Solidarité internationale pour Rémi Fraisse et la lutte dans les ZADs

Retransmis de Mtl Mediacoop *

À l’occasion du passage de François Hollande au Canada, un rassemblement a été organisé mardi 4 novembre devant l’hôtel de ville à 19h alors qu’il y faisait une conférence sur les potentiels partenariats économiques entre la France et le Québec. C’est le principal message qu’il souhaitait transmettre, de son atterrisage à Calgary à ses rencontres avec de jeunes entrepreneurs dans un grand hôtel de Montréal: vive l’économie, en avant l’exploitation!

Et cette marche en avant, rien ne doit s’y opposer, ni les arbres des bocages de Notre-Dame-des-Landes ou du Tarn,  ni ceux et celles qui se battent contre les grands projets de destruction des territoires. La police tire à vue contre tout ce qui va à l’encontre de la croissance économique. Elle use à sa guise de toutes les armes nécessaires, quitte à éborgner, ou tuer.

Le rassemblement est resté devant l’hôtel de ville, et a été plusieurs fois repoussé un peu plus loin par les policiers présents en grand nombre. Nous nous sommes dispersés.ées aux environs de 21h. Les policiers présents avaient tous un autocollant contre la loi 3. Ils n’ont pourtant manifesté aucune solidarité (non… sérieux!?)… On espère qu’ils aient leur retraite au plus vite, dès demain ce serait parfait.

En France, les manifestations,suite à la mort de Remi Fraisse ont été systématiquement interdites  et fortement réprimées. Les forces de l’ordre n’ont pas cessé de tirer, et d’autres personnes depuis la mort de Remi ont été blessé au flashball. Suivant la même logique, les médias ne cessent de répéter combien sont dangereux les casseurs.ses et les extrémistes, et que somme tout les forces de l’ordre en tirant sur Remi n’ont fait que se défendre. Le message est explicite: si vous voulez manifester, attendez-vous à être mutilés..ées.

A Montréal, François Hollande n’a rien dit de tout ces événements. On ne peut douter qu’au Québec, ministres et forces de l’ordre ne tiennent pas non plus à revenir sur les brutalités policières.

Nous n’oublions pourtant rien, et il s’agissait de montrer à François Hollande que sa venue ici n’enlève pas la mort et les violences policières dont il est responsable.

ICI COMME AILLEURS, LA POLICE TUE !

SOLIDARITÉ AVEC LES ZADS!

TRACT DU RASSEMBLEMENT DU MARDI 4 NOVEMBRE:

Après les arbres,

ils abattent les hommes

 Monsieur François Hollande, au Canada, voyagez-vous avec des grenades?

« Mourir pour des idées, c’est un geste, mais c’est relativement stupide et bête. »

Commentaire d’un Lâche Officiel, Thierry Carcenac sur la mort de Rémi Fraisse (Carcenac est membre du Parti (National-) Socialiste, Président du Conseil général du Tarn et promoteur/aménageur en chef du barrage de Sivens).

François Hollande est débarqué directement en Alberta pour convoiter son pétrole sale, montrant bien qu’il n’y a plus de différence entre un Président et un représentant commercial (de Total, en l’occurence). Depuis, il roule sa bosse au pays pour négocier la part française des projets d’extraction canadiens du Plan Nord et d’ailleurs.

Ce qu’on en fait de votre sale pétrole

En France, dans la nuit de samedi 26 octobre, Rémi, 21 ans, a été tué alors qu’il s’opposait à la construction d’un barrage à Sivens, dans le Tarn, lors d’affrontement avec les forces de l’ordre. Il est tombé sous les tirs de l’Etat de droit français. Une grenade assourdissante lui a explosé dans le dos. La responsabilité des forces de l’ordre des indiscutable, mais aucun policier n’a été inculpé pour l’instant.

En plus des flashball, les grenades assourdissantes, utilisées sans aucunes retenues par les forces de l’ordre, ont le culot d’être dîtes non léthales (au moins les Yankees assument de les appeler less lethal weapons). Avant la mort de Rémi, elles avaient déjà blessé des dizaines de personnes dans la lutte contre l’aéroport à la ZAD de Notre-Dame des Landes, lors de l’opposition aux lignes électrique à Très Haute Tension au Chefresne, ou encore dans la Vallée du Val de Susa contre la construction d’une ligne TGV (train à grande vitesse) entre Lyon et Turin.

Qu’en pense monsieur Hollande? L’aménagement du territoire exige-t’il désormais des éborgnements de masse et le meurtre d’opposant.es ? Où donc est passé le fameux « dialogue »? Le chef du chantier Thierry Carcenac le dit bien : « Si tous les chantiers qui déplaisent doivent être protégés ainsi, où va-t-on ? » (La Dépêche du Midi, 27 octobre 2014). Est-ce cet enseignement que Monsieur Hollande vient partager à propos des pipelines et des mines canadiennes?

François ne veut assurément pas discuter la mort de Remi. En France, toutes les manifestations sont interdites depuis le 26 octobre. L’assassinat de Rémi n’a pas empêché qu’un autre soit éborgné par flashball à la manif de Nantes : à aucune moment les forces de l’ordre n’ont cessé de tirer. Malik Oussekine, le dernier manifestant assassiné en France, avait obligé le gouvernement à concéder ses revendications au mouvement étudiant de 1986. Mais maintenant, il n’y a même plus cette décence : les médias et les politiques ne cessent de justifier la mort de Rémi par la menace des casseurs, « comme si c’était le peuple qui réprimait le pouvoir d’État », et non l’inverse. Les arrestations se multiplient, et le chantier du barrage de Sivens se poursuit. « La machine est lancée et elle est trop grosse pour qu’on puisse l’arrêter », disent-ils. La mort d’un homme ne doit pas faire perdre de temps, prouvent-ils.

Peut-être que Monsieur Hollande est venu pour partager sa stratégie face aux mouvements sociaux, répandre le mot d’ordre de l’assassinat de sang froid face à l’opposition à l’aménagement? Sait-il qu’ici cet aménagement est lui-même meurtrier? Vont-ils nous abattre si nous entendons empêcher que des catastrophes à la Lac Mégantic se reproduisent?

La SQ et le SPVM n’ont en effet pas de leçon à recevoir du coq Hollande. Ils usent déjà de tout l’arsenal disponible à leur guise et à foison. Nous connaissons très bien leurs effets de serres.

En France comme ici :

Si pour vos profits tout est permis, nous ne voulons pas de votre futur.

Vidéo news/zapping des réactions médiatiques suite à la mort de Rémi Fraisse.

 

(Pas une photo de la manif à Montréal… bien-sûr)

 

De Tant qu’il y aura des bouilles

Occupation de l’Agence France Presse à Athènes ce soir ! (11 novembre)

Une cinquantaine de personne ont occupé ce soir les bureaux de l’Agence France Presse d’Athènes comme une minime réponse à l’assassinat de Rémi Fraisse par l’Etat Français.
La responsable de l’A.P.F., fidèle à son métier de journaliste, a fait tous ce qu’elle pouvait pour empêcher la diffusion de l’intervention. Comme une vrai fille de Voltaire, elle était d’accord avec ce qu’on disait, mais elle a défendu le droit de l’Etat Français de se taire et de faire taire. Sur la banderole est écrit « Rémi Fraisse, l’Etat Français assassine. La solidarité internationale est notre arme »

La matinée du dimanche 26 octobre, Rémi Fraisse est assassiné par les flics – avec une grenade offensive- pendant une manifestation de 7000 personnes contre le recommencement des travaux pour la construction d’une barrage au long de la forêt de Sivens, dans le sud-ouest de la France. Les jours qui suivent l’assasinat des manifestations et des rassemblements sont appelés partout en France. Même si la répression est brutale, avec des gardes à vue préventives, des flash-ball et des arrestations, sur plusieurs villes des affrontements sauvages éclatent. Les médias français essayent d’etouffer l’affaire comme ils peuvent.

La construction du barrage dans la forêt de Sivens, un projet qui remonte au lointain 1978, a pour but la création d’un réservoir de 1.500.000 mètres cubes d’eau, qui serviront à l’irrigation de vingt grandes unités de monoculture de maïs. Pour la réalisation du projet une grande partie de la forêt doit être coupée, tandis que la zone humide du Testet (une de dernières de France) avec sa rare biodiversité va évidement être détruite.

Depuis 2011 des collectifs, des habitants et d’organisations écologistes de la région se battent contre la destruction de l’environnement et de leurs vies, notamment avec l’occupation de la partie de la forêt destinée à la construction du barrage. En septembre 2014, après des affrontements avec la police, les occupant.e.s de la forêt sont expulsé.e.s et la destruction de la forêt commence. L’appel à la manifestation pendant laquelle est assassiné Remi Fraisse avait comme but le réoccupation de l’endroit et le blocage des travaux, prévus pour le 27 octobre. Après l’assassinat le chantier a été suspendu.

Des projets comme celui de la construction du barrage dans la forêt de Sivens dans le Tarn, de la construction du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes et de toute l’infrastructure qui va avec (port maritime/axes de circulation), de la construction de la voie ferrée de grande vitesse (TAV) à travers les Alpes en France et en Italie, de la création de la plus grande mine à ciel ouvert pour l’extraction de l’or à Rosia Montana en Roumanie, la destruction de milliers d’hectares d’une forêt ancestrale pour la création d’une mine d’or à ciel ouvert à Halkidiki, au nord de la Grèce, sont des parties qui composent le puzzle d’un large effort pour sauver l’économie capitaliste. Un effort qui est basé sur le pillage des ressources naturelles et humaines, mais qui trouve et continuera à trouver face à lui des résistances sociales.

Dans les circonstances actuelles de la restructuration capitaliste les limites de la croissance se transforment en “une croissance” des limites, pas seulement par rapport à l’intervention dans la nature mais aussi par rapport à la répression contre tout.e.s ceux/celles qui choisissent de résister. Avec des perquisitions, des emprisonnements et une répression permanente qui va jusqu’à l’assassinat. La lutte de tout.e.s ceux/celles qui choisissent de résister à ces conditions fait partie de la lutte globale pour la défense de la terre et la liberté. C’est une lutte commune avec la nôtre. De la France jusqu’en Grèce, transformons les foyers de résistance en signal de révolte pour les opprimé.e.s de la terre entière.

*La solidarité est notre arme*

Anarchistes/Solidaires

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Des moutons qui écoutent pas Radio-Canada

* On tient à rappeler que pas tout ce qui est publié sur ce blog est un endossement de tous les propos inclus dans les textes, ni de toutes les tactiques empruntées par les acteurices dans leurs actions, ni encore des sources de publication. Comme dans le cas de ce texte sur la manif de Montréal, qui contient la même vieille analyse politique victimisante, désarmante, immobilisante et défaitiste caractéristique à une certaine Gauche libérale militante qui n’a fait que tourner dans le vacuum de son isolation idéologique face aux dynamiques sociales concrètes depuis les derniers 20 ans. Mais on a ni l’énergie ni la patience pour défaire les platitudes argumentaires dont il est fait, quoi que si un-des lecteurs-rices le veulent on peut gentilment élaborer dans les commentaires.

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