Suisse (Bâle/Zurich): La forteresse banquière craque, la paix mondiale va aux poubelles, les ordures s’enflamment

…ces ordures-là aussi! L’Europe crame une fois de plus.
Des affrontements ont opposé agents et protestataires après une action qui a rassemblé quelque 500 personnes et s’était déroulée jusque-là sans heurts.
Issues de groupements anticapitalistes, les manifestants entendaient dénoncer les puissances qui cherchent à protéger leurs intérêts derrière des portes fermées.
Les affrontements ont débuté après 20h00 sur la Claraplazt, où s’achevait la manifestation autorisée. Bouteilles, pétards et autres objets ont été projetés contre les policiers, qui ont riposté par des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes.
Poubelles incendiées
Des poubelles ont été incendiées et les transports publics ont été bloqués un long moment dans le secteur de la ville concerné. Le calme est revenu vers 21h30. La police, qui avait reçu des renforts de plusieurs cantons, n’a pas fait état de blessés ou d’interpellations.
La manifestation autorisée par la police prévoyait un cortège allant de la gare au centre-ville. Pour «l’Alliance contre l’OSCE à Bâle», l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dit s’engager pour la paix, mais en réalité, elle compte parmi ses membres les plus influents les plus grands va-t-en-guerre».
Pour ces groupements de la gauche radicale, la conférence ministérielle de l’OSCE est à classer au même rang que le Forum économique mondial ou les sommets de l’OTAN. Parmi les mouvements représentés vendredi soir figuraient la Reconstruction révolutionnaire suisse (RAS), la Jeunesse communiste suisse et Alliance touTEs contre la droite.
Comme blague à part pour couronner les affrontements dans la rue, Burktaler, humoriste officiel de l’OSCE, déplore la « dégradation de la sécurité » en Europe et la rhétorique guerrière autour de l’Ukraine, tout en félicitant un des néofascistes qui en sont à l’origine…
Evoquant la crise ukrainienne en ouverture du Conseil ministériel de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Didier Burkhalter a déploré ce jeudi 4 décembre une «activité militaire dangereuse» et l’apparition inquiétante d’une «rhétorique guerrière».
Après une brève déclaration d’ouverture et l’adoption de l’ordre du jour par l’assemblée, le président de la Confédération a commencé son allocution en tant que président en exercice de l’OSCE en évoquant la ville de Donetsk, en Ukraine, et… le football. «Il y a deux ans et demi, Donetsk recevait cinq matchs de l’Euro 2012. Des fans de toute l’Europe y sont venus voir les Cristiano Ronaldo, Xabi Alonso et Wayne Rooney jouer dans la Donbass Arena».
Mais aujourd’hui, Donetsk est contrôlé par «des groupes armés illégaux» (lol), le stade est endommagé par des bombardements et l«aéroport est en ruine, a résumé Didier Burkhalter. Globalement, la situation sécuritaire en Europe s’est détériorée de façon marquante. Les principes d«Helsinki (censés améliorer dès 1975 les relations entre l’ex-bloc communiste et l’Occident, ndlr) ont été violés de façon répétée, le cas le plus flagrant étant l’annexion de la Crimée.
Ces événements ont remis en question de nombreux principes que l’on pensait acquis dans l’Europe de l’après-guerre froide, a souligné le chef de la diplomatie suisse. «La confiance entre la Russie et l’Ouest s’est érodée», a-t-il ajouté. Et d’interpeller l«assemblée par cette question: «Sommes-nous toujours attachés à notre objectif de créer une communauté de sécurité de Vancouver à Vladivostok?».
Et non le moindre…
« NUIT DE TERREUR À ZURICH! » (lol)

Histoire
La ville de Zurich était au début des années 2000 le théâtre de manifestations similaires, menées par les «black blocs», activistes d’extrême gauche qui se mobilisaient surtout au moment du Forum de Davos, fin janvier, et lors du 1er mai.
«Je n’ai jamais vu cela depuis dix ans». Mario Cortesi, porte-parole de la police municipale, n’en croit pas ses yeux. Une violente manifestation, non autorisée, a éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Zurich.
Elle a fait non seulement plusieurs centaines de milliers de francs de dégâts matériels, mais des personnes ont aussi été blessées. Selon la police municipale, sept agents ont dû être hospitalisés pour des lésions aux yeux et à l’ouïe. Les émeutiers ont agi dans les 3e et 4e arrondissements de la ville et ont «délibérément attaqué» les forces de l’ordre, écrit samedi 13 décembre la police.
Dans un communiqué, la Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP) a exprimé sa consternation face à cette «haine aveugle et destructrice». Pour la FSFP, qui dénonce la violence croissante contre les forces de l’ordre, jeter une torche enflammée dans l’habitacle d’un véhicule doit être considéré comme une tentative de meurtre.
Nuit de terreur
Les quelque 200 manifestants, masqués et armés de barres de fer, de bâtons et de pointeurs laser sont pour la plupart issus de la gauche autonome. Les policiers ont été visés par des jets de pierres et d’engins pyrotechniques. Une torche a été lancée dans une voiture de patrouille et l’équipement d’une policière a pris feu. Elle est heureusement indemne, écrit la police.
Les manifestants ont également détruit de nombreuses vitrines, pillé des magasins, mis le feu à des voitures et à des conteneurs. Ils ont aussi cherché l’affrontement, poursuit la police zurichoise. Cette dernière n’a pas fait état d’éventuels blessés dans les rangs des activistes. L’important dispositif de la police municipale, cantonale et ferroviaire a été maintenu jusqu’aux alentours de 02h30.
Reprendre possession de la rue
Les manifestants portaient une banderole avec l’inscription en anglais «Reclaim the Streets». «Nous reprenons possession de la rue pour protester contre l’embourgeoisement progressif de la ville et la destruction des projets alternatifs», indiquent les activistes dans un appel publié sur le site indymedia.
Selon les indications de la police, l’essentiel des violences a pu être stoppé aux alentours de minuit, à l’aide de balles en caoutchouc et de canons à eau. De légères escarmouches ont encore éclaté par la suite. Quatre manifestants, âgés de 20 à 36 ans, ont été arrêtés. Deux sont de Suisse, un de la Principauté du Liechtenstein et le quatrième du Royaume-Uni. Ils sont accusés d’émeute et de dommages à la propriété.
Plusieurs véhicules d’intervention ainsi que des locaux de la police ont été sérieusement endommagés. Les manifestants ont également brisé toutes les vitres d’un restaurant bondé, dont les clients apeurés ont dû se réfugier au sous-sol et dans une arrière-salle.
Quelques 200 casseurs et autonomes, armés de barres de fer et pour la plupart masqués, ont saccagé dans la nuit de vendredi à samedi le centre de Zurich , la plus grande ville de Suisse, causant de nombreux dégâts et des interpellations ont eu lieu, a annoncé la police locale dans un communiqué.
La police a également indiqué avoir reçu une lettre de revendication des autonomes suisses pour cette manifestation, sans donner de précision. Selon les medias suisses, les manifestants portaient une banderole avec l’inscription en anglais Reclaim the Streets (« Reprenons possession de la rue », référence à un mouvement anti-capitaliste, ndlr).
« Beaucoup d’entre eux étaient munis de barres de fer, certains portaient des casques, des masques à gaz et des vêtements de protection« , a indiqué la police, qui a dû utiliser des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des lances à eau pour les disperser.
Dès l’annonce de ce cortège, qui s’est formé vers 22h00, les manifestants ont jeté des projectiles sur la police.
Ils ont arraché la portière d’un véhicule où s’étaient réfugiés des policiers, et y ont lancé une torche enflammée. L’équipement d’une policière a pris feu, mais la fonctionnaire n’a pas été blessée.
Les manifestants ont également dérobé du matériel aux forces de l’ordre. Du fait de l’escalade de la violence, des renforts sont intervenus.
Outre les pierres, pétards et fusées lancées sur la police, les manifestants ont également procédé à des attaques au laser. Le cortège a mis le feu à plusieurs containers à ordures et à des voitures.
Plusieurs véhicules d’intervention ainsi que des locaux de la police ont été gravement endommagés.
De nombreuses vitrines de magasins ont été brisées ou endommagées, et le feu a été mis à deux arbres.
Les manifestants ont également brisé toutes les vitres d’un restaurant bondé, dont les clients apeurés ont dû se réfugier au sous-sol et dans une arrière-salle.
Le calme est revenu vers minuit.
Lors des échauffourées, sept policiers ont été blessés. Le montant des dommages n’a pas encore été chiffré, mais devrait s’élever à plusieurs centaines de milliers de francs suisses (autant en euros).
Quatre hommes, âgés de 20 à 36 ans, ont été interpellés. Deux sont originaires de la Suisse, un de Grande-Bretagne et un du Liechtenstein.
Reportage plus complet sur Lundi matin
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