Vaincre la marée noire – semaine d’ateliers à Montréal
à soi-disant Montréal…
Tract avec l’horaire de la semaine (français et anglais)
Partout sur les territoires de ce qui est appelé ”Canada”, des corps se dressent contre l’imminence d’une marée noire. Des résistances vivent depuis des années contre les projets pétroliers. Récapitulant le projet colonial, ces projets se cristallisent dans de longs pipelines meurtriers, des trains roulant tels des bombes et des puits forés à même la terre source de vie. Sur des terres volées aux peuples autochtones, la machinerie se déploie comme les troupes mécanisées du dernier empire. Le pétrole devient l’actualité d’un monde qui hésite entre sa fin immédiate dans un brasier catastrophique ou sa poursuite infinie jusqu’à la fin de toute vie débordante. C’est par ce précieux liquide de l’ère Jurassique que la vie austère se maintient: il est l’infrastructure matérielle d’un monde à la déroute entraînant souffrance, spoliation et violence.
Et c’est à travers ces luttes acharnées contre l’extractivisme et le colonialisme que surgit l’Appel de l’Est. Un Appel à prendre au sérieux l’époque: celle du pétrole et de son économie. Par là, les luttes peuvent se croiser, sortir de leur cloisonnement et oser se questionner.
Pour que nous puissions penser ensemble les questions qu’adresse l’Appel de l’Est, une semaine d’ateliers et de discussion s’organise. Déclencheur de la campagne, cette semaine sera l’occasion de nous parler, de nous rencontrer.
Lundi
19h //Panel : ” l’extraction et son monde”
Lieu : Cafétéria des professeur.e.s du Cégep du Vieux-Montréal, 255 rue Ontario est
Alain Deneault, auteur de nombreux ouvrages qui traitent notamment de la composition des plateformes financières canadiennes, reconnues pour l’hébergement de plus de 75% des entreprises minières mondiales, abordera la question de l’histoire des États extractifs au XXe siècle.
Jean-Luc Cécyre, tractoriste passionné d’agriculture, d’écologie, d’anticolonialisme et de géopolitique, traitera de la question de l’économie dans une perspective bio-énergétique tout en axant quelque peu sur l’aspect géopolitique de l’exploitation des hydrocarbures.
Yves-Marie Abraham, professeur à HEC Montréal, explorera la question de la décroissance indissociable d’une sortie du pétrole.
Maude Prud’homme, militante du regroupement Tache d’huile et présidente du Réseau québécois des groupes écologistes, discutera des résistances contemporaines à l’extractivisme et des possibilités ouvertes par la catastrophe.
Les présentations seront suivies d’une période de discussion en groupe large.
Mardi
19h // Anticolonialisme en action
Lieu : Café l’Exode au Cégep du Vieux-Montréal, 255 rue Ontario est
Nous vivons sur les territoires occupés, volés… aux peuples autochtones. Les projets de développement capitaliste ne cessent de poursuivre cette entreprise génocidaire/écocidaire. L’industrie extractive et l’industrie pétrolière sont au centre de ce désastre perpétué par l’invasion occidentale. Partant de ce constat, comment confrontons-nous notre position coloniale, nos privilèges de blancHEs, comment luttons-nous contre cette civilisation qui ne cesse de générer la destruction et l’exploitation ? Que pouvons-nous faire très concrètement pour à la fois nous solidariser des luttes ongwehowe et mener nos propres luttes contre le colonialisme et les autres systèmes combinés d’oppression ? Cet atelier ne sera pas une présentation générale sur le colonialisme, mais plutôt un atelier qui visera à savoir comment le contrer davantage concrètement. Nous vous présenterons quelques films de subMedia.tv sur les luttes en cours et nous discuterons des voies fertiles de lutte et d’affirmation du vivant.
21h // Criminalisation de la dissidence (C-51)
Lieu : Café l’Exode au Cégep du Vieux-Montréal, 255 rue Ontario est
Pendant que l’invasion occidentale perpétue le désastre, toutes les luttes qui s’y opposent sont brutalement réprimées. Dans cet ordre de guerre des États contre les populations et la vie en général, l”’antiterrorisme” sert à museler toute opposition ou si cela ne suffit pas à brutalement attaquer physiquement les gens en processus de résistance. Dans l’arsenal des lois qui rendent légale cette répression massive, le projet de loi C-51 a été adopté par le parlement canadien et sera vraisemblablement entériné sous peu par le sénat. Il allouera de nouveaux pouvoirs coercitifs à la police et des pouvoirs jamais ouvertement alloués au SCRS jusqu’à maintenant. Quelle est l’étendue de cette loi ? De quels nouveaux pouvoirs les corps de répression seront légalement dotés ? Est-ce qu’il y a des moyens de combattre cette loi ? Si oui, quels sont-ils ? Quels changements dans notre façon de lutter cette loi amènerait ?
Mercredi
19h // Résistances aux projets pétroliers en Gaspésie, géopolitique et sables bitumineux
Lieu : Bar populaire, 6584 St-Laurent
Les projets actuels de l’économie du pétrole sur les territoires de l’EST Gaspésie et Bas Saint-Laurent. Le transport et l’exploitation de l’or noir sont une obsession pour les extractivistes. Et cette obsession s’inscrit dans un contexte global où des blocs d’États s’associent pour s’arracher les dernières ressources.
Jeudi
13h30 // Histoire de l’écologisme radical au Québec
Présentation sur les facettes méconnues des résistances écologistes au Québec à travers une étude sur les tendances traversant ces mouvements. En partant de ces expériences, il s’agira de réfléchir les formes possibles de ces luttes ainsi que les alliances qu’elles nécessitent.
17h // ZAD et résistances en France
Il y a deux ans, l’existence des ZAD ont explosé dans les médias québécois dévoilant par là les oppositions vivantes aux différents plans d’aménagement du territoire français. Plus qu’une expérience parmi d’autres, les ZAD s’inscrivent dans un contexte de lien entre la vie et la lutte dans une perspective permettant de penser d’autres liens au territoire.
19h // Apocalypse et Impérialisme
L’époque questionne notre rapport au temps en travaillant pour sa fin. Des films esthétisant la fin du monde aux évangélistes clamant ”Drill baby Drill” aux dirigeants canadiens, une même pensée apocalyptique traverse l’époque. Il semblerait que l’apocalypse se lie à l’Empire dans un fracas terrifiant pour la quête de l’or noir. Dans un premier temps, il s’agira d’éclaircir le lien ténu entre ces discours de fin du monde et le Pouvoir. Ensuite nous pourrons penser les résistances à l’Empire dans leur rupture avec le temps de la fin.
21h30 // Projection de « No ouestern » film tourné a la ZAD
Toute la journée du jeudi, lieu : La Passe, 1214 De la Montagne
Vendredi
14h Discussion avec Crisanta Perez, militante du Guatemala contre l’industrie minière, organisé par le Projet Accompagnement Québec Guatémala (PAQG)
Lieu : Dans la cours arrière du Café Touski, 2361 Ontario Est
Gregoria Crisanta Pérez, une autochtone Maya Mam, est l’un des visages les plus emblématiques, admiré, inspirant, de la résistance des populations de San Marcos, Guatemala. C’est dans cette région que le projet Marlin a commencé l’extraction à ciel ouvert d’or et autres métaux précieux, il y a déjà 10 ans. Ce projet de Goldcorp Inc, entreprise canadienne (et financée par nos épargnes), est devenue tristement emblématique. Opérée en totale violation des droits des populations à l’autodétermination, à la santé, à l’eau, et engendrant des destructions environnementales horrifiantes, la Mine Marlin a été dénoncée par des tribunaux internationaux des droits humains, étudiée et condamnée par le Tribunal Permanent des Peuples, et surtout, combattue avec courage par les communautés affectées. Quant à eux et elles, les activistes qui s’y opposent ont subi de nombreuses agressions allant parfois jusqu’à l’assassinat, dans un pays où la répression et la persécution sont omniprésentes.. Crisanta Pérez, au travers de cette résistance de longue haleine, a subi la criminalisation, l’insécurité, les menaces. Elle a parlé, crié, scandé, elle a mobilisé ses companer@s par sa conviction et sa force, participé à l’organisation des consultations populaires, et n’eut d’autre choix que d’exercer du sabotage d’infrastructures et de vivre l’angoisse de la criminalisation, de la fuite, puis du procès. En ce 10ème anniversaire des activités de Goldcorp Inc, Crisanta continue d’être très impliquée dans la résistance contre les violentes de l’extractivisme, et c’est avec beaucoup de fierté et d’émotion que nous la recevons à Montréal et vous proposons une rencontre/discussion avec elle!
15h // “Colonisation, extractions des ressources et résistance dans les Amériques!”, Atelier interactif par le Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC),
Lieu : Dans la cours arrière du Café Touski, 2361 Ontario Est
Cette fresque d’arts utilise des dessins et récits visuels étourdissants pour illustrer les connections entre la mondialisation, le changement climatique, le libre-échange, la colonisation et l’extraction des ressources. Elle raconte aussi des histoires de résistance des communautés qui se mobilisent et façonnent diverses alternatives face aux puissances externes et aux plans de développement imposés. Cet atelier interactif souhaite faciliter la compréhension, provoquer la discussion, poser des questions difficiles et partager des histoires d’espoir sur de petites et grandes actions sur lesquelles s’appuyer pour construire d’autres lendemains.
Mesoamérica Résiste ! est la troisième et dernière affiche (étendue sur une toile de 3 mètres par 1 mètre) de la trilogie réalisée par le Beehive sur la mondialisation dans les Amériques. Les histoires dans l’affiche proviennent de luttes actuelles, mais sont également enracinées dans l’héritage de plus de 500 ans de colonisation dans les Amériques. À travers la lentille de la Mésoamérique, l’affiche raconte par des images ce qui est en jeu à travers le monde avec le modèle néolibéral de « développement » et ce que nous avons déjà perdu. L’intérieur de l’affiche raconte quant à elle des histoires inspirantes de l’organisation populaire et la résistance des communautés. Une multitude de personnages symbolisant les stratégies et tactiques pour la construction et la défense de l’autonomie y sont représentés.
18h // Théâtre-forum Trou de mémoire
Lieu : La Déferle, 1407 Valois,
Trous de mémoire est un projet de théâtre d’intervention qui aborde les enjeux liés à l’extraction pétrolière et minière, à la défense du territoire et aux rapports Nord/Sud. En mettant en scène l’agissement d’une compagnie extractive au Québec et en Colombie, la pièce illustre la dynamique coloniale d’appropriation et d’exploitation des territoires, des ressources et des populations. Nous vous proposons une présentation adaptée de la pièce, dans laquelle nous partagerons nos expériences et souhaitons échanger sur les pratiques d’éducation populaire permettant d’apporter des analyses radicales au sein de débats écologiques souvent posés dans des cadres très restreints (citoyennisme, développement capitaliste, légalisme, etc).
20h // Cantine de quartier au Parc Saint-Aloysius, coin de rue Valois et Adam dans Hochelaga
Samedi
14h // Assemblée des résistances anticoloniales
Lieu : Concordia, 1455 Maisonneuve ouest, 7ieme étage
L’économie du pétrole déploie ses forces et ses projets sur des terres volées. Cette économie s’inscrit directement dans les projets coloniaux. Lutter contre le transport et l’exploitation des hydrocarbures, contre cette facette de l’écocide, implique dès lors de penser les résistances anticoloniales. Les dissocier, c’est reconduire le colonialisme. Mais comment penser cet anticolonialisme ? L’Appel de l’Est vous invite à une assemblée anticoloniale qui aura lieu dans le cadre de la semaine de discussions et d’ateliers Vaincre la Marée Noire. Des défenseurEs de la terre de peuples autochtones en lutte contre les projets de l’extractivisme présenteront les modes de leurs résistances. Il s’agit d’un moment crucial pour penser collectivement la liaison des luttes et les diverses formes de résistances.
17h // Soirée-discussion de l’Appel de l’est, 17h
Lieu: La Passe, 1214 De la Montagne
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