostiles, indiquant drastiquement la possiblité de victoires futures pour d’autres prisonnier-ères trans.

On va continuer de s’adapter à un paysage changeant, produit autant de nos victoires gagnées par nos camarades en prison -incluant la libération d’Eric, l’affirmation de Marius, le gain par Nikos Romanos « d’espace pour mieux respirer, et juste ces derniers mois, avec le surprenant retour à la maison de Amélie, Carlos et Fallon- comme par les transformations en cours dans la machinerie répressive. Ces transitions marquent l’expansion de ce projet, et aucune forme de point d’arrêt.

«Le combat n’est pas fini, il ne fait que prendre d’autres formes. Peu importe le visage, peu importe le nom, ça demeure la guerre.»

Merci à tous-tes pour toute la solidarité dont vous faites montre, ce 11 juin ou n’importe quel autre jour. Ça veut dire tout.

UNTIL ALL ARE FREE!

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(des admins: XOXOXO aux gens qui s’activent pour cette journée!)

Pour déclarations de Marius Mason et Eric McDavid, et autres infos (en Anglais)

June11.org

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